La question des inondations reste toujours préoccupante et d’actualité pour la population de Niamey. Outre les menaces des inondations pendant la saison des pluies, les riverains font face aux séquelles laissées par ces dernières, tels que les eaux stagnantes et usées un peu partout, ainsi que les déchets plastiques et autres résidus. Ces flaques d’eau qui, dans la plupart des cas servent de dépotoirs aux ordures ménagères, deviennent rapidement nauséabondes, facilitant ainsi la croissance de divers protozoaires, larves d’insectes et d’autres animaux et peuvent constituer un danger pour la santé humaine et l’équilibre environnemental.
La stagnation de l’eau, de la boue et des déchets constituent un terrain propice à la prolifération des moustiques, des bactéries et d’autres organismes nuisibles pour la santé humaine. Ces éléments se propagent et provoquent des maladies comme la bilharziose, les conjonctives, le choléra, le paludisme et beaucoup d’autres maladies. Les eaux stagnantes peuvent être dévastatrices pour l’environnement. En effet, ces dernières contiennent des polluants tels que les métaux lourds, des nutriments et d’autres polluants des cours d’eau. Elles contaminent le sol et les eaux souterraines et nuisent à la faune.
À Kirkissoye, un quartier de la rive droite, hommes, femmes et enfants sont contraints de vivre au quotidien entouré d’eaux sales et stagnantes risquant ainsi de contracter plusieurs types de maladies sans parler des effets néfastes à long terme sur leur organisme. Une situation insupportable pour ces riverains qui se voient dans l’obligation de rester et supporter pour des raisons d’ordre financier.
Mme Nana Bello, une habitante qui vit dans le quartier pendant plus de 17 ans, explique que dans les années antérieures, cette eau qui se trouve à la devanture de son ménage n’existait pas, c’est au fil des années que cette dernière s’est stagnée. « Nous n’avons pas d’autres choix, c’est pourquoi, nous vivons cette situation déplaisante. Cet endroit sert de décharge où des cadavres des animaux et des déchets des hôpitaux sont déversés. Cette eau, ne ruisselle pas, elle est stagnante, toujours intacte et les eaux de la saison des pluies à venir se verseront dedans. À la tombée de la nuit, personne ne peut rester dehors même 5 minutes pour prendre de l’air ou poser du thé parce que la mauvaise odeur chasse tout le monde. Je ne me rappelle plus du moment où nous avions vu les agents de la mairie venir nettoyer ou ramasser les ordures », a-t-elle dit.
Des tonnes d’ordures, cette eau stagnante couverte de sachets plastiques, des plantes aquatiques, des ordures ménagères et plein d’autres résidus sont le décor de ce quartier riverain du fleuve Niger. « Je passe souvent dans ce quartier pour écouler mes produits. Mais à chaque passage, j’ai la main sur le cœur à cause de la situation du quartier. Nous savons tous que cette situation peut avoir des répercussions sur notre santé, surtout l’air que nous respirons même étant de passage et surtout pour l’environnement dans lequel nous vivons », confie un vendeur ambulant.
De l’auteur côté, à Banga Bana, un autre quartier de l’arrondissement communal Niamey 5, les populations sont confrontées au même problème. En effet, dans ce quartier il existe un énorme ravin, qui est la source de la saturation de l’air et de l’environnement. Après la saison des pluies, l’eau stagne et devient par la suite un dépotoir pour les ordures ménagères ; ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé et l’environnement. À cet effet, M. Soumana Mamane Alias Dan Malan, a expliqué que le ravin date de plusieurs années et au fil du temps, il a causé d’importants dégâts humains et matériels. « Le soir, c’est impossible de s’asseoir à côté. Dès l’appel à la prière de magrib, les moustiques imposent leur loi. Tout ceci est lié à la stagnation de cette eau et à l’accumulation des ordures », a-t-il souligné.
Les eaux stagnantes se voient dans beaucoup de quartiers de la rive droite, menaçant ainsi l’épanouissement des personnes qui jadis vivaient dans des quartiers moins insalubres et sans eaux stagnantes. C’est pourquoi, les populations appellent les autorités en charge de l’hygiène et de l’assainissement à leur venir en aide pour atténuer cette situation déplaisante qui impacte leur santé ainsi que l’environnement.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)