Mlle Halidou Mossi Balkissa est une jeune taekwodoiste nigérienne, membre du club ‘’Ego Cho’’ situé à Talladjé. D’aucuns l’appellent affectueusement ‘’Balki’’, d’autres ‘’El Commandante’’. Née le 16 juin 2004 à Niamey, Balki est une combattante redoutable pour ses adversaires et la meilleure dans sa catégorie. Ceinture noire 1er Dan, El Commandanté mesure 1m 52 et tire dans la catégorie des -53 kg. Elle fait partie de l’équipe nationale depuis 2017. Cette jeune athlète a arrêté les études en classe de CM2 pour se consacrer uniquement à sa carrière de taekwondo.
Balkissa Halidou Mossi est arrivée au taekwondo en 2012 en allant regarder les entraînements dans un club de taekwondo car elle n’avait pas les moyens de s’y inscrire. C’est grâce à une connaissance de sa sœur à qui elle confia son désir de pratiquer le taekwondo qui la présenta à maître Boubé Ego. Petit à petit, elle commença à faire ses preuves jusqu’à ce que le grand maître voit le talent en elle et décide de la prendre sous son aile. Elle fut sollicitée par beaucoup de clubs mais n’a jamais envisagé de quitter son club formateur.
«Le taekwondo me plaît du fond du cœur», dit l’amazone. La jeune athlète n’a pas cessé d’enchaîner les médailles depuis qu’elle est arrivée au taekwondo. En effet, Balki compte dans son palmarès près de 40 médailles dont 26 en Or, 7 en argent et 7 en bronze. Sans oublier qu’elle fut élue 4 fois meilleure combattante dans 4 tournois différents.
Le nom ‘’El Commandanté’’ lui a été attribué par les gens de son quartier ‘’Talladjé’’ car au début les gens l’appelaient ‘’Balki Commando’’du fait de son «gabarit». Elle détestait ce nom et se battait tout le temps avec les enfants du quartier. C’est à sa venue au Taekwondo que le nom ‘’El Commandante’’ a pris naissance, crié par les supporteurs car, dans ses combats dit- elle, c’est elle qui commande sur le tatami.
Balki déclare n’avoir jamais eu de problème depuis qu’elle a commencé même si par ailleurs ses débuts dans le taekwondo n’ont pas été une partie de plaisir avec les parents qui ne voulait pas qu’elle pratique cet art d’une part. D’autre part, le déplacement de chez elle à son club lui coutait cher. Chaque début est difficile. Elle en est consciente mais comme elle aimait beaucoup l’art, elle a pris son courage à deux mains en travaillant dur, avec sérieux et en se donnant à fond avec l’aide de son maître. «Au début ma famille ne voulait pas de cet art, surtout ma mère ; et quand votre mère ne veut pas d’une chose pour vous, l’évolution sera très difficile. Mais aujourd’hui ma mère me soutient à 100% et je ne fais qu’enchaîner les victoires. J’ai même amené une médaille de bronze du championnat d’Afrique qui s’était déroulé au Sénégal» a-t- elle confié.
El Commandanté a plusieurs fois représenté le Niger lors des compétitions internationales. Elle est allée en Tunisie, au Maroc, en Algérie, au Sénégal et au Nigeria plus précisément à Abuja. Elle voudrait par ailleurs repousser ses limites, en travaillant dur, pour devenir championne du monde dans sa catégorie et faire ressortir davantage, comme ses prédécesseurs, le nom du Niger. Balki a tenu par ailleurs à féliciter les autorités pour les nombreux efforts qu’elles ne cessent d’apporter, et les invite à en faire davantage pour l’évolution du taekwondo nigérien. Elle a exhorté les jeunes à travailler dur pour aller loin.
«Le combat qui m’a le plus marqué c’est lors de la Coupe Alphaga contre une ivoirienne nommée Bouma, en finale. C’était la star de Côte d’ivoire et tout le monde disait que ‘’personne en Afrique ne pouvait la battre ’’. Moi j’ai bossé dur pour l’affronter. Elle gagnait chaque fois avec des scores fleuve. Malheureusement elle m’a aussi battue. Le combat était tellement serré 3 round de 2 minutes ; elle n’avait pas marqué, j’ai marqué 2 points et j’ai pris deux pénalités qu’on appelle en taekwondo ‘’Kamtchan’’ le score était de 2 partout jusqu’à la fin du 3ème round. On nous a remis pour ce qu’on appelle ‘’qui marque gagne’’ elle était plus expérimentée et elle a pris le dessus», se rappelle la jeune athlète.
Assad Hamadou (ONEP)