Avec une population estimée à 23,3 millions d’habitants (Banque mondiale, 2019), le Niger est un pays dont la population est essentiellement jeune. Hélas, plus de la moitié de cette dernière vit dans la pauvreté. Les enfants, représentant environ 58,2% de la population, vivent sous le seuil de pauvreté monétaire et 75% des jeunes enfants de moins de 5 ans sont privés de trois services sociaux essentiels ou plus selon l’Unicef. Au total, c’est environ 12,5 millions d’enfants nigériens de moins de 18 ans qui sont exposés aux difficultés de la vie. C’est environ 80% de ces enfants qui sont en danger avec peu de moyens de sortir de cette situation. Ces enfants sont utilisés comme mains d’œuvre dans les champs ou font face aux mariages précoces ou forcés et bien d’autres abus come la mendicité en tant qu’auteurs ou co-auteurs. Face à ce constat amer, le gouvernement du Niger et ses partenaires ne sont pas restés les bras croisés. En effet, ils fournissent d’énormes efforts pour apporter la protection nécessaire aux enfants. C’est ainsi que plusieurs institutions ont été créées avec pour objectifs l’accompagnement, la protection et la défense des droits des enfants. C’est le cas de l’orphelinat SOS villages d’enfants, une structure qui accueille les enfants en détresse dans le pays.
Présente dans les régions de Niamey, Tahoua, Dosso, Zinder et Maradi, SOS Villages d’enfants dispose de trois sites. Le premier est celui de Niamey qui a été ouvert en 1993, suivi de celui de Tahoua créé en 2008 et enfin le site de Dosso qui date de 2010. Selon le directeur national de SOS villages d’enfants M Mamoudou Madougou, ces villages disséminés sur le territoire prennent en charge 369 enfants dont 107 filles. Ces enfants sont encadrés par un personnel spécialisé dans la prise en charge holistique des enfants de 0 à 25 ans. Des formations scolaires et professionnelles sont données à 128 jeunes. Parmi eux, 97 jeunes ont finalisé le cycle de formation et sont actifs professionnellement et 4% d’entre eux sont en stage. Deux écoles SOS, deux jardins d’enfants sont actuellement opérationnels et offrent une éducation à 932 enfants et jeunes, deux centres médicaux accueillant 1.043 personnes en 2019 et deux programmes de renforcement d’urgence offrant 11.760 services simples appuient 13.324 enfants à travers l’accès quotidiennement aux activités récréatives et santé nutrition, selon le site de l’orphelinat.
M. Mamoudou a ensuite rappelé les objectifs de l’institution, la plus grande organisation au monde, qui apporte un soutien et un accompagnement aux enfants ayant perdu la prise en charge parentale. L’organisation agit sur trois axes à savoir l’axe à long terme permettant d’accueillir les enfants ayant perdu la prise en charge adéquate à travers des ordonnances de placement édictées par les juges des mineurs, celui à court terme qui consiste à un programme de renforcement des familles composé de 5 programmes (PACOPE), par le biais d’une approche communautaire centrée sur la protection de l’enfant permettant d’impacter 6.000 ménages et une centaine de groupements féminins au Niger. Enfin l’axe sur le plaidoyer qui est la voie permettant d’assurer la protection et les droits des enfants au Niger. Pour la célébration de la journée de l’enfant africain de cette année, M Mamoudou Madougou indique que les actions qu’ils mèneront pour ces enfants sont entre autres, magnifier le programme intitulé ‘’Village Digital’’, «une action de plaidoyer concertée avec nos partenaires pour appuyer nos initiatives».
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)