Le championnat national de la 42ème édition du Sabre National de la lutte traditionnelle suit son cours normal à l’arène de lutte de Niamey. Les différentes rencontres ont permis aux gladiateurs déjà connus d’imposer leurs marques. Mais à côté des grands leaders, d’autres étoiles montantes font leur apparition égayant le public et suscitant l’espoir au sein des écuries. C’est le cas de Anass Amadou, un jeune lutteur de l’écurie de la région du fleuve, Tillabéri. Calme, timide mais très technique, le jeune Anass peut surprendre dans l’avenir.
Né dans le Dendi (Gaya) Anass Amadou est âgé cette année de 24 ans. Avec sa taille de 1m 69, ce jeune lutteur a, en trois combats fait preuve d’un grand talent. Dans son premier combat, lors de la rencontre Tillabéri-Dosso, il met hors de la course au Sabre, Noura Hassan, un des favoris de Dosso. Au deuxième combat, lors de la rencontre Tillabéri-Diffa, il élimine un des invaincus du manga (région de Diffa) Mourtala Ibrahim. Et dans son troisième combat Anass réussit son coup face à un autre grand lutteur et poids lourd de l’Ader (Région de Tahoua), Lawali Dan Tambaye, lors de la rencontre
Tillabéri-Tahoua. Malheureusement, ses chances d’aller plus loin sont stoppées hier par un remplaçant de l’équipe de Maradi, Roufaï Goga.
Toutefois, cela n’enlève en rien la qualité de ce jeune lutteur talentueux et plein de promesses pour les éditions futures. En ses trois sorties, Anass a utilisé trois techniques différentes. L’arrachement des pieds, la ceinture au dos et le corps à corps. Dans toutes ses techniques, la stratégie de Anass est de mettre mal à l’aise son adversaire avant de le surprendre par une poussette. Les prochains championnats nous permettront de découvrir peut-être d’autres techniques et stratégies de ce jeune. Comme il a lui-même dit, « les lutteurs n’ont pas les mêmes tailles, les mêmes poids, les mêmes physiques et chacun aussi à sa technique, c’est pourquoi les combats sont aussi différents ».
Ainsi, en quatre années d’expérience des compétitions du Sabre national de lutte traditionnel, le jeune Anass dit avoir suivi plusieurs combats notamment, ceux des grands lutteurs. Ce qui lui a permis de développer ses capacités. «Mon plaisir c’est de croiser des grands lutteurs ou les grands favoris», dit-il. Calme et imperturbable, Anass prend toujours son adversaire au sérieux. Sa stratégie, c’est d’observer l’adversaire d’abord, le laisser attaquer pour comprendre ses intentions. Et s’il faut attaquer en premier comme c’est le cas lors de son combat avec Noura Hassan de Dosso, «il faut attaquer avec certitude de réussir, à défaut de se faire tomber», précise-t-il.
Même s’il est tombé au quatrième jour du championnat, ce jeune lutteur, très attentif, est considéré comme un adversaire qu’il faut prendre au sérieux et à craindre prochainement.
Ali Maman(onep)