Le Ministre des Mines, le Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi, qui séjourne dans la région d’Agadez dans le cadre d’une mission a rencontré le jeudi 2024 dans l’après-midi, les orpailleurs et les autres acteurs intervenant dans ce secteur. L’ordre du jour de cette rencontre est de décliner les objectifs de la mission et les différents sites uranifères et aurifères à visiter. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de réunion du Gouvernorat en présence du Gouverneur, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa, de l’Administrateur Délégué de la Commune Urbaine d’Agadez, des cadres du Ministère des Mines et de plusieurs personnalités civiles et militaires.
A cette occasion, le ministre s’est réjoui de l’hospitalité légendaire des populations de la capitale de l’Aïr. Cette visite intervient au lendemain de la fête de travail célébrée chaque 1er Mai. C’est pourquoi, le Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi a, au nom du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani et celui du Premier ministre de transition, souhaité à tous les travailleurs une très bonne fête de travail. « Le 1er mai de cette année est célébré dans un contexte spécifique pour notre pays, contexte marqué par un élan patriotique de souveraineté nationale. Je vous exhorte donc chacun en ce qui le concerne, à donner le maximum de lui-même pour affirmer notre indépendance à tous les niveaux », dit-il.
Après avoir fait un bref historique de l’exploitation minière au Niger qui a commencé en 1971 par la SOMAIR créée en 1968, le ministre devait par la suite souligner l’importance des ressources minières pour le Niger en particulier, et pour les pays en développement en général. Le sous-sol nigérien, rappelle-t-il, renferme d’importantes ressources minérales dont certaines font l’objet d’exploitation industrielle ou artisanale. Il s’agit de l’uranium, de l’or, du charbon, du calcaire, du gypse, du sel, etc. Il a ajouté que l’implantation d’une industrie extractive a toujours suscité d’énormes attentes des populations des localités concernées en termes d’amélioration de leurs conditions de vie. Le secteur minier nigérien est dominé par l’artisanat minier. L’exploitation minière artisanale et à petite échelle a commencé dans les années 1950 au Niger avec l’exploitation de l’étain. L’orpaillage a véritablement débuté au Niger en 1984.
« En plus de ces minéraux, d’autres minéraux dits ‘’critiques’’ dans la transition énergétique sont présents au Niger. Il s’agit entre autres du Lithium, du Cobalt, du cuivre, des métaux rares qui sont aujourd’hui très importants dans le développement industriel mondial. De ce fait, l’industrie minière devrait occuper une place importante dans l’économie nigérienne. Malheureusement, ces ressources minérales contribuent aujourd’hui faiblement au Produit Intérieur Brut (PIB), alors même que le pays regorge d’énormes potentialités », a souligné le ministre des Mines. Le Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi a noté que l’analyse diagnostique du secteur montre que cette faible contribution est liée à un certain nombre de raisons, notamment la faiblesse de la gouvernance ; le faible développement du potentiel minier ; le faible développement de la chaîne de valeurs minières avec une diversification insuffisante ; la prise en charge insuffisante de la gestion durable de l’environnement minier.
Pour pallier ces insuffisances, plusieurs stratégies ont, selon le ministre, été mises en œuvre visant à accroitre l´impact de l´exploitation minière sur la croissance économique. Il s’agit entre autres de l’amélioration de la gouvernance du secteur (des textes législatifs et règlementaires,code miniers, code des impôts, code douaniers… ; l’encadrement des exploitants miniers etc). « Vous conviendrez avec moi, qu’il fallait prendre les mesures nécessaires en vue d’encadrer cette activité qui peut être d’un apport important dans l’économie du Niger. Tel est l’objet de notre présence parmi vous ce matin. Cette mission va créer un cadre d’échanges entre nous et tous les acteurs du secteur minier en vue de trouver les voies et moyens nous permettant de faire les réformes nécessaires pour améliorer l’apport du secteur minier à l’économie nationale et faire de ce secteur un levier de croissance économique», a-t-il expliqué.
Le ministre des Mines n’a pas perdu de vue les conséquences liées à l’exploitation minière pour l’environnement de manière générale. Il a notifié que, l’exploitation minière artisanale a pris beaucoup d’ampleur notamment avec l’évolution des méthodes d’exploitation et de traitement. Au regard de son impact négatif sur l’environnement et des problèmes de santé-sécurité, elle constitue une véritable préoccupation pour les autorités de la transition et qu’il convient de maîtriser.
Le Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi a précisé que la mission va faire l’état des lieux des sites aurifères en activité dansla région d’Agadez mais aussi la situation des sites d’exploitation industriels da la zone, notamment l’avancement des travaux de réhabilitation du site de la COMINAK, les travaux d’exploitation de SOMAIR, le site de Madaweila, le site d’Imouraren et celui de la SOMIDA.
Auparavant, le Gouverneur de la région d’Agadez, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa a pris la parole pour remercier le ministre d’avoir pris cette initiative de venir s’enquérir en personne de la situation de l’exploitation minière afin d’analyser et de diagnostiquer toute la situation pour des mesures nécessaires. Le Gouverneur a également salué la présence de tous les acteurs à cette rencontre. Le Général de Brigade Ibra Boulama Issa de souligner toute l’importance du secteur minier pour notre pays dans ce contexte de la quête de la souveraineté nationale.
Ali Maman, ONEP-Agadez