Le Président de la République, Chef de l’État, SE Mohamed Bazoum, a pris part, hier jeudi 25 novembre 2021 à Margou Béné, commune urbaine de Birni N’Gaouré, dans la région de Dosso, à la clôture des travaux de la deuxième édition de la Semaine du Paysan. Cet événement organisé par la Plateforme Paysanne du Niger est un cadre de réflexion, d’échange, de dialogue et de concertation entre producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, cadres et techniciens des services en charge du monde rural, etc. Cette présence du Chef de l’Etat à ce grand rendez-vous du monde rural a été hautement appréciée par les paysans, en sens qu’elle atteste d’une volonté politique réelle d’apporter l’accompagnement indispensable aux acteurs du secteur agricole.
A cette occasion, les organisateurs de l’événement ont présenté au Président de la République, SEM. Mohamed Bazoum, les résultats et les conclusions des trois jours des travaux de cette deuxième édition de la semaine du paysan. Ces conclusions déclinées sous forme de recommandations s’articulent autour de plusieurs axes stratégiques visant à améliorer le secteur de l’Agriculture au Niger.
Séance tenante, le Président de la République SE Mohamed Bazoum a pris des engagements forts et des promesses fermes pour une meilleure prise en compte des souhaits et recommandations exprimées dans les conclusions. Ces engagements concernent essentiellement, la promotion de l’agriculture par l’irrigation, la modernisation et le financement du secteur de l’Agriculture à travers un fonds de garantie et de bonification des intérêts sur le crédit, l’accompagnement en engrais, la valorisation et la promotion des cultures de contre saison, la mise en œuvre des plans d’urgence pour accompagner les communautés, le démarrage des ventes à prix modérés avant la date habituelle (au plus tard février 2022), l’accompagnement des éleveurs à travers des distributions d’aliments bétail, la disponibilité des semences, la dynamisation des projets visant à accompagner les paysans, les questions liées aux changement climatique, la prise en compte de la question relative à la loi foncière, etc.
« Notre pays a suffisamment de ressources. Une étude récente a démontré que les zones de Dogondoutchi, Gaya en passant par Margou, Boboy en allant jusqu’à Fillingué, etc. disposent de plus de deux millions d’hectares, favorables aux cultures de contre saison. Et dans ces mêmes localités, il y a près de 6 milliards de Km3 d’eau de 4 à 40 mètres de profondeur. Si nous arrivons à accompagner les paysans pour exploiter toutes ces potentialités, les défis seront relevés. Donc l’Etat est prêt pour mettre trois fonds, à savoir le Fonds de Garantie, le Fonds de bonification des intérêts sur le crédit et le Fonds de Prévoyance et d’Atténuation des Calamités pour accompagner et moderniser la production agricole au Niger », a déclaré le Président de la République. Il a ensuite félicité et encouragé les organisateurs de cette semaine à poursuivre les efforts de partage d’expériences afin de contribuer au développement de notre pays.
Le Président de la République a visité la totalité des stands installés au niveau de la maison du Paysan de Margou pour s’enquérir des efforts des vaillants producteurs et les encourager. Par la même occasion, le Président de la République a procédé au dévoilement de la plaque inaugurale de la Maison du Paysan de Margou consacrant le baptême de ladite dénommée »Maison de paysan Dr Wandeyba Bontorou », un acteur majeur qui a contribué à la création de la maison des paysans pour avoir assuré les fonctions de Haut-commissaire à l’Initiative 3N.
Auparavant, le ministre de l’Agriculture M. Alambedji Abba Issa, a indiqué que la semaine du paysan qui fait suite à l’Université paysanne se tient dans un contexte particulier, avec la campagne agro-sylvo-pastorale et hydraulique 2021 qui n’a pas répondu aux attentes des populations rurales. Selon lui, les résultats provisoires des bilans céréaliers et fourragers de la campagne de 2021 est lourdement déficitaire mettant en situation d’insécurité alimentaire plusieurs millions de des citoyens et des têtes des cheptels. « Sur la base de ces résultats déficitaires, vous avez instruit le Premier Ministre de formuler sans délais, un plan d’urgence comprenant toutes les actions nécessaires pour prévenir les effets néfastes qui ne manqueront pas de résulter de cette insécurité alimentaire et nutritionnelle », a salué M. Alambedji Abba Issa.
Pour le président de la Plateforme paysanne, M. Djibo Bagna, la présence du Président de la République à cette rencontre des paysans, et celle de son Premier Ministre pour l’ouverture des travaux est une marque de reconnaissance et du respect de la haute autorité de l’État envers les paysans. M. Djibo Bagna a témoigné qu’ils ont bénéficié de l’accompagnement des services techniques publics chargés des activités agro-sylvo-pastorales dans le cadre de l’organisation de la deuxième édition de la semaine du paysan. « Excellence Monsieur le Président, dans nos traditions, la présence de l’autorité donne l’espoir au peuple, c’est pour cette raison que nous souhaitons l’institutionnalisation de la semaine du paysan » souhaite le président de la plateforme paysanne avant d’annoncer que la 3ème édition aura lieu en 2022 à Maradi.
Lors de la cérémonie, les organisateurs de ladite semaine ont présenté au Chef de l’État, les conclusions des trois jours d’échange, de réflexion, de dialogue, de concertation, etc. entre les membres des délégués de 265 communes et les représentants des services publics à Margou Béné.
Il ressort des conclusions que : l’amélioration et le renforcement de l’accès aux financements agricoles est une nécessité à la BAGRI et du FISAN ; la disponibilité, l’accessibilité et l’amélioration de l’offre des intrants à travers l’augmentation de la subvention publique pour l’achat des engrais, les aliments pour bétail, les aliments pour l’aquaculture ; le renforcement du contrôle de la qualité des intrants par des services publics, la mise en place du fonds commun des engrais, etc. «Les producteurs et leur organisation engagés dans la production de l’engrais organique sollicitent en même temps un accompagnement soutenu et une subvention de cet engrais. Nous encourageons fortement l’initiative de l’Etat à créer deux usines de mélange des engrais et la création d’une usine pour l’exploitation du phosphate. Sur le changement climatique : l’accélération du changement climatique et les différents programmes publics pour l’atténuation, nous engage à soutenir le renforcement des initiatives et technologies approprié à nos capacités économiques. Le renforcement de partenariat multi acteur est un défi à relever, etc. Nous demandons notre implication dans les négociations des programmes publics pour la mobilisation des fonds climat-carbone. La nécessité d’apporter une attention particulière et de promouvoir l’aquaculture qui peut agir positivement sur la nutrition, la pauvreté et la création d’emplois. L’adoption rapide des différents décrets d’application qui facilitent la mise en œuvre de la politique foncière. Dans le cadre des contraintes que rencontrent les éleveurs dans le cadre de la transhumance transfrontalière et l’insécurité, nous souhaitons la réorganisation de la transhumance et la dotation du secteur des moyens conséquents pour la création des infrastructures d’accueil et la promotion de la production fourragère à travers l’irrigation. Sur la sécurité, les organisations des producteurs ruraux soutiennent et encouragent l’Etat dans ses innombrables efforts pour la sécurité des personnes et leur bien. Les producteurs ont rassuré leur disponibilité à contribuer à une paix durable, etc. » recommandent les conclusions des travaux de la semaine du paysan.
Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep), envoyé spécial