Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des
Affaires coutumières et religieuses, M. Mohamed Bazoum a présidé hier matin la cérémonie d’ouverture de l’atelier de Programmation Conjointe du Programme d’Appui à la Décentralisation financière en Afrique de l’Ouest
(PRADEF)-2018-2022.
Dans son mot introductif à l’ouverture des travaux de l’atelier du PRADEF 2018-2022, le ministre d’Etat Mohamed Bazoum a d’abord rappelé que la décentralisation financière est au cœur de la réforme de l’Etat telle qu’engagée par nos pays respectifs dans la perspective de la promotion conjointe de la démocratisation et de la décentralisation au tournant des années 1990. A cet effet, il a indiqué que trois (3) décennies après les Conférences nationales qui ont vu sa relance, la décentralisation est désormais irréversible au niveau de la plupart des pays de l’UEMOA, car inscrite dans les constitutions des Etats, et les textes et dispositifs institutionnels adoptés sont pour l’essentiel opérationnels.
Comme l’a précisé le ministre d’Etat, les 2.500 Communes, Régions et autres niveaux de collectivités de notre espace communautaire font désormais partie du paysage institutionnel, et sont aujourd’hui les premiers interlocuteurs publics des citoyens et aussi les premiers relais de l’Etat au niveau local. «L’enjeu reste assurément de passer à une étape supérieure, à savoir assurer leur viabilité et capacité financière, à travers un transfert réel et conséquent des ressources », a-t-il déclaré.
- Bazoum Mohamed a par ailleurs assuré que les Chefs d’Etat des pays membres de l’UEMOA ont très tôt perçu et reconnu le rôle catalyseur que peuvent jouer les collectivités territoriales dans le processus d’intégration sous-régionale à partir des populations , en adoptant l’acte additionnel signé le 30 Mai 2011 à Lomé au Togo qui a donné naissance au Conseil des Collectivités Territoriales de l’UEMOA (CCT-UEMOA) représenté par six (6) élus locaux au niveau de chaque pays membre. La création du CCT au sein des organes de l’UEMOA, a-t-il souligné, est un acte sans précédent dans la pratique des institutions d’intégration en Afrique, en ce sens qu’elle vient consacrer une gouvernance multi niveaux, notamment régional, national, local dans le processus décisionnel de l’Union.
Pour le ministre d’Etat, le rôle du CCT-UEMOA, comme organe consultatif garant de la prise en compte de la dimension territoriale sur les sujets centraux de l’UEMOA tels que le développement économique, l’intégration régionale, la coopération transfrontalière et la décentralisation financière, s’est aujourd’hui affirmé et reconnu par l’UEMOA, ses Etats membres et les partenaires techniques et financiers. M. Mohamed Bazoum a ajouté que la création du CCT-UEMOA vise à permettre une meilleure prise en compte du développement local dans les stratégies de développement communautaire et national. Par cet acte, les Chefs d’Etat ont voulu rappeler leur engagement à renforcer la promotion de la décentralisation et la montée en puissance des collectivités territoriales, dans le cadre du partage de responsabilité de développement à travers trois (3) axes correspondant à trois (3)
objectifs majeurs à savoir faire de la décentralisation un facteur de développement socio-économique local par le renforcement de la qualité de l’offre et de l’accès aux services publics ; faire de la décentralisation un facteur de renforcement de l’ancrage des Etats par la promotion de la démocratie ; faire de la décentralisation un facteur de renforcement de l’intégration sous-régionale par la promotion de la coopération transfrontalière.
Auparavant, le Représentant Résident de l’UEMOA au Niger, M. Serigne Mbacke Sougou, représentant le Commissaire en charge du Département de l’Aménagement du Territoire Communautaire et des Transports de la Commission de l’UEMOA, il a souligné que cet atelier de planification conjointe a pour finalité d’impulser la mise en œuvre opérationnelle du cadre stratégique de la décentralisation financière.
Laouali Souleymane(onep)