Du 4 au 5 novembre 2021, se tient à l’hôtel Radison Blu de Niamey, un Séminaire notarial sur le Wafq et la finance islamique. L’objectif visé à travers ce séminaire est d’initier les notaires à la finance sociale islamique, en général et sur l’outil du Wafq en particulier. Il s’agit aussi de former les participants sur la cadre juridique et institutionnel sur le Wafq au Niger et de les sensibiliser sur leur rôle dans la constitution du Wafq et le respect des principes de conformité ‘’chariatiques’’ lors de cette constitution. En somme, cet atelier vise à doter les notaires des compétences nécessaires dans l’accomplissement de leur mission, en matière de Wafq au Niger.
Organisé par la Haute Autorité au Wafq (HAW), en partenariat avec la Banque Islamique de Développement (BID), et la participation d’experts internationaux, ce séminaire a été lancé par le ministre la Justice, Garde des Sceaux, Dr Hassan Boubacar, en présence des responsables de la HAW, de ceux de la Chambre Nationale des Notaires du Niger (CNNN) et de nombreux notaires.
A l’ouverture des travaux, c’est d’abord le président du COC (Conseil d’Orientation et de Contrôle) de la Haute Autorité du Waqf, M. Hamid Algabid, qui pris la parole pour expliquer, textes institutionnels et versets du Coran à l’appui, le fondement légal et coranique du Wafq. «En ratifiant l’ordonnance N0 2019-20 du 20 septembre 2019, fixant les règles relatives au Wafq au Niger, après l’avis N0 23, en date du 18 décembre 2019 de la Cour Constitutionnelle, les autorités nigériennes ont permis à notre pays de se doter d’un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales», a indiqué M. Algabid. Le président du COC a rappelé la signification du Wafq qui veut dire immobilisation, c’est-à-dire le fait de se dessaisir de l’usufruit d’un bien pour le mettre à la disposition d’une œuvre de charité ou de bienfaisance et cela de manière temporaire ou perpétuelle. Ces dispositions apparaissent dans de nombreux versets coraniques.
Pour ce qui est de la base juridique, M. Algabid a indiqué que les premiers textes en droit positif nigérien sur le Waqf est l’ordonnance n° 2019-20 du 20 Septembre 2019, fixant les règles relatives au Waf au Niger, ratifiée par la loi n° 2019-49 du 30 Octobre 2019. Au titre des bases islamiques, il a cité le verset 92 de la Sourate 3 du Coran qui dit : «Vous n’atteindriez la vraie pitié que si vous faites largesse de ce que vous chérissez le plus». Le président du COC a aussi souligné que la finance islamique, qui a un caractère social, est un instrument de solidarité Islamique qui comprend entre autres le Waqf et la Zakat. Cependant, «si la Zakat est bien connue de la population nigérienne, le Waqf, quant à lui, apparaît comme un concept nouveau alors qu’il a toujours existé et a été pratiqué par nos compatriotes. «Il convient de se l’approprier et de le développer», a reconnu le président du COC.
La présidente de la CNNN, Maître Aïssata Djibo, elle a évoqué le rôle primordial des notaires dans la constitution du Wafq et s’est félicitée des efforts que fournit la Haute Autorité au Wafq, pour former, sensibiliser et informer les différentes couches socioprofessionnelles de notre pays sur cet outil de finance islamique qu’est le Wafq.
Par la suite, Dr Mohamed Salem, Représentant de la BID, s’est adressé aux participants pour rappeler l’accompagnement de sa banque dans le processus de mise en œuvre du Wafq au Niger et ailleurs.
Quant au ministre la Justice, Garde des Sceaux, Dr Hassan Boubacar, il s’est appesanti sur les efforts et les instruments institutionnels que l’Etat nigérien a mis en place pour l’exécution du programme Wafq ainsi que les différentes réalisations physiques et matérielles dont a bénéficié le Niger dans le cadre du Wafq. «Selon la loi nigérienne, le Wafq s’entend comme tout bien dont la nue-propriété est immobilisée à perpétuité ou à temps et dont la jouissance est affectée à une œuvre de charité et de bienfaisance publique ou privée», a précisé le ministre de la Justice. Il a ensuite insisté sur l’efficacité de cet outil financier pour lutter contre la pauvreté au Niger.
Ce séminaire en faveur des notaires intervient après ceux gouvernemental et parlementaire. La Haute Autorité au Wafq (HAW) compte poursuivre dans cette lancée. Et, dès ce samedi 6 novembre 2021, c’est sont les acteurs du secteur privé nigérien qui bénéficieront du même type de séminaire de formation, de sensibilisation et d’information sur le Wafq et son importance pour le développement du Niger.
Par Mahamadou Diallo(onep)