Les travaux d’aménagement et de restauration des terres dégradées a permis de renforcer les capacités des populations et de mieux les impliquer dans les activités de restauration des terres. En effet, les travaux sont réalisés manuellement par une main-d’œuvre locale. Ils sont au total neuf villages du département de Kollo dans la commune rurale de N’Dounga qui bénéficient d’une réalisation de l’année 2018 de récupération de 50 ha de terres dégradées dans la forêt classée de Guesselbodi, financée par le programme d’action communautaire phase 3 ( PAC 3). Des ouvrages, comme des banquettes, des demi-lunes sont faits par les populations locales, qui ont assimilé aisément la technique d’exécution ainsi que les contraintes de l’entretien. En effet, dans plusieurs cas, ces techniques leur sont déjà familières, ce qui a facilité le travail du programme. La transmission des connaissances et du savoir-faire aux paysans est assurée par les formateurs/encadreurs des agents du programme et de l’environnement. A cet effet, ils sont formés et encadrés sur les normes techniques.
La participation des bénéficiaires à la réalisation des ouvrages est primordiale. Ceci leur a permis de bénéficier d’un apport monétaire consistant. Leur forte participation a également pour effet de renforcer leurs capacités et leur professionnalisme en termes d’organisation, de gestion et de techniques de mise en valeur des aménagements pastoraux. C’est ainsi que les bénéficiaires sont organisés en comité de gestion comprenant six membres. «Depuis la préparation du terrain en passant par les demi-lunes, nous sommes rémunérés pour toute tâche exécutée. Cet argent nous a permis de subvenir à nos besoins quotidiens. Nous sommes au total 252 personnes à travailler sur ce site dont 189 hommes et 63 femmes » a confié le président du comité de gestion, M. Boubacar Yacouba. « Le retour de la flore et de la couche herbacée a entrainé la création d’un milieu vital pour la faune et une modification du paysage jadis dénudé. Cette restauration nous a permis d’améliorer nos conditions de vie en tant que paysans tout en recréant le milieu naturel disparu par le fait des conditions naturelles et humaines » a ajouté M. Boubacar Yacouba. Cette réalisation, selon les témoignages des membres du comité de gestion, contribue à l’augmentation des productions qui assurent un niveau d’autosuffisance alimentaire important aux villages bénéficiaires. Les actions de production couplées aux petites activités génératrices de revenus, exercées en particulier par les femmes auront aussi un effet positif sur les bourses, évitant ainsi une partie de l’exode rural saisonnier dont le but est la recherche de vivres pour la famille.
La réalisation de ce site a permis aux bénéficiaires de ces villages d’avoir une occupation. Des emplois temporaires sont créés et cela a contribué à la réduction de la pauvreté dans la communauté et a également contribué à réduire l’exode des bras valides. «Depuis que nous avons bénéficié de cette réalisation, beaucoup de jeunes sont restés travailler et certains ont utilisé une part de leurs revenus pour acheter du bétail» a déclaré le secrétaire général du comité de gestion.
Issoufou A. Oumar