En cette période de forte propagation du paludisme, les établissements sanitaires à Niamey connaissent généralement une affluence des patients. Au centre de santé intégré du quartier Boukoki qui abrite à la fois le District sanitaire de l’arrondissement communal Niamey II et une maternité, les patients ne sont pas nombreux ce lundi du 29 aout 2022. Dans la file d’atteinte, quelques patients qu’on peut compter au bout des doigts. Le protocole de prise en charge des cas de paludisme est suivi à la lettre.
Chaque patient est tenu d’acheter auprès de la perceptrice le carnet de soins bleu qui coûte mille cinquante (1050) FCFA. Après avoir rempli cette formalité, le patient emprunte un couloir qui mène directement à la salle de consultation. Sur le banc d’attente, quelques patientes et accompagnantes attendent impatiemment leur tour pour accéder à l’infirmière. Visiblement, les enfants et les femmes sont les plus exposés au paludisme. L’infirmière soumet à chaque patiente ou patient à un interrogatoire avant de procéder à tout autre traitement. Il suffit de répondre à trois, voire quatre questions relatives aux symptômes du paludisme pour se faire prescrire des ACT, sans aucun examen approfondi ou vérification de température et autres signes. Elle prescrit
systématiquement une plaquette du fameux paracétamol, une autre du Combiart et une ampoule d’injectable avec seringue à un patient.
Pour recevoir les produits antipaludiques, il faut se rendre à la pharmacie du CSI. Chaque patient reçoit sans la moindre difficulté ces produits. Parmi les produits prescrits par l’infirmière à un patient qui a préféré garder l’anonymat, se trouve un antibiotique, précisément l’amoxicilline qui malheureusement n’est pas disponible.
A la corniche de Yantala, la fréquentation au niveau du Centre de santé est faible, même si le quartier est réputé être infesté d’insectes et de reptiles (sources de diverses maladies dont le paludisme) à cause de sa proximité avec le fleuve Niger. La responsable de la structure, Mme Aminata Ousmane dit avoir enregistré cinq (5) patients pendant toute la matinée de ce lundi 29 août 2022. Tous les patients sont testés positifs au paludisme.
Elle explique cette faible fréquentation par le fait que les populations du quartier, les femmes surtout, ont leurs activités en ville. En cas de malaise, elles préfèrent se soigner dans les formations sanitaires proches de leur lieu de travail. Ces femmes partent généralement, dès l’aube, au petit marché où elles revendent des agrumes. Elles ne rentrent qu’au crépuscule. En plus, les jeunes, les hommes ne viennent que rarement se soigner ici. «Ils disent que nous n’avons pas assez de matériel et un laboratoire pour faire certains diagnostics», a expliqué la responsable du CSI. Toutefois, Mme Aminata Ousmane assure que le traitement asymptomatique du paludisme est disponible dans ce centre. «Par jour on reçoit moins d’une dizaine de patients. Tous les patients présentant les signes du paludisme reçoivent les ACT. Ces derniers sont disponibles et nous les offrons gratuitement aux patients conformément à la règlementation en vigueur», a-t-elle conclu.
Ismaël Chékaré(onep)