En cette veille de l’Aid el Kebir, l’on constate sur les grandes artères de la capitale, au niveau des marchés, des jeunes commerçants qui profitent de l’occasion pour étaler leurs articles. C’est le cas des revendeurs de charbon ; du bois de chauffe et des ustensiles et accessoires. C’est une véritable aubaine pour les jeunes revendeurs de la capitale.
Chaque année à l’approche de la fête de Tabaski, de nombreux revendeurs proposent une variété d’ustensiles et d’accessoires pour la cuisine. Ces produits sont essentiels pour préparer les plats traditionnels. A cette occasion spéciale, les marchés et rues de la capitale sont plein à craquer par des jeunes revendeurs de charbon, du bois de chauffe, ustensiles et accessoires pour la cuisson. Des jeunes et adultes ambulants (qui font le tour des quartiers munis de leur charrette ou brouette remplie d’articles divers) et étalagistes qui s’adonnent à des petits commerces. C’est le cas de Bassirou, un revendeur installé au niveau du rond-point château 8 qui étale des ustensiles et accessoires tels que :
Pour la fête de tabaski, les ustensiles les plus importants sont entre autres, les récipients en aluminium et en acier inoxydable pour faire frire la viande ; des couteaux de qualité fabriqués localement pour découper la viande ou des intestins, coupe-coupe, broches, des cuillères et spatules, des nattes, casseroles et poêles fabriquées localement. Un jeune âgé de 25 ans qui a préféré garder l’anonymat nous explique que l’achat de toute la panoplie d’accessoires intervenant dans la chaine de préparation du méchoui est vraiment nécessaire pour faire une bonne cuisson.
Ces dernières années l’on constate une nouvelle mode de grillade du mouton. Il s’agit des matériaux démontables, fabriqués en fer par des soudeurs de la ville. Selon Ibrahim Boubakar, soudeur qui fabrique ces outils pour la grillade des moutons, il est plus facile de griller des moutons avec cet assemblage de fer. « C’est la nouvelle mode ces quatre dernières années. Par le passé, les gens utilisaient des bois pour la grillade. Il est très pratique cet outil, car c’est un outil démontable et réutilisable chaque année, il suffit de le nettoyer ou rincer et nous le faisons sur mesure à partir de deux moutons jusqu’au-delà. Nous avons beaucoup de commandes cette année car les gens ont vite compris que c’est plus pratique. En plus, cette méthode de grillade économise beaucoup. Nous pouvons confectionner 5 à 6 outils métalliques par jour. Le prix varie en fonction de la commande. Par exemple, si c’est pour 2 à 4 moutons, nous le faisons à 20.000 voire 25.000 FCFA ».
En ce qui concerne le charbon, ce sont aussi les jeunes qui s’intéressent à l’activité en cette période de préparatifs de la fête. Certains jeunes préfèrent vendre le charbon importé du Burkina Faso, du Bénin et d’autres pays voisins. D’autres s’adonnent à la vente du bois à l’occasion de cette fête qui est par excellence une période de forte demande.
« Les gens ont compris que l’utilisation du bois de chauffe pour la cuisson demande beaucoup de travail surtout si la pluie tombe. Ce qui n’est pas le cas du charbon sur lequel, il suffit juste de mettre quelques braises pour l’allumer. Le grand sac du charbon coûte 8000 FCFA. Pour celui du Niger, les gens n’ont pas bien cerné ou compris son utilité, car il dure plus longtemps, il est très efficace et moins cher que celui du Bénin ou du Burkina Faso », a-t-il expliqué.
Certains revendeurs du bois de chauffe se plaignent du manque de clients cette année contrairement aux années antérieures.
L’utilisation du bois de chauffe lors de la fête des moutons tend à disparaitre dans les centres urbains du fait de son impact sur l’environnement.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)