La Cellule d’Analyse des Politiques publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) a organisé du 20 au 21 janvier 2023 à Tahoua, avec l’appui de l’UNICEF, un atelier de partage et d’opérationnalisation du dispositif de suivi de l’action publique depuis les communes. Cet atelier vient en effet, faire approprier le nouveau dispositif par les Secrétaires Généraux des Gouvernorats, des Conseils Régionaux et des Préfectures ainsi que les Directeurs régionaux et départementaux en charge du développement communautaire de Tahoua et d’Agadez, afin de redynamiser le mécanisme de redevabilité au niveau régional et local.
La rencontre a été animée par une mission conjointe du Cabinet du Premier ministre et des secrétaires généraux du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, du Ministère du Plan et du Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire. «La reddition des comptes est une valeur fondamentale de la culture d’un système démocratique. De manière concrète, elle renvoie au devoir des responsables investis de la gestion publique de rendre compte aux citoyens des actions et interventions qu’ils réalisent à tous les niveaux», a indiqué le gouverneur de la région de Tahoua, M. Moussa Issa dans son discours d’ouverture des travaux de l’atelier. C’est conscient de l’importance de la promotion de cette redevabilité, que les plus hautes autorités de notre pays ont pris des engagements forts en ce qui concerne la culture de résultats des interventions publiques soutenues par un mécanisme adapté de suivi de la performance de l’action gouvernementale, a-t-il poursuivi.
En outre, l’amélioration de la qualité des services publics et le renforcement de la redevabilité sont des orientations fortes du Gouvernement. Cela suppose, la maitrise par les entités décentralisées et déconcentrées, des réalisations de l’action publique et une communication gouvernementale basée sur des évidences. Et, le nouveau dispositif de suivi depuis les communes, reposant sur des indicateurs simples et faciles à calculer, permettrait de disposer d’une base de données dynamique et d’étendre les analyses de performance de l’action publique aux niveaux décentralisé et déconcentré a expliqué le coordinateur de la CAPEG, M. Abdoulahi Garba. Il précise que le dispositif a défini 105 indicateurs simples et compréhensibles par la population au niveau local. Ce dispositif a été retenu pour 15 principaux domaines d’interventions publiques. «Ces indicateurs sont accompagnés d’outils de collecte des données pour les 3 niveaux de suivi de l’action publique depuis la base (commune, département et région)», a-t-il souligné.
L’appropriation dudit dispositif par les secrétaires généraux des Gouvernorats, des Conseils Régionaux et des Préfectures ainsi que les directeurs régionaux et départementaux en charge du développement communautaire permettra à chacun de mieux comprendre et jouer son rôle dans le processus, pour faciliter davantage la remontée des informations.
«Les textes de la République imposent aux collectivités territoriales, l’obligation de produire des rapports et de rendre compte aux populations, deux fois par an. De même, les services déconcentrés de l’Etat ont l’obligation, sous la tutelle des gouverneurs et des préfets, de rendre compte périodiquement par un rapport à l’autorité de tutelle», rappelle, dans sa communication introductive, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Saidou Halidou. C’est un exercice qui se faisait régulièrement dans le passé et qui a fait la crédibilité de l’administration publique nigérienne à travers la sous-région. Le gouvernement vient ainsi réactiver à travers la CAPEG ce mécanisme de redevabilité et de suivi de la gouvernance au niveau régional et local.
«Le défi qui se pose à nous, c’est la mise en œuvre efficace du Plan du Développement Economique et Social (PDES 2022-2026), d’un coût de 19.427,6 milliards de FCFA», déclare pour sa part, le Secrétaire Général du Ministère du Plan, M. Saâdou Bakoye. Pour rappel, à l’issue de la table ronde de Paris, en décembre dernier, les annonces des partenaires techniques et financiers institutionnels et les investisseurs privés s’élèvent à 29.520 milliards de FCFA, soit 152% du montant que le gouvernement cherchait. Cependant, pour la réussite de la mobilisation des ressources et la mise en œuvre du PDES, il est impératif de rendre véritablement opérationnel son dispositif de coordination, de mise en œuvre et de suivi-évaluation. Le Secrétaire Général du Ministère du Plan a évoqué également la nécessité d’un parfait alignement des programmes opérationnels du niveau central, régional, départemental et communal, suivant des indicateurs appropriés de la politique publique. «Il faut aussi que nous ayons des projets bancables», a-t-il dit.
Ismaël Chékaré, ONEP-Tahoua