Le coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, M. Abou Yahaya a animé un point de presse le vendredi 19 mai 2023 relatif à la situation du paludisme au Niger, avec un zoom sur la lutte anti-vectorielle. Il est question à travers ce point de presse, d’informer la population nigérienne sur l’état des lieux de cette maladie qui sévit généralement en période d’hivernage et de dresser le bilan des cas enregistrés durant la période 2020-2022. En effet, la saison des pluies est une période par excellence de haute transmission du paludisme notamment chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes qui représentent les tranches d’âges les plus vulnérables. Ce point de presse a aussi pour objectif de porter à la connaissance de l’opinion nationale du lancement de la campagne anti-larvaire par le PNLP dans les cinq arrondissements communaux de la ville de Niamey et éventuellement l’extension de cette campagne sur l’ensemble des sept régions restantes.
Au cours de ce point de presse, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme a révélé les statistiques de la situation épidémiologique du paludisme au Niger pour la période 2020-2022 font ressortir 5.140.217 cas pour 5.845 décès en 2020 ; 4.937.676 cas, on a dénombré 4.182 décès en 2021 et enfin sur 4.818.559 cas enregistrés en 2022 pour 5.623 décès signalés. Il a aussi souligné qu’outre les décès, le paludisme présente des conséquences sociales, économiques et est responsable d’avortements, d’accouchements prématurés, des anémies, de naissance de nouveau-nés de faible poids. «C’est pourquoi le Niger avec l’appui des partenaires multiplie les efforts pour répondre présent à l’objectif d’élimination du paludisme à l’horizon 2030», a-t-il indiqué.
Ainsi, estime le coordonnateur du PNLP, la campagne de lutte anti-larvaire et la pulvérisation extra habitations sont la solution pour réduire ces chiffres, car dit-il ces actions auront un grand impact sur la densité des moustiques. C’est pourquoi, le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales à travers le PNLP en collaboration avec le Conseil de ville, la direction régionale de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, innove à l’édition 2023 par l’organisation d’une campagne de lutte anti-larvaire et la pulvérisation extra-habitations dans la ville de Niamey. Et pour réaliser cette campagne ajoute-t-il, le PNLP s’appuie sur la disponibilité d’un important stock d’insecticide, de fruit de la coopération civilo-militaire Italienne ; sur la participation active des autorités communales et sanitaires de Niamey ; la mobilisation des ressources domestiques.
Pour le financement des coûts opérationnels de la campagne, le PNLP sollicite la contribution des personnes physiques et morales de notre pays à l’effort de lutte contre le paludisme dont entre autres les autorités, les parlementaires, les municipalités, les fondations, les institutions financières, les sociétés de transports, etc.
Selon les explications données par le coordonnateur du PNLP, ladite campagne va se dérouler en cinq phases et au cours de l’exécution de chacune, il sera procédé à une opération de traitement des gites larvaires étalés sur cinq jours et d’une opération de pulvérisation extra-habitations dans toutes les communes de Niamey. Les deux premières phases, explique Dr Abou Yahaya, auront lieu en mai et les trois autres en juin 2023 avec un intervalle maximum de 10 jours entre les phases. Pour lui, cette période a été choisie dans l’espoir de réduire la densité des moustiques avant l’installation effective de la saison des pluies qui correspond généralement à la période de haute transmission. Quant au choix de l’intervalle de 10 jours entre les différentes phases, il vise selon le coordonnateur du PNLP à casser la chaine de production de moustiques, car son cycle de reproduction, c’est-à-dire son développement de l’œuf à l’adulte n’excède pas 14 jours et la durée de vie du moustique adulte ne dépasse guère 30 jours.
Le Coordonnateur du PNLP a appelé la population à contribuer à la réussite de cette opération, en respectant les conseils et surtout en accompagnant la campagne par la pulvérisation intra-habitations par les insecticides ordinaires se trouvant sur le marché. Pour donner sens à cette vaste opération campagne, le coordonnateur du PNLP, Dr Abou Yahaya accompagné par ses proches collaborateurs, s’est rendu dans deux quartiers (Kirkissoye et Deyzeybon) situés respectivement dans les arrondissements communaux Niamey 5 et 2 où les agents déployés dans le cadre cette campagne ont déjà commencé à asperger les caniveaux de produits chimiques anti-larvaires.
Hamissou Yahaya(onep)