Mamane Hamissou Elhadj Saley, façonne depuis des années, des pièces métalliques pour fabriquer des machines à usage industriel. Ce métier fait appel à de solides connaissances et une maitrise des technologies.
Découvert il y a quelques temps de cela sur la toile avec la fabrication de la machine à pâte alimentaire pour la société de la transformation du mil (SOTRAMIL), Mamane Hamissou Elhadj Saley est natif de la région de Zinder. Sexagénaire, il est le propriétaire de l’atelier de fabrication technologique et de l’innovation (AFTI). Couveuse électro-solaire, machine à pâtes alimentaires, réchaud à bois, machine à pop corn, machine de fabrication de produits médicaux, des fours, l’atelier AFTI fabrique tous types de machines.
C’est en 1980, après avoir abandonné l’école (plus précisément après l’obtention de son CFEPD) que, Elhadj Saley a commencé pour la première fois le bricolage. « J’ai commencé par un téléphone, que j’ai installé chez mes parents, chez moi, chez mes amis, frères. Dans tout le quartier j’ai fait une installation ; les gens pouvaient s’appeler gratuitement », a expliqué le sexagénaire avec une grande fierté. Cette première expérience réussie, Elhadj Saley a fait une deuxième tentative en fabriquant cette fois, un appareil photo de type traditionnel qui fonctionne avec une pellicule. Au fil des années, il s’est initié à la fabrication de plus grosses machines.
Par ailleurs, il faut préciser que Mamane Hamissou Elhadj Saley, n’a suivi aucune formation relevant du domaine de la fabrication ou de la technologie. D’après lui, c’est ‘’un don de Dieu ‘’ qu’il a su en tant qu’amoureux du bricolage exploiter à bon escient. « Quand je pense à quelque chose, je le fabrique et si ça ne marche pas, je le reprends à maintes reprises jusqu’à obtenir ce que je cherche», a-t-il affirmé avec détermination.
Aujourd’hui, malgré son âge avancé, il continue d’apporter son expertise sur la fabrication de machines de tout genre. « C’est un métier dans lequel je m’épanouis dont je ne peux me passer ; ça m’a permis d’explorer plusieurs facettes de la fabrication, c’est une chance», a confié le sexagénaire. Mamane Hamissou d’ajouter : «Nous avons les compétences, on a juste besoin d’appui, d’aide la part de l’Etat pour mettre davantage notre savoir-faire au service du pays ».
Mamane Hamissou, travaille avec cinq de ces enfants (sur 10) et plusieurs ouvriers dont le nombre varie en fonction de la commande. Pour la fabrication des machines, l’atelier utilise de matériaux de haute précision importés de Kano au Nigéria pour certains et pour d’autres ce sont des objets recyclés, trouvés sur place à Zinder.
Relativement au prix, Mamane Hamissou Elhadj Saley a fait savoir que cela dépend de la commande. Pour les couveuses par exemple, il a déclaré que cela varie de 90.000 FCFA à 1.000.000 FCFA. « En effet tout dépend de la capacité, des œufs’’, il y a des couveuses d’une capacité de 1000, 3000, jusqu’à 7000 œufs », explique-t-il.
Outre les machines, l’Atelier de fabrication technologique et de l’innovation, fabrique aussi de la peinture à eau et à huile, du vernis Glycéro concentré, de la colle, des savons antiseptiques. AFTI est également spécialisé dans la fabrication des baumes, des sprays anti-moustique.
Des génies de la trempe de Mamane Hamissou Elhadj Saley, le Niger en possède, quitte aujourd’hui au gouvernement de s’investir dans la recherche de ces talents pour faire briller le savoir-faire nigérien et libérer le pays de l’importation de certaines machines à usage industriel. Mamane Hamissou Elhadj Saley a soutenu avoir les compétences requises pour la fabrication et n’attend qu’un signe de l’Etat pour mettre à sa disposition son savoir-faire.
Par Rahila Tagou(onep)