Une semaine après la sortie médiatique du président du Conseil de ville de Niamey M. Oumarou Moumouni Dogari dans laquelle il a annoncé plusieurs mesures dont le déguerpissement des vendeurs sur charrette qui occupent anarchiquement les alentours du grand marché et du marché Wadata, notamment la voie express, les choses ont bougé.
En ce 22 janvier, le constat est saisissant pour les usagers qui empruntent le goudron du grand marché au rond-point Maourey. Sur cette distance de quelques centaines de mètres où d’habitude les automobilistes font d’interminables minutes pour se faufiler entre les piétons et les commerçants à charrette qui envahissent plus de la moitié de la route, la circulation est fluide sur la voie. On n’observe que quelques récalcitrants qui tentent de revenir s’installer. À droite du rond-point, sur la voie express, bien que chassés, les commerçants ont cette fois-ci envahi les passages pour piétons en installant leurs stands. Le piéton n’a d’autre choix que de marcher sur la chaussée avec tous les risques que cela pourrait comporter. À côté, les agents de la police municipale font des rondes pour dissuader les éventuels récalcitrants qui veulent revenir à la situation initiale.
Malgré ce dispositif de sécurité, les revendeurs de canne à sucre, de carotte, de criquet, de citron et d’autres produits transportables en charrette sont revenus sur le goudron, fuyant à toute allure à la vue des agents de la police municipale. Une sorte de jeu du chat et de la souris s’installe entre eux et les policiers de la municipalité. Les petits commerçants n’ont pas, de toute évidence, peur de ces agents et ne semblent pas les prendre au sérieux, comme le témoigne leur attitude frondeuse vis-à-vis de ces derniers. Peut-être serait-ce la raison pour laquelle le président du Conseil de ville a, dans sa conférence de presse, suggéré de demander l’aide des autorités régionales pour mettre la Police nationale à contribution ? Au marché Wadata la même opération a été exécutée par la mairie centrale.
En effet, du rond-point wadata jusqu’au stationnement des taxis axe Bassora, la circulation est fluide, sur les deux voies aller-retour. Et bien, que la police municipale ne soit présente sur les lieux, les commerçants paraissent adopter une attitude correcte en s’abstenant de se réinstaller. Mais, c’est toute une autre histoire sur le pavé menant à la clinique Lafiya. La voie est complètement occupée par des étals, les voitures arrivent à peine à passer. Entre cette difficulté de se mouvoir en véhicule, s’ajoute la puanteur dégagée par les eaux usées versées sur le pavé et les taximans qui occupent la moitié de la voie, il faut savoir retenir sa respiration ou porter un masque pour se sentir à l’aise.
De toute évidence, l’Hôtel de ville de Niamey devrait revenir sur ses pas pour prendre en charge la question de ce pavé. Au marché Harobanda, précisément sur le pavé de la Ligue Islamique, le passant est émerveillé par le travail abattu. Cette voie sur laquelle d’habitude deux véhicules ne pouvaient passer simultanément, est à présent totalement dégagé, comme si tout ce désordre n’avait jamais existé. La circulation est redevenue très fluide.
Au finish, cela démontre que les opérations de la mairie effectuées au frais du contribuable sont couronnées de succès à certains endroits et à d’autres, il reste encore du pain sur la planche. De telles opérations, qui d’ailleurs ne sont pas les premières, doivent faire l’objet d’études car, à chaque fois qu’il y a déguerpissement, deux à trois semaines plus tard les déguerpis reviennent s’installer, engendrant encore d’autres coûts. Il y’a lieu donc de s’interroger sur l’efficacité de cette méthode pour imposer l’ordre aux alentours de nos marchés.
Hamissou Yahaya (ONEP)