Le Directeur général de la police nationale, le Commissaire général de police Souley Boubacar, a présidé, hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture de la 4ème réunion de coordination de la direction de la surveillance du territoire (DST). Placée sous le thème «Contrôle frontalier dans le contexte de la covid 19», cette rencontre vise à rassembler l’ensemble des chefs de divisions de la DST ainsi que les chefs ST opérant dans les services déconcentrés et les chefs des postes de polices aux frontières pour conduire un exercice de coordination entre services déconcentrés et centraux, et d’informer les agents de la DST sur l’évolution des enjeux migratoires et sécuritaires du cadre légal international, régional et national.
A l’ouverture des travaux, le Directeur général de la police nationale (DGPN) a rappelé que la pandémie de la covid19 modifie les schémas de mobilité, de commerce ainsi que les régimes d’immigration et de gestion des frontières. M. Souley Boubacar a ajouté que du fait des restrictions de déplacements imposées par les Etats, de nombreux migrants et voyageurs sont bloqués et risquent de se retrouver en situation irrégulière. Pour le DGPN, cette situation associée aux enjeux de sécurité et de sûreté au Sahel notamment le long des frontières des Etats, rend encore plus importants les défis à relever. Il a, à cet effet, indiqué que le Niger est la cible de grave menaces dont entre autres, l’activisme des groupes terroristes et les trafics en tous genres qui prennent des proportions inquiétantes. Pour M. Souley Boubacar, l’interconnexion avérée entre le trafic illicite de migrants, la traite des êtres humains avec tous les autres trafics constituent une menace pour la paix et la stabilité du pays et de toute la région.
Aussi, a-t-il ajouté, ces activités n’ont pas de frontières et malgré tous les efforts, les frontières restent encore poreuses. Par ailleurs, M. Souley Boubacar a noté que grâce au dynamisme insufflé par le niveau central, la DST a engagé de vastes chantiers et enregistre beaucoup de résultats dont entre autres le démantèlement continu des réseaux de passeurs et de grands trafiquants à travers les enquêtes judiciaires diligentées par la division des investigations spéciales et ses antennes sur l’ensemble du territoire du Niger, la construction progressive des postes de polices frontaliers dont le nombre est passé de 14 en 2014 à 28 en 2021, et l’inauguration récente de la cellule d’analyses des risques en matière de criminalité transnationale organisée.
Le Directeur de la police nationale, a cependant souligné qu’on ne peut pas être satisfait définitivement des avancées obtenues car, beaucoup reste à faire. Il a exhorté les uns et autres à faire une place de choix aux questions liées à la bonne coordination des activités, à l’optimisation des ressources humains et à l’harmonisation des procédures de contrôles et de gestion des frontières, au rôle clé de toutes les structures nationales de la surveillance du territoire face à la montée en puissance des menaces transfrontalières et enfin à l’esquisse d’une ébauche de plan quinquennal de développement de la DST.
Pour le Directeur général de la direction de la surveillance du territoire le Commissaire Divisionnaire Alpharouk Abdourahamane, cette réunion est un moment privilégié de discussions et d’échanges d’expériences propre à l’amélioration et la transmission de bonnes pratiques dans le cadre de l’accomplissement des missions de la police. Il a ajouté que les travaux devront être l’occasion d’éclosion et de promotion des réflexions axées sur l’ensemble des thématiques inscrites pour un accomplissement exemplaire de leur mission. «Nos discussions et nos échanges doivent par conséquent être à la hauteur des menaces auxquelles nous faisons face» a dit le Commissaire Divisionnaire Alpharouk Abdourahamane. Le directeur de la DST a précisé que la libre circulation des personnes, des services et des marchandises est un principe essentiel de l’espace communautaire de la CEDEAO. Le maintien des avantages économiques des mouvements transfrontaliers tout en limitant la propagation du covid19 pose des sérieux défis quant à la disponibilité des biens et aussi des services essentiels.
De son côté, la cheffe de mission OIM, Mme Barbara Rijks a rappelé que la DST représente un enjeu prioritaire pour de nombreux pays du Sahel en général et pour le Niger en particulier. Elle a fait remarquer que le contexte exigeant rend nécessaire une coordination aboutie et efficace des forces de sécurité intérieures. L’OIM Niger se réjouit de pouvoir soutenir la DST dans la démarche vertueuse. La cheffe de mission OIM a rassuré que la direction de la surveillance du territoire compte parmi les principaux partenaires de l’OIM au Niger. Cette collaboration étroite et constante s’articule autour de volets multiples.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)