Les acteurs membres des concertations multisectorielles sur les systèmes alimentaires se sont réunis le vendredi 9 juillet pour échanger sur la valorisation des produits locaux en vue de mieux lutter contre la malnutrition dans le pays. Cette activité d’une durée de trois (3) jours, est couplée à une exposition vente des produits alimentaires locaux essentiellement transformés par les femmes et quelques associations. La cérémonie de lancement a été présidée par le Haut-commissaire à l’Initiative 3N, coordonnateur national des concertations sur les systèmes alimentaires, M. Ali Bety.
Apres avoir énuméré les nombreuses actions réalisées par le Niger en vue de booster la production locale et lutter contre la malnutrition au sein de sa population, M. Ali Bety a indiqué que les concertations offrent une occasion d’appréhender la complexité des systèmes alimentaires. Cette concertation indépendante qui porte sur les défis liés à la valorisation de la production agro-sylvo-pastorale et halieutique et couplée à une rue marchande, offre l’opportunité de la prise en compte des préoccupations des transformatrices et des transformateurs des produits locaux du Niger, a-t-il expliqué. «Au cours de la décennie de mise en œuvre de l’initiative 3N, plusieurs analyses issues des enquêtes ont permis de cerner les nombreuses revalorisations de la production agro-sylvo-pastorale et halieutique, les niveaux des gaps en micronutriments et les aliments susceptibles d’être fortifiés en micronutriment», a-t-il dit.
Le Représentant de l’ONG Gret au Niger, M. Moussa Hainikoye, a rappelé qu’en appui à ce secteur, plusieurs unités ont été initiées à partir de 2019 pour produire des aliments transformés pour l’alimentation courante et pour l’alimentation spécifique. Depuis lors, a-t-il poursuivi, de nouveaux besoins ont surgi autour «de la dureté, de la qualité, de l’innocuité et de la rentabilité» des produits, de la production jusqu’à la consommation. «Il est à souligner que l’Etat du Niger a adopté, il y’a quatre (4) ans de cela, une norme sur les farines infantiles pour permettre de cadrer le secteur et faire en sorte que les produits issus de la transformation nigérienne se vendent dans un cadre sécurisé, mais aussi et surtout pouvoir les exporter avec leurs certifications», a-t-il indiqué.
M. Moussa Hainikoye s’est félicité de la trajectoire prise par le Niger dans le secteur de la production des farines infantiles et des autres aliments fortifiés. Il fonde l’espoir que la vingtaine d’unités de production suffiront dans un proche avenir à répondre au besoin national en quantité et en qualité. «On est déjà à plus de 400 tonnes de farines infantiles achetées au titre de cette année et c’est grâce aux efforts conjugués de nos partenaires. L’idée, c’est de faire en sorte que cette farine infantile soit achetée par les communautés et mise à la disposition des enfants pour mieux prévenir la malnutrition», a-t-il affirmé.
L’ONG GRET qui assure le leadership sur les concertations indépendantes a initié, en collaboration avec l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey, une étude agro-filière qui permet de connaitre les contours du secteur et de proposer des alternatives permettant aux unités de production d’avoir des matières premières de qualité, et aussi de créer en raccourcissant le lien entre les producteurs et les transformatrices. «Cette approche, dit-il, a permis l’implication de l’université de Niamey. Ce qui nous permettra, à moyen et court terme, de favoriser la recherche et l’accompagnement du secteur par l’UAM en faisant le lien avec d’autres chercheurs du Nord».
A la fin de la cérémonie de lancement, l’ensemble des participants se sont dirigés vers les stands d’exposition et de vente pour apprécier la valorisation des produits locaux et apporter leur soutien à la consommation locale.
Souleymane Yahaya(onep)