Depuis la semaine dernière, une suspension de poussière est observée du Nord au Sud du pays, tel qu’un harmattan, mais plutôt sous une vague de chaleur déjà en hausse. Avant-hier, 18 mars 2024, la situation était assez particulière, dans plusieurs villages et villes, comme à Niamey. La visibilité est réduite par la présence de brume sèche suffisamment remarquable dans le ciel et à l’horizon jusque dans les agglomérations. Selon la Météorologie nationale, cette poussière est bien liée à l’harmattan, même si l’on enregistre déjà des températures de l’ordre de 42°, 43° voire 44° dans certaines localités.
La poussière n’a pas de temps exclusif en réalité, elle n’a que des périodes fortes, au Niger. Certes, c’est l’une des caractéristiques de l’harmattan que nous ayons, de façon séquentielle, des vents, des brumes sèches. Mais l’hivernage aussi fait du sien, avec des vents descendants des orages quelques fois non pluvieux. Le Directeur de la Météorologie Nationale, M. Lawan Gaptia Katiellou n’en exclut aucun moment. « Les vents sont accélérés par des phénomènes érosifs, passent par des sources, soulèvent et mobilisent des particules et créent cette suspension de poussière. Avant, pendant ou après l’hivernage, en période de froid tout comme pendant la chaleur, nous pouvons toujours avoir de la poussière », explique le météorologue.
La poussière est due essentiellement à deux choses. Il y a la présence des particules de poussière, mais également le vent qui prend ou mobilise ces particules et les met en suspension dans l’atmosphère. « Au Niger, deux sources de poussière sont à la base de ce genre de situation. Celle du désert (à partir du Nord) et celle du Tchad (au Sud-Est) qui est d’ailleurs l’une des plus importantes au monde », précise le Directeur de la météorologie nationale. Nous avons actuellement du vent dominant actif d’Est et un autre du Nord-Est, les poussières sont simultanément entrainées. Il s’agit bien de la brume sèche. « Nous sommes, en réalité jusqu’à preuve du contraire, sous l’emprise de l’harmattan », déclare Lawan Gaptia Katiellou. La poussière n’est pas liée à la chaleur qui s’annonce. Les observations laissent prévoir d’ailleurs une amélioration, d’abord au Nord du pays, puis dans la bande Sud, d’ici jeudi à vendredi prochains.
Les prémices d’une saison plus chaude encore
Des fortes températures annoncent une saison sèche, assez particulière. La chaleur commence, avec cette année des températures déjà élevées dès le début. « En début mars, nous avons enregistré 44 degrés à Tillabéri, 43 degrés à Niamey. C’est une saison assez chaude », alerte M. Lawan Gaptia Katiellou, alors que le pic de chaleur (avril-mai) n’est pas si proche. Selon les prévisions de Météo Niger, la saison va être plus chaude que d’habitude.
La chaleur commence assez fortement. En mars déjà, les températures sont élevées. « C’est un début assez chaud, qui tendrait à une moyenne inhabituelle ou inégalée », prévient le directeur de la Météorologie nationale. Cette situation coïncide malheureusement avec le mois de Ramadan qui prendra fin en avril. ‘’coup de chaleur’’, déshydratation, des complications chez les asthmatiques et autres maux sont entres autres les risques encourus par les populations. C’est pourquoi, le météorologue Lawan Gaptia Katiellou invite les médecins spécialistes à prodiguer des conseils d’usage adéquats à suivre par la population.
Ismaël ChéKaré (ONEP)