Le ministre des Finances, M. Ahmat Jidoud, a présidé, hier matin à Niamey, l’ouverture de la réunion du comité de pilotage des reformes de gestion des finances publiques. Cette rencontre a regroupé autour du ministre des Finances, le ministre du Plan, la ministre déléguée chargée du Budget, la représentante de la Banque Mondiale et le Chef de la délégation de l’Union Européenne. Après trois années de mise en œuvre, le Programme des Réformes de la Gestion des Finances Publiques (PRGFP IV 2017-2020) a enregistré des progrès remarquables. Ainsi, sur les 352 activités programmées, 268 ont été réalisées, correspondant ainsi à un taux d’exécution de 76,1%. Les performances obtenues traduisent l’efficacité du cadre institutionnel que «nous avons mis en place pour le pilotage du Programme des réformes, à travers les trois organes que sont le Groupe d’Appui, le Comité Technique et le Comité de Pilotage qui ont pleinement assumé leurs cahiers des charges, en dépit des contraintes liées à la pandémie de la Covid-19», a déclaré le ministre des Finances.
Pour consolider les progrès enregistrés et corriger les insuffisances constatées du programme antérieur, le Gouvernement, à travers le Ministère des Finances, vient d’élaborer, selon le ministre Jidoud, une nouvelle stratégie de gestion des réformes des Finances publiques pour la période 2021-2025 ainsi que ses plans d’actions prioritaires, avec l’appui de la Banque Mondiale. L’objectif global de cette stratégie est «d’établir un système de gestion des finances publiques performant et transparent, orienté vers les résultats et conforme aux standards internationaux, notamment aux critères recommandés par le Secrétariat du PEFA».
Pour ce nouveau programme, la vision stratégique retenue est qu’à «l’horizon 2025, le Niger dispose d’un système de gestion des finances publiques efficace et transparent, conforme aux normes internationales en la matière, et qui constitue un levier pour l’accélération de la lutte contre la pauvreté». «La mise à jour de la modernisation des finances publiques s’inscrit dans une dynamique stratégique dont l’objectif consiste à consolider les acquis enregistrés par le pays en matière d’assainissement budgétaire et de bonne gestion des finances publiques et à approfondir les réformes à travers la mise en œuvre progressive des directives de gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA», a déclaré le ministre des Finances.
Afin de tenir compte des enjeux actuels, d’imprégner des réformes structurelles au futur programme, quatre axes stratégiques ont été retenus. Il s’agit selon le ministre Ahmat Jidoud de la viabilisation des sources de financement, la consolidation de la gestion axée sur les résultats, l’élargissement de la réforme des finances publiques, la gouvernance de la réforme des finances publiques. «L’objectif général de cette réunion du comité de pilotage est la validation de la stratégie de réformes de la gestion des finances publiques (PRGFP V 2021-2025) et l’adoption de son Plan d’Actions Prioritaire (PAP 2021-2023)», a-t-il précisé. En exécution des instructions données par le Président de la République, «le Gouvernement est déterminé à poursuivre sans relâche les efforts de réformes. En vue d’améliorer les performances obtenues dans l’ancien programme, des dispositions seront prises pour accroître les crédits budgétaires affectés aux réformes, accélérer les procédures de mise en place des assistances techniques et financières et impulser la conduite du changement au niveau des acteurs concernés», a-t-il assuré.
Pour sa part, la représentante de la Banque mondiale, Vice-présidente du Comité du Pilotage, Mme Joëlle Dehasse s’est réjouie d’avoir accompagné ce processus d’abord dans le diagnostic ensuite dans la stratégie qui a été préparée ensemble avec les autres partenaires qui ont joué un rôle très important dans ce domaine. Elle s’est réjouie également de la validation par le gouvernement de cette stratégie et du diagnostic. Mme Dehasse a réitéré l’accompagnement de la Banque Mondiale dans la mise du programme. «J’espére qu’avec cette nouvelle stratégie 2021-2025, nous allons continuer dans ce sens à coordonner notre action ensemble en tant que PTF pour assurer sa réussite», a-t-elle souhaité.
Pour le représentant de la Délégation de l’Union Européenne au Niger cette réunion est un cadre particulièrement stratégique pour le dialogue politique en général et le dialogue sur la gestion économique, financière et budgétaire du Niger en particulier. «Cette réunion intervient dans un contexte général marqué par une transition politique réussie, une nouvelle Déclaration de la Politique Générale, la négociation en cours d’un nouveau programme avec la FMI et l’élaboration d’un nouveau Plan de Développement Economique et Social», a précisé M. Rasmussen Christian Frigaard. Il a ensuite souligné l’importance d’une collaboration plus rapprochée entre le ministère du Plan et le ministère des Finances en particulier dans le cadre du dispositif de pilotage et d’accompagnement, du suivi et contrôle critique du document et le rapport avec les ministères sectoriels. «De même, la question de transparence-recevabilité sont aussi des questions essentielles qui sont à renforcer au sein de processus afin de permettre la pleine appropriation mais aussi une meilleure compréhension et une plus grande confiance dans l’action gouvernementale», a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)