Le président du Comité National chargé de l’opérationnalisation de la confédération Alliance des Etats du Sahel, l’Ambassadeur Adani Illo, a aminé un point de presse, hier matin, au palais de la Présidence de la République. Le but est d’informer l’opinion nationale et internationale des missions et du fonctionnement du Comité National chargé de l’opérationnalisation de la confédération de l’AES.
Dans son intervention, le président du Comité National chargé de l’opérationnalisation de la Confédération Alliance des États du Sahel a indiqué que ledit comité a été établi par un arrêté du Président du CNSP. Il est composé de deux catégories de membres. « Il y a les membres statutaires, tous sélectionnés en fonction des postes qu’ils occupent au sein de l’appareil d’État, parmi lesquels des diplomates, des fonctionnaires, des universitaires, des officiers supérieurs et des économistes planificateurs. Ensuite, il y a les membres issus de la société civile, notamment des organisations féminines, des organisations de jeunes et des communautés burkinabè et maliennes présentes sur le territoire nigérien, car il est question de construire quelque chose à trois », a-t-il expliqué.
Selon l’Ambassadeur Adani Illo, les missions du comité se concentrent sur deux grands axes. Le premier, a-t-il poursuivi, consiste à rendre opérationnelle l’Alliance des États du Sahel telle qu’elle a été instaurée par la Charte du Liptako Gourma, qui établit une alliance défensive en matière de défense et de sécurité. Le deuxième axe vise à ancrer l’idée même de la finalité d’une confédération appelée Confédération Alliance des États du Sahel ».
D’après l’Ambassadeur Adani Illo, cette confédération d’États regroupera trois pays en vue d’une éventuelle fédération dans le futur. En effet, contrairement à la première alliance, essentiellement militaire, la confédération s’articulera autour de trois domaines, le premier étant celui de la défense et de la sécurité, qui est déjà en cours de développement. Le deuxième axe, concerne la politique étrangère et la diplomatie, visant à harmoniser la politique extérieure et les actions diplomatiques des trois États. « Harmoniser la politique étrangère signifie que nous devons être capables de défendre les mêmes positions au sein des organisations internationales, ainsi que dans nos relations bilatérales avec d’autres États. Cela implique que, au sein de l’ONU et de l’Union Africaine, nous devrions parvenir à des positions communes et à aligner nos actions diplomatiques de manière cohérente sur la scène internationale », a-t-il souligné. Enfin, le troisième axe concerne le développement, avec un objectif majeur d’armature économique et financière entre les trois États, incluant la résolution des questions de financement du développement, des questions monétaires, la mise en place d’une banque d’investissement, d’un fonds de stabilisation, ainsi que la création d’infrastructures d’interconnexion telles qu’une compagnie aérienne, des infrastructures routières et ferroviaires entre les États. Il est également question de mettre en place des infrastructures structurantes, notamment dans le domaine des industries extractives, le domaine pétrolier, minier et énergétique.
Par ailleurs, l’Ambassadeur Adani Illo a évoqué des missions spécifiques de deux types : des missions classiques impliquant la réflexion prospective sur les enjeux géopolitiques et les obstacles à la construction de la confédération, ainsi qu’une mission spécifique consistant à proposer au CNSP et au gouvernement les mesures à prendre pour rendre opérationnelle ladite confédération. À cela s’ajoute la préparation des instances de la confédération, incluant les réunions d’experts, les conseils des ministres et les sommets des chefs d’État. « Le comité est chargé de préparer ces institutions tout en élaborant les textes, normes et projets d’institution qui donneront corps à cette confédération», a-t-il indiqué.
Yacine Hassane (ONEP)