Le projet Adalci (financé par l’USAID) en collaboration avec la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), a organisé hier matin à Niamey, un atelier de formation des commissaires, du personnel administratif et technique de la CNDH «sur les techniques d’investigation des violations des droits humains et l’accompagnement des victimes». L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités des membres de ladite institution dans sa mission de protection et le projet est mis en œuvre par un consortium formé par l’organisation américaine Search for Common Ground et l’Association du Barreau américain (ABA ROLI).
D’après le directeur du projet Adalci, M. Daniel Dobrovoljec, ledit projet a pour objectif général de combattre l’extrémisme violent en mettant l’accent sur la défense des droits humains et l’accès à la justice, dans toutes ses composantes. Il s’agit d’une part, précise-t-il, de la justice traditionnelle, qui, historiquement au Niger, joue un rôle considérable dans le règlement des conflits, en faisant acquérir des méthodes modernes de médiation, de conciliation et d’arbitrage aux chefs traditionnels et aux médiateurs communautaires, ainsi que par des actions de dialogue intra et inter communautaire. D’autre part, il s’agit aussi de renforcer l’accès à la justice formelle dont les capacités peuvent être renforcées, par des moyens supplémentaires et par des formations de magistrats et de personnels non magistrats. Enfin le projet Adalci concerne la promotion et la protection des droits humains, en proposant un appui à la CNDH et aux organisations de la société civile afin de renforcer leurs moyens d’intervention, d’investigation et de protection.
Et c’est dans cette optique que s’inscrit ce séminaire de trois jours et dont les objectifs sont au cœur des priorités et des préoccupations du projet Adalci. M. Daniel Dobrovoljec a en outre estimé que le séminaire est placé sous le signe de l’échange d’expérience, du débat, et de la communication. Ainsi pendant ce séminaire, des exposés seront présentés sur les principes généraux de la documentation des violations et abus des droits humains : les considérations éthiques et professionnelles, la planification et sécurisation des enquêtes et des missions de terrain, les techniques d’entretien avec les témoins et les victimes : la présentation des techniques d’entretien, la collecte d’éléments de preuve documentaires et physiques.
A l’ouverture des travaux, le président de la commission nationale des droits humains, Maty Elhadji Moussa, a dans son allocution souligné que cette formation est une suite logique de celle tenue au mois d’aout dernier. L’importance et la délicatesse de cette mission des défenseurs des droits humains, ont largement pesé sur le choix des priorités de la CNDH. Ce séminaire est par ailleurs en cohérence avec l’axe 1 du plan stratégique 2019-2023 de la CNDH, relatif au renforcement des capacités techniques et des performances de la CNDH.
Cette formation a ajouté Maty ElHADJI Moussa intervient à un moment où la CNDH est très préoccupée par la situation des droits humains qui prévaut dans les zones affectées par les conflits armés, notamment à Diffa, Tillabéri, Tahoua et Maradi. Le président de la CNDH, a enfin notifié que pour documenter toutes les éventuelles allégations sur les violations des droits humains, il est necessaire d’avoir un personnel suffisamment outillé sur les techniques appropriées pour ne pas laisser de côté le moindre élément d’information susceptible d’apporter la lumière sur le déroulement des faits et pouvoir rédiger des rapports circonstanciés et complets dont l’exploitation permet d’apporter une contribution à la résolution des problèmes qui assaillent les communautés en matière de développement humain. C’est en cela, qu’il a souligné la pertinence de ce séminaire et l’importance de l’accompagnement du projet Adalci au profit de la CNDH.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)