La ville de Niamey est confrontée à un défi persistant : la mendicité. Cette réalité sociale qui perdure nécessite une attention accrue. Ces dernières années, les autorités locales ont intensifié les efforts pour lutter contre ce fléau, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase de sensibilisation et d’action au sein de la ville. Cette lutte, bien que complexe, incarne l’engagement renouvelé envers la dignité et le bien-être de tous les habitants de Niamey.
Il est aujourd’hui aisé de constater un peu partout dans la ville de Niamey, la présence des groupes de jeunes garçons, des petites filles et des vieilles femmes mendiants, passant de porte à porte ou de bureau à bureau pour quémander leur pitance. Cette situation est surtout perceptible dans les rues, les marchés, à la devanture des magasins et des pharmacies, au niveau des stations d’essence, et même au niveau des bistrots et autres lieux d’ambiance de la ville. Ces gens mettent en avant le manque de moyens et la pauvreté pour justifier leur activité. «Je pratique la mendicité parce que je suis une veuve, mon mari est décédé il y a de cela deux ans. Il m’a laissé deux enfants, une fille et un garçon. Je n’ai pas de quoi les nourrir. C’est pour cela que je suis obligée de mendier pour nourrir mes enfants », explique une mendiante.
Pratiquée par les personnes invalides par le passé, la mendicité est devenue de nos jours une forme de commerce qui prend de plus en plus de l’ampleur dans nos sociétés. La pauvreté et le manque de travail poussent bon nombre de personnes à mendier car, disent-elles, c’est le seul moyen qui leur permet d’avoir beaucoup d’argent et de satisfaire leurs besoins et ceux de leurs enfants. On assiste donc à une sorte de professionnalisation de la mendicité dans nos villes.
Au-delà de ces mendiants professionnels, on constate encore la présence des jeunes talibés qui s’adonnent beaucoup à cette pratique interdite par les autorités locales. Cette dernière est due souvent par le manque de moyens financiers de ceux qui les amènent dans les grandes villes en quête de connaissances et qui sont censés les prendre en charge. Malheureusement, ils finissent toujours dans les rues en train de mendier pour pouvoir survivre. «Je profite un peu lorsque nous n’avons pas cours pour quémander dans les rues et faire un peu le travail de docker dans le marché pour avoir un peu d’argent qui va me permettre d’acheter des habits et des chaussures. C’est mieux pour moi que de rester à ne rien faire », a expliqué Habibou, un mendiant de dix ans.
Mahamadou Goumbi (stagiaire)