Dans le cadre du Projet Médias Sahel, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) en partenariat avec CFI Développement Médias a organisé hier à Niamey, un symposium et un atelier multi-acteurs sur le renforcement de l’information dans les zones de conflits armés au Niger. Cette rencontre d’échanges qui intervient après celles tenues dans les régions de Diffa et de Tahoua vise le renforcement de capacités des acteurs impliqués dans la gestion de la sécurité. C’est le président du Conseil Supérieur de la Communication, Dr Kabir Sani qui a présidé l’ouverture des travaux.
La présente activité vise à ce que le système médiatique au sens large soit défendu, promu et amélioré dans la perspective d’une résolution des conflits et d’une réduction de l’impact de la violence armée sur toutes les catégories sociales et sur tous les citoyens nigériens. Le symposium vise d’une part à les mobiliser et obtenir l’engagement formel de tous les acteurs à s’impliquer sur la thématique de l’information dans les zones de conflits armés, d’autre part à identifier des réponses pratiques permettant de défendre et promouvoir l’information.
A l’ouverture des travaux, le président du Conseil Supérieur de la Communication a indiqué que son institution est sans cesse interpellée par rapport au déficit d’information souvent enregistré dans les zones de conflits ainsi qu’à la qualité de celle-ci véhiculée à travers les canaux traditionnels d’information comme sur les réseaux sociaux. C’est ainsi qu’il fait remarquer que dans les zones où sévissent les violences armées, les médias et les journalistes éprouvent de grandes difficultés à informer leurs concitoyens notamment à travers la recherche, la collecte et la vérification d’informations sur les opérations armées, qu’elles viennent des forces armées nationales ou des groupes armés.
Dr Kabir Sani a estimé que le métier de journaliste devient particulièrement difficile et dangereux tandis que les représentants de l’administration et les populations civiles dans les zones de conflits armés, premières victimes de ces violences se montrent généralement réticentes à fournir des informations, encore moins à exprimer des opinions qui les exposeraient à des représailles. «Les médias et les journalistes, pour leur part, sont des cibles privilégiées. Ils sont de fait en danger lorsqu’ils tentent de faire leur métier d’informer», a-t-il déclaré. En vue d’appréhender les obstacles qui se posent et les solutions envisageables, il a paru nécessaire et impérieux pour le CSC d’organiser ces séries d’activités. «Pour nous, le système médiatique doit être perçu et abordé dans une interrelation entre l’ensemble des acteurs sociaux confrontés à la problématique, et non pas strictement restreint au secteur des médias et aux journalistes. C’est pourquoi, nous avions fait appel aux autorités administratives, militaires et coutumières au haut niveau de la région ainsi qu’aux professionnels des médias, aux acteurs de la société civile, aux magistrats, entre autres, pour réfléchir sur les mécanismes à même d’assurer l’accès à l’information vraie, en temps réel, respectueuse des règles éthiques et déontologiques», a-t-il expliqué.
Auparavant, le consultant CFI, M. Daniel FRA a rappelé que la collaboration entre le CSC et CFI a démarré au cours de la période 2017-2018. Elle s’établit au fil des années et s’est intensifiée l’année dernière avec l’organisation d’un premier atelier d’échanges axé sur les zones en conflit armé, un sujet hautement sensible. Selon lui, au vu du succès de cet atelier, les deux partenaires ont souhaité continuer cette collaboration à travers l’organisation d’une série d’activités dont celles organisées à Diffa et à Tahoua. M. Daniel FRA s’est dit heureux de travailler avec le CSC dans le cadre du renforcement de capacités entre autres des représentants des institutions, des ONG, des médias auxquels le CFI continuera d’apporter son soutien dans les mois et années à venir.
Mamane Abdoulaye(onep)