«Si tu veux la paix, prépare la guerre». Le Président Mohamed Bazoum connait bien ce célèbre aphorisme de la Rome antique, et le philosophe qu’il est vous la formulera plutôt dans sa version latine : ‘’Si vis pacem, para bellum’’. Ayant été investi au pouvoir, le 02 avril 2021, dans un contexte sécuritaire particulièrement trouble, avec des attaques répétées contre les forces de défense et de sécurité ainsi que les populations civiles, le Président de la République et ancien ministre de l’Intérieur, avait déjà une très claire perception de l’ampleur du défi sécuritaire à relever, ainsi que des solutions appropriées.
Face à des groupes terroristes et autres bandits armés sans foi ni loi, mus par le seul but de répandre le sang de personnes innocentes et sans défense, le Chef de l’Etat mise sur la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Niger. Pour faire la guerre et avoir une paix durable, il faut des hommes aguerris et bien formés mais aussi des armes. Le Chef de l’Etat n’a voulu rien négliger. «Mon devoir de Chef d’Etat, c’est d’assurer la quiétude à mes compatriotes où qu’ils soient», disait récemment le Chef de l’Etat.
Animé par cette ferme détermination de relever le défi sécuritaire, le Président Mohamed Bazoum a axé ses principales orientations sur le renforcement des capacités opérationnelles des FDS. Ces orientations portent essentiellement sur l’acquisition des moyens matériels et logistiques adaptés et le renforcement de la coopération militaire, le renforcement des effectifs, ainsi que la formation continue.
Des infrastructures et du matériel militaire de pointe pour renforcer la capacité opérationnelle de nos FDS
Pour la montée en puissance de nos forces, le gouvernement a consenti d’énormes sacrifices financiers pour permettre la dotation des forces de défense et de sécurité en moyens matériels et logistiques adaptés au contexte.
C’est ainsi que, pour permettre aux éléments des Forces Armées Nigériennes (FAN) et ceux de la Garde Nationale du Niger (GNN) de mieux assurer la défense du territoire, d’importantes dotations en ressources matérielles (armements et munitions) ont été acquises au profit desdits corps. «Aussi, 100 véhicules Toyota ont été acquis par les FAN et 114 véhicules militaires composés des véhicules légers et lourds, des blindés et des engins spécifiques pour la Garde Nationale. Il convient d’ajouter que la procédure d’acquisition de 16 aéronefs et drones est en cours et 5 autres aéronefs existants ont fait l’objet de maintenance», souligne la CAPEG.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que, lors de la récente visite de travail du Président de la République en Turquie, du 10 au 12 mars 2022, le Niger a passé une commande de plusieurs drones de type TB2 destinés à renforcer sa flotte aérienne dans le cadre de la stratégie de lutte contre le terrorisme et la sécurisation de nos frontières. S’ajoutent également des avions de combat et des véhicules blindés tactiques.
En ce qui est du secteur de la sauvegarde de la sécurité publique, les actions de renforcement des capacités matérielles ont permis l’acquisition de 117 véhicules d’intervention et l’entretien de 44 autres. A cela s’ajoute l’acquisition de 30.000 grenades lacrymogènes, 1.500 aérosols et 1.000 masques à gaz dans le cadre du maintien de l’ordre.
D’autre part, dans le souci de l’amélioration des conditions de travail des éléments et autres agents d’administration, des infrastructures ont été réalisées en faveur des différents corps des FDS. C’est à ce titre que, 16 infrastructures incluant des blocs administratifs et des murs de clôture ont été réalisées en faveur des FAN et 7 unités de la Garde Nationale. «A ces constructions s’ajoute la réhabilitation de 35 autres infrastructures dont 14 pour les FAN et 21 pour la GN. Par ailleurs, des appuis financiers et en vivres ont été apportés aux familles des FDS et ayant-droits des militaires tombés sur le champ de bataille», précise la CAPEG.
Pour le volet sécurité publique, le rapport de la CAPEG, note la construction de la caserne de la Compagnie Mobile de Contrôle des Frontières (CMCF) de Birni N’Konni, du bureau de la GNN de Tesker, des murs de clôture des commissariats de police de Boboye, Dioundiou, Matameye et Gouré, de 5 murs de clôture de la GNN, et de 3 blocs (administratif et sanitaires) au niveau des casernes de la protection civile à Niamey. En outre, 7 unités de la GNN et 6 unités de la Police nationale ont été réhabilitées, et 80 bornes intermédiaires ont été construites et installées dans le cadre de la délimitation des frontières.
Renforcement des effectifs dans les différents corps
En ce qui concerne les ressources humaines, dans la droite ligne des orientations données par le Chef de l’Etat, les effectifs de nos forces ont été revus à la hausse, et un accent particulier a été mis sur la formation de ces hommes. «Nous avons décidé une politique de montée en puissance qui a consisté à accroitre les effectifs. Quand nous sommes venus, nous avons des effectifs bien déterminés. Et notre volonté, c’est atteindre 50.000 soldats d’ici 2025. Nous sommes à 30.000 soldats aujourd’hui alors qu’à notre arrivée nous avions un effectifs de 11.000 soldats», a déclarait le Président Mohamed Bazoum, lors de la conférence des cadres qu’il a animée, le vendredi 25 février 2022 au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, justement sur le thème de la sécurité.
Mais c’est le Rapport annuel 2021 sur la performance de l’action gouvernementale, réalisé et rendu public par la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG), qui nous édifie de façon plutôt exhaustive sur les efforts consentis par l’Etat du Niger dans le domaine du renforcement des effectifs.
En matière de défense du territoire, d’importantes actions ont été faites dans les différents corps concernés. «Les Forces Armées Nigériennes (FAN) ont été renforcées par le recrutement de 4.081 éléments repartis en : 172 officiers, 663 sous-officiers, 3.000 hommes de rang de l’armée de terre et 200 officiers et sous-officiers de l’armée de l’air. Pour la Gendarmerie Nationale (GN), l’effectif a été rehaussé par le recrutement de 1.558 élèves», souligne le rapport de la CAPEG.
Au volet relatif à la sécurité intérieure, les efforts de renforcement des capacités humaines se sont traduits, selon le Rapport de la CAPEG, par le recrutement et la formation de 1.326 élèves policiers et 998 élèves gardes nationaux. De même, 759 agents de la Garde Nationale du Niger (GNN) ont bénéficié des formations de perfectionnement.
Dans le domaine de la formation continue, la CAPEG note que 12.234 éléments des FAN ont effectué des stages de perfectionnement, dont 116 à l’extérieur. «Les stages de perfectionnement ont également concerné 2.759 gendarmes dont 60 à l’extérieur. Pour renforcer davantage les capacités opérationnelles des FDS en ressources humaines, 2 écoles militaires ont été créées dont l’une à Niamey pour la formation des officiers supérieurs et l’autre à Dosso pour la formation des formateurs dans les différents centres existants», précise le rapport de la CAPEG.
D’autre part, sur le plan tactique, le Niger a développé le concept d’opérations. Entre autres opérations en cours au Niger, on peut citer ‘’Almahaou’’, ‘’Niya’’, ‘’Damissa’’, ‘’Yarti’’, ‘’Fassa’’, ‘’Chara’’, ‘’Farawttan Bouchia’’, ‘’Dongo’’, etc. Ces opérations engagent en permanence près de 12.000 personnels dans les différentes zones affectées par l’insécurité.
Comme le souligne le rapport de la CAPEG, pour assurer l’intégrité du territoire, des opérations sur le terrain ont été effectuées et la coopération militaire renforcée. «Environ 25.000 patrouilles ont été organisées sur l’ensemble du territoire national. Dans le cadre de la coopération militaire, les FAN ont activement participé à des opérations conjointes au niveau de la sous-région, notamment le G5 Sahel et la Force Mixte Multinationale. De même, le Niger a participé à plusieurs missions de maintien de la paix dans le cadre des Nations-Unies (MINUSMA, MINUSCA et MONUSCO)», indique la même source.
Les efforts entrepris par le Niger dans le domaine sécuritaire concernent également le développement des liens de partenariat avec les pays amis. Dans ce cadre, le Niger a signé des accords et des conventions portant sur divers appuis notamment la réalisation des infrastructures dans les Ecoles et Centres de formation militaire ainsi que l’acquisition des équipements de reconnaissance et de surveillance. Par ailleurs, afin d’améliorer l’adhésion des populations dans les zones d’intervention des Forces armées, de nombreuses actions civilo-militaires ont été menées. A titre illustratif, des personnes civiles bénéficient des soins au niveau des centres des FDS. En outre, 2 fora ont été organisés à Niamey et à Diffa sur le renforcement de la cohésion sociale.
Des résultats probants
Il ressort des constats établis à travers le rapport de la CAPEG que toutes ces actions réalisées dans le domaine de la sécurité et de la paix ont permis d’assurer la défense de l’intégrité du territoire, la sécurité publique et de préserver la cohésion sociale. Des résultats satisfaisants ont été enregistrés en matière de sécurité. Ils se sont notamment traduits par le retour des déplacés internes dans leurs villages d’origine, avec une première phase de réinstallation des populations de 25 localités. Par ailleurs, les actions de sensibilisation et de consolidation de la paix ont contribué à prévenir les conflits communautaires poursuivis par les groupes terroristes. Elles ont également abouti à la reddition de plusieurs combattants de Boko Haram parmi lesquels 300 ont bénéficié de formation pour faciliter leur réinsertion sociale et économique.
Un autre motif de satisfaction qui apparait à travers le rapport de la CAPEG, c’est que, du fait de sa montée en puissance, l’armée nigérienne occupe la 1ère place des armées de l’espace UEMOA, la 3ème place au niveau de la CEDEAO et la 18ème au plan continental selon le classement 2021 de Global Power Fire. «Les actions permanentes de sécurisation des personnes et des biens ont notamment permis la saisie de 350 armes illicites, 50.000 munitions, 329,435 kg de chanvre indien et 59.000 autres comprimés de drogue», note la CAPEG.
Toutes actions et ces résultats qui en ont découlé viennent corroborer, à juste titre, les appréciations de l’ancien ministre de la Défense Nationale, et actuel président de la Commission des Affaires Générales et Institutionnelles (CAGI) à l’Assemblée nationale, M. Kalla Moutari qui, dans une interview qu’il a accordée à nos confrères de l’ANP, récemment en mi-mars 2022, qualifiait le bilan sécuritaire de la première année du Président Mohamed Bazoum de ‘’très positif’’.
«Depuis l’élection du Président Bazoum à la tête de notre pays, sur le plan de la sécurité, la chose la plus importante que nous avons constatée est que le Président était fin prêt pour porter le problème de la sécurité, parce qu’il le maitrise assez bien», a salué M. Kalla Moutari.
«Le Président Bazoum a décidé de renforcer et d’accélérer la formation des forces spéciales et leur équipement, un équipement conséquent, adapté à cette forme de guerre. Et nous avons vu que cela a déjà commencé à porter des fruits, qu’il y a aujourd’hui l’espoir qui renaît au point où certaines populations ont commencé à regagner leur terroir’’, s’est réjoui de constater M. Kalla Moutari.
Cet espoir, selon lui, est d’autant plus permis que l’essentiel des dirigeants des terroristes ont été neutralisés. Les groupes terroristes sont désorganisés et affaiblis et nos armées se sont de plus en plus adaptées à la nouvelle situation, allant jusqu’à réduire les attaques terroristes à des actions de banditisme.
Mais, pour mieux mesurer les avancées réalisées sur le plan sécuritaire, il suffit de remonter le temps pour se rappeler de la situation sécuritaire délétère qui prévalait, courant mars-avril 2021, avant l’investiture du Président Mohamed Bazoum à la magistrature suprême. A cette époque, l’esprit des Nigériens était gravement meurtri par la série noire des attaques terroristes, avec notamment les tragédies survenues, coup sur coup, à Tchomabangou et à Zaroumdareye (région de Tillabéri), dans la zone de Tillia (région de Tahoua), ainsi qu’à Toumour (région de Diffa). Sans compter les enlèvements de personnes et les vols de troupeaux de bétail enregistrés quasi-quotidiennement, ici et là.
Par Assane Soumana(onep)