
Cette année, il n’y a pas que les personnes venues d’Agadez qui ont leurs étals à la foire des maraichers de cette région qui se tient à Niamey. Les membres du groupe dénommé « Femmes battantes » sont également de la partie. Ces femmes transformatrices ont rejoint la foire en exposant leurs produits. La cohabitation entre maraichers et femmes transformatrices se fait en toute convivialité, car avant tout, le but recherché par tous, c’est de promouvoir le « made in Niger ».
En effet, à la Place Toumo de Niamey, elles sont nombreuses les femmes ressortissantes de la capitale venues exposer leurs produits, dont des épices, des produits agroalimentaires. Parmi les produits issus de la transformation agroalimentaire figurent le biscuit d’arachide, la farine de haricot, le fromage frais, la mozzarella, la ricotto, le lait pasteurisé, la farine de maïs, du couscous de sorgho et de riz, du moringa précuit et du bassi de mil.
Mme Maimouna Ali est une femme d’une quarantaine d’années. Sa spécialité, ce sont les épices et la patte d’arachide conditionnée dans des bouteilles, qu’elle vend à deux mille francs. En matière d’épices, il y a toute une panoplie dont du Soumbala, du Fakou, du cocktail d’épice, du piment rouge assaisonné, des épices d’Algérie, bref tout ce qu’il faut pour donner un goût savoureux à la sauce. Pour Mme Maimouna Ali, la foire est une occasion idéale afin d’écouler ses produits et d’en tirer le maximum de bénéfices, car, dit-elle, la clientèle ne manque pas et chacun achète en fonction de sa bourse.

À côté d’elle, Mlle Fourrera Amadou, une jeune entrepreneuse qui évolue dans la transformation du lait local en divers produits à travers sa marque Ollel. « Je fais du yaourt à base de lait de vache, du dégué, du fromage, de la mozzarella, de la ricotta et du lait frais », a-t-elle dit. La jeune entrepreneuse vend ses produits à des prix qu’elle juge abordables pour tous au vu de leur qualité. « Le demi-litre est à six cents (600) francs, les 33 cl à 400 francs et le litre à mille deux cents (1200) francs CFA. J’ai vendu mes produits, les clients les aiment, certains viennent de loin pour en acheter », se réjouit-elle.
En face de ces femmes est assis sous une tente, Agi Hamet Tchiani Lawayé, un jeune du département de Bilma qui dirige une association dénommée agir pour la découverte et le développement, faisant la promotion des produits locaux. Sur sa table sont posés des produits du Kawar en l’occurrence le sel et le natron. Ce natron est utilisé dans la cuisson du haricot et de l’oseille, mais également pour le traitement des maux de ventre. « Dans les pays comme le Nigeria, le natron est utilisé pour la fabrication de savon. Nous avons aussi le Arsa du Kawar qui est un mélange de dattes et d’arachide. Nos sœurs qui ont présenté le Arsa au Sahel Niger 2019, ont gagné le premier prix. C’est un amuse-gueule délicieux », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Agi Hamet regrette que le sel et le natron de Bilma soient des produits méconnus des Nigériens, car, soutient-il ce même natron quitte Bilma, passe par Agadez, transite au Nigeria et finit sur le marché ghanéen puis racheté par les femmes nigériennes à un prix dix fois plus cher. « Concernant le natron du Kawar c’est le natron rouge issu de Iyama, un village situé à 45 km de Bilma. Les prix sont très accessibles, les petites boîtes sont à cinq cent francs et les plus grandes à mille francs », a-t-il souligné. Pour Agi Hamet, les clients sont souvent attirés par les produits plus chers, qu’ils estiment être haut de gamme.
Hamissou Yahaya (ONEP)