En prélude au Forum International sur la Résilience Urbaine dont les travaux ont débuté hier lundi 13 février à Niamey, le Directeur général de l’Agence de modernisation des villes, M. Mouctar Mamoudou, en compagnie du ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Magagi Laouan, les responsables municipaux et techniciens, a effectué une série de visites de terrain. C’est ainsi que la délégation conjointe s’est rendue successivement à la mare permanente du quartier Saga, à la digue de protection du même quartier et sur le site de relogement des sinistrés 2020 sis à la cité Enseignants-chercheurs.
A travers ces visites, il s’agit pour ces personnalités de montrer un exemple de résilience de la population de Niamey à travers la pratique du maraîchage. Le site aménagé à cet effet a besoin d’être optimisé pour accroitre l’intensité de la production. Les autres villes peuvent aussi s’inspirer de cet exemple car la plupart de nos villes ont des mares en leur sein qu’elles soient permanentes ou semi- permanentes. La délégation a fait remarquer qu’on a tendance à repousser l’eau hors de nos lieux d’habitation, alors qu’il y a possibilité de cohabiter ensemble. Cet exemple d’exploitation communautaire qui regroupe plusieurs dizaines d’hommes et de femmes dudit quartier est une illustration de résilience. Toutefois, les maraîchers ont exprimé des doléances qui se résument au manque des motopompes, au renforcement des travaux d’aménagement etc. Le Directeur général de l’AMV a expliqué que ce site fait partie des sites qui bénéficient de l’appui du programme «Noman Rani».
Au niveau des sites de relogement des sinistrés, les habitants ont exprimé entre autres préoccupations le besoin d’un centre de santé, des voies d’accès, un centre de formation professionnelle, un collège, de l’électricité et un marché, plus un commissariat pour sécuriser davantage les populations.
A l’issue de cette visite, le Directeur général de l’Agence de modernisation des villes, a souligné que cette visite intervient en prélude au Forum International sur la Résilience Urbaine, qui réunit des élus, des responsables des ministères, des techniciens venus de toutes les villes du Niger. Selon M. Mouctar Mamoudou, il est important que ces responsables échangent avec la population victime des inondations mais aussi les responsables du projet de résilience urbaine qui est un modèle de réponses au niveau de la capitale. Le site de relogement des sinistrés traduit l’impact des inondations et du changement climatique sur la vie de la population. «Ce déplacement permettra aux techniciens d’aller vers des réflexions plus pragmatiques. En réalité, il n’y a pas de réponses fixes. Ce forum sera l’occasion d’animer des ateliers, faire des échanges sur la gestion de la cartographie des risques, la modélisation des risques pour renforcer les capacités de nos techniciens sur la maitrise du risque et des solutions à envisager», a-t-il expliqué.
L’objectif, c’est d’aller vers l’évolution des techniques en abandonnant progressivement les approches traditionnelles, car aujourd’hui, «nous avons compris que faire les caniveaux seulement ou les digues ne donne pas satisfaction totale sur la résilience», a-t-il dit. Citant l’exemple de l’initiative ‘’Niamey au fil de l’eau’’, le DG de l’AMV a expliqué que cela vise essentiellement à renforcer les activités autour de l’eau, pour que l’eau devienne un centre d’intérêt en milieu urbain de telle sorte que l’on puisse trouver un équilibre entre l’homme et l’eau.
Quant au ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, il a dit que lors de la COP 27 en Egypte, les acteurs ont recommandé des solutions alternatives à travers la résilience de la population au changement climatique. «Notre pays n’est pas le seul à être touché par ce phénomène qui est la cause de plusieurs conséquences humaines et économiques. C’est l’occasion donc pour nous de réfléchir aux réponses adaptées qui peuvent nous permettre de faire face à cette situation» a-t-il ajouté.
Mamane Abdoulaye(onep)