Poursuivant ses activités de renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la Cellule Nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a organisé, hier 9 novembre à Niamey, un atelier à l’attention des avocats. A travers cette session de formation, la CENTIF entend mieux outiller les membres du barreau nigérien en moyens visant à améliorer leur efficacité dans leur travail. A la cérémonie d’ouverture des travaux présidée par la secrétaire générale du ministère de la Justice, l’on notait la présence du secrétaire général du ministère des finances, du bâtonnier de l’ordre des avocats et une participation massive des avocats.
Le président de cette structure chargée de renseignements financiers de type administratif placée sous la tutelle du ministère des finances, M. Taher Hassane, a souligné que la CENTIF a élaboré et mis en œuvre un paquet d’activités destinées à l’ensemble des acteurs nationaux concernés par la question de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les avocats constituent un maillon important de cet ensemble. Dans son adresse, il a souligné qu’après quelques mois d’arrêt de ce genre d’activités du fait de la pandémie de la COVID 19, la CENTIF reprend de plus belle les activités de renforcement des capacités. M Taher Hassane a dit sa conviction que ces activités permettront au dispositif national de « s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue de ses performances ». Et la secrétaire générale du ministère de la Justice, Mme Abdourahaman Amina Moussa d’ajouter que le Niger s’est résolument engagé dans la dynamique mondiale de lutte contre la criminalité financière à travers notamment l’adoption d’un cadre juridique approprié et en mettant en place le dispositif national crédible. De sa création en 2004 à ce jour, la CENTIF a connu une évolution significative et permis au Niger d’engranger des avancées importantes. La secrétaire générale a fait cas de l’évaluation du dispositif national nigérien par les pairs dans le cadre du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Le rapport d’évaluation a été adopté par le GIABA en août dernier et les conclusions y relatives ont été entérinées par le conseil ministériel du GIABA, a-t-elle précisé. Toutefois, le rapport a fait ressortir quelques insuffisances sur le dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, un état de fait que la CENTIF entend juguler à travers notamment le déroulement d’une série d’activités sur la base des insuffisances identifiées dans ledit rapport d’évaluation mutuelle de notre pays. Mme Abdourahaman Amina Moussa a indiqué que l’atelier destiné aux avocats entre dans le cadre de cette dynamique. Selon elle, il est attendu que les professionnels de droit bénéficiaires de cette formation comprennent mieux les phénomènes de blanchiment pour bien les combattre, connaissent les instruments juridiques nationaux et internationaux pour s’en approprier. L’atelier a aussi pour but de permettre aux avocats de connaitre leurs obligations légales et réglementaires et s’approprier les résultats de l’ENR. S’appuyant sur leur professionnalisme, la secrétaire générale du ministère de la Justice a dit n’avoir aucun doute que les avocats suivront avec intérêt les modules, exposeront leurs préoccupations en vue d’une mise en œuvre diligente de leurs compétences dans les actions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Elle a exhorté les avocats à étendre les connaissances acquises aux staffs de leurs cabinets respectifs à travers la formation et la sensibilisation régulières pour bien internaliser la culture de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans leurs entreprises. Le président de la CENTIF a expliqué que son institution a pour objectif, à travers ce genre de formation, de parvenir à former une masse critique d’acteurs pour susciter une adhésion globale de ces acteurs au processus de lutte contre les deux phénomènes que mène le Niger avec le soutien de ses partenaires comme le GIABA, L’ONUDC, la BAD, l’Union Européenne.
Par Zabeirou Moussa(onep)