
La ministre de l’Energie à la Centrale de Gorou Banda
La fourniture de l’électricité et sa régularité ont été l’un des défis majeurs que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) s’est attelé à relever dans le contexte actuel du pays. En effet, à la suite des événements historiques du 26 juillet 2023, l’une des mesures de rétorsion trouvée par certaines institutions inféodées à des intérêts étrangers à la sous-région était de priver le Niger d’électricité. A cela s’ajoutent les difficultés et le blocage des commandes des pièces de rechanges, des consommables et des lubrifiants pour le besoin des centrales électriques existantes. Pour pallier cette carence énergétique, les autorités du CNSP à travers le ministère de l’Energie, ont amorcé une dynamique d’autonomisation en prenant plusieurs dispositions pour répondre de manière suffisante aux besoins énergétiques des populations.
Par lettres n°00003 et n°000030/P/CNSP/DIRCAB, le Chef de l’Etat a confié au Ministère en charge de l’Energie, la mission de mettre en œuvre un programme de renforcement de la production de l’énergie électrique dans le pays en valorisant des sources disponibles et accessibles sur la base de l’évolution des besoins. De même, il est demandé au ministère de définir un modèle de transition énergétique qui correspond aux réalités, atouts et enjeux de souveraineté et de développement du Niger et mettre en place un cadre approprié de mesures de résultats et d’appréciation de la performance des actions du Ministère.
Conformément à cet objectif, le ministère a défini les priorités d’investissement à court, moyen et long termes pour le développement de l’ensemble du système de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique sur tout le territoire national. Cela, en minimisant le coût d’approvisionnement du pays en électricité dans les limites admissibles de fiabilité.
Mieux, afin de prévenir la survenance d’une crise énergétique sans précédent et répondre à la mission qui lui a été confiée, le ministère en charge de l’Energie a mis en place en septembre 2023 un comité ad ’hoc pour réfléchir sur les mesures d’urgence et les prospectives, sur les actions à mettre en œuvre face à la situation d’urgence et pour définir une planification stratégique qui va permettre d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie électrique du pays à court, moyen et long terme.
Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de renforcement des capacités de production de l’énergie électrique, plusieurs actions ont été réalisées. On peut citer entre autres le maintien des moyens de production à un niveau optimum de fonctionnement, la diversification des sources d’approvisionnement des opérateurs du service public d’énergie électrique, en ce qui concerne les lubrifiants et les pièces des rechanges. A cela s’ajoute la réhabilitation de la tranche 1 de la centrale à charbon de la SONICHAR suite au montage du train d’engrainage pour le réducteur de la turbine 1 (ce qui a fait passer la centrale de 27 à 36 MW) ; la remise en état des groupes électrogènes de la NIGELEC qui étaient en panne et l’approvisionnement en pétrole brut pour les centrales électriques de la Société ISTITHMAR.
Parallèlement les autorités de la transition à travers le ministère ont également lutté pour la reprise des activités des projets avec des nouvelles orientations qui s’inscrivent dans la démarche du gouvernement.
Pour ce qui est de la définition d’un modèle de transition énergétique qui correspond aux réalités, atouts et enjeux de souveraineté et de développement du Niger, plusieurs actions ont également été initiées. C’est ainsi que dans le domaine des énergies renouvelables, il a été injecté une capacité de 30 MWc solaire dans le réseau électrique de la zone Fleuve. Il y a aussi la reprise et la poursuite des activités des projets de construction de centrales solaires PV telles que : les centrales 50 MWe de Gorou Banda (Scaling Solar), 20 MWc de Maradi, 10 MWc de Dosso, 10 MWc de Diffa, 150 MWc à Bangoula (PSVR). Viennent également témoigner de cette marche vers l’indépendance énergétique, la reprise et la poursuite des activités du projet de construction d’une centrale éolienne de 250 MW à Tahoua (dans la vallée du Tarka), l’installation d’un système solaire de 18 kWc avec un stockage de 90 kWh à la maternité Yantala (Niamey) comme phase pilote du projet d’électrification solaire des bâtiments stratégiques et sensibles.
D’autres actions ont également été initiées dans le domaine des énergies de cuisson et celui des énergies fossiles. En outre, plusieurs discussions sont en cours avec des partenaires techniques financiers pour le développement du secteur.
Nonobstant, dans cette gestion des ressources naturelles et de la marche résolue vers une indépendance énergétique au Niger, les trois (03) actions phares du ministère au cours de la période sont : le maintien des moyens de production à un niveau optimum de fonctionnement (ce qui a permis de maîtriser la situation d’urgence dans la fourniture de l’électricité), la mobilisation de renforcement des capacités supplémentaires à travers d’une part, la finalisation des travaux et la mise en service de la centrale électrique photovoltaïque de 30 MWc de Gorou Banda, et d’autre part, l’acquisition des capacités thermiques Diesel dont la centrale de 22,5 MW avec la coopération marocaine. Il y a aussi, la relance des activités de l’actualisation des études de faisabilité des projets de centrales thermiques à charbon de Salkadamna et de SONICHAR sur fonds propres de l’Etat.
Rahila Tagou (ONEP)