Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, le vendredi 3 décembre dans la salle Banquet, une séance de travail avec la Haut-commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme Mme Michelle Bachelet. Cette séance de travail s’est déroulée en présence des membres du gouvernement et de la délégation qui accompagne cette responsable onusienne en charge de droit de l’Homme en mission de travail au Niger.
Dans ses mots introductifs, le Premier Ministre a exprimé toute la joie du peuple nigérien de recevoir la Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme qui fait l’honneur d’effectuer une visite au Niger, en ce moment où le contexte sanitaire et sécuritaire rend les déplacements rares et difficiles. A cet effet, le Chef du Gouvernement lui a transmis les hautes appréciations du Président de la République, Chef de l’Etat, S.E. Mohamed Bazoum.
Pour le Chef du Gouvernement, cette visite est d’autant plus importante que c’est la toute première fois de son histoire que le Niger reçoit la visite de la plus haute personnalité Onusienne en charge des Droits de l’Homme. M. Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué que le Niger s’associe à cette mission comme le démontre éloquemment la ratification de la quasi-totalité de traités et conventions internationales dans le domaine et le respect de ses engagements à travers la présentation régulière des rapports devant le Conseil des Droits de l’Homme au titre de l’Examen Périodique Universel et de la revue des Organes des traités ainsi que la mise en œuvre des recommandations qui en sont issues. «Nous considérons votre déplacement à Niamey, au moment où notre pays est confronté à des défis multiples, en particulier les attaques terroristes, occasionnant de nombreux morts, tant parmi les Forces de Défense et de Sécurité que des populations civiles, comme un signe de reconnaissance des efforts constants que déploie notre Gouvernement et notre peuple pour bâtir un Etat démocratique, respectueux des droits de l’Homme», a-t-il expliqué.
Le Premier Ministre a souligné que la persistance du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée, des trafics d’êtres humains et de la migration irrégulière dans les pays du Sahel en général est en partie liée à la perte des capacités de résilience des populations en raison des changements climatiques qui leur font perdre leurs moyens d’existence et accroissent leurs vulnérabilités et leur précarité économique. «Les changements climatiques pèsent lourdement sur l’effectivité des droits de l’Homme. Le Président de la République l’a si bien rappelé, il y a quelques semaines, au sommet de la COP 26 de Glasgow en soulignant les effets désastreux des sécheresses et inondations sur le revenu et les conditions de vie des populations», a-t-il dit.
Peu après les deux parties ont échangé sur divers questions touchant au respect au droit de l’homme dans le contexte d’insécurité, du changement climatique. C’est ainsi que les membres du gouvernement concernés par la question ont donné d’amples explications sur les efforts consentis. En ce qui concerne la sécurité, il a été constaté le professionnalisme de nos Forces de défense et de sécurité dans leur mission. Et sont citées en exemple dans la région. En ce qui concerne la justice, il a été question de rattraper certains retards dans la production des rapports. Relativement à la question du genre, il a été constaté que notre pays a fait aussi des efforts sur le respect du quota, les textes en faveur de l’éducation et la protection de la jeune fille et le gouvernement continue ses actions de sensibilisation en faveur de la protection de la femme.
S’agissant de la question humanitaire, il a été aussi constaté l’afflux de la population en provenance des pays voisins vers le Niger auquel s’ajoutent des déplacés internes. A ce sujet, il a été relevé que le gouvernement fait des efforts pour assurer leur protection et leur installation au niveau de la population locale malgré la situation de la campagne agricole déficitaire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan d’urgence suivi d’un plan global de réponse. Ces actions visent à venir en aide à plus de 2,5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère et plus de 5 millions en insécurité alimentaire modérée. En ce qui concerne l’éducation, il a été relevé que compte tenu de l’insécurité 616 écoles sont fermées affectant 55.000 élèves. Quant à l’environnement, il a été noté que le Niger est mobilisé sur un important programme d’atténuation et d’adaptation, un programme qui sera financé par des ressources internes et l’appui des partenaires.
Tirant les conclusions de cette rencontre, le Premier Ministre a dit que le Niger joue un grand rôle dans la promotion et la protection des droits de l’Homme. Il a rappelé que le Niger est membre du Conseil de Sécurité et assure la présidence dudit Conseil pour le mois de décembre en cours. A ce titre, le Niger a, selon le Chef du gouvernement, engagé un certain nombre d’initiatives dont la protection de l’éducation des enfants dans le contexte d’insécurité qui a fait l’objet d’une résolution au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU. «Notre pays assure la présidence du Conseil de Sécurité, à ce titre le Président de la République a pris l’engagement de présider une réunion dudit conseil au cours de laquelle il sera examiné les conséquences du changement climatique et aussi la question de sécurité au Niger», a expliqué le Premier ministre.
Pour sa part, la Haut-commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme s’est réjouie des efforts du Niger en matière de protection tout en encourageant le pays à continuer dans ce sens. Mme Michelle Bachelet a ensuite rappelé entre autres missions du gouvernement celle d’assurer la sécurité et la sureté de citoyens en particulier ceux qui sont dans les zones de conflits armés notamment la population vulnérable. Par ailleurs, elle a exprimé sa sympathie à l’endroit des victimes civiles et militaires. La Haut-commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme a plaidé pour l’égalité de chance notamment en ce qui concerne l’éducation, la santé et la sécurité, tout en réaffirmant l’accompagnement du SNU au Niger.
Mamane Abdoulaye(onep)