Dans le cadre de la prise de contact avec les services rattachés à son département ministériel, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Soufian Aghaichata Guichen s’est rendue hier à la Tannerie de Gamkalley, au Village Artisanal de Wadata, à l’Hôtel Bravia, à la Croix du Sud, à Nomade Artisanat Culture et à l’Hôtel Le Rônier. Il s’agissait pour la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, de s’enquérir des difficultés que rencontrent ces entreprises dans le contexte national marqué par des sanctions injustes imposées au peuple nigérien. Ce déplacement a été l’occasion pour Mme Soufian Aghaichata Guichen d’encourager ces acteurs pour leur résilience malgré les défis du moment. Elle était accompagnée par le gouverneur de la région de Niamey.
La Tannerie de Gamkalley a constitué la première étape de cette visite. Cette structure est l’un des acteurs de la chaine de transformation des produits d’élevage, notamment la peau, dans un pays qui regorge d’énormes potentialités dans le secteur. La ministre de l’Artisanat et du Tourisme a été édifiée sur les différentes étapes de transformation de la peau avant sa commercialisation. L’une des difficultés soulevées à ce niveau, c’est surtout l’écoulement des produits et la délocalisation de service. A ce sujet, la ministre en charge de l’Artisanat a évoqué le renforcement des liens avec les pays membres de l’AES mais aussi la possibilité de nouer des relations avec un partenaire prêt à accompagner cette structure. Toutefois, la délégation ministérielle a reconnu la nécessité de moderniser ce secteur pour qu’il soit plus attractif et compétitif. Les responsables de la structure ont aussi souligné la place et le rôle de cette unité en termes d’offre d’emplois aux jeunes déscolarisés. Ils ont souligné que la tannerie écoule près de 144 millions de peau par an. La ministre Soufian Aghaichata Guichen a pris bonne note des préoccupations soulevées tout en réitérant le soutien du Ministère.
Par la suite, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, s’est rendue au Village Artisanal de Wadata, où elle a trouvé de nombreux artisans dévoués et spécialisés dans plusieurs activités dont la menuiserie, la maroquinerie et la couture. Un des grands utilisateurs des cuirs et peaux, ce centre est le fruit de la volonté des autorités du Niger avec le soutien de la Coopération luxembourgeoise. Créé en 1992, il regroupe aujourd’hui plus 700 artisans dont plus 200 femmes. Là également, la ministre en charge de l’Artisanat a apprécié la résilience de ces hommes et femmes qui arrivent à s’organiser pour écouler leurs articles malgré la situation d’embargo imposée à notre pays. Ce centre, à l’instar d’autres, participe à la réduction du chômage, la lutte contre la pauvreté. Les responsables présents ont aussi confié que ledit centre entretient de bonnes relations avec le Royaume du Maroc. Soulignant que ce pays a formé une trentaine de femmes en couture et a offert des équipements pour les accompagner. Peu avant de prendre congé, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme a marqué son passage en laissant quelques mots dans le livre dudit centre avant de recevoir en cadeau un tableau et un « Albé ».
A l’Hôtel Bravia, à la Croix du sud et à l’Hôtel Le Rônier, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a constaté certaines difficultés notamment la réduction drastique de la clientèle, le manque à gagner et la suspension des contrats. Elle a souligné la nécessité de développer le tourisme intérieur en insistant sur les colonies de vacances tout en exprimant la possibilité de nouer des partenariats avec d’autres compagnies aériennes. Au niveau de Nomade Artisanat Culture, la ministre a écouté les explications des responsables dudit centre qui participe à la valorisation de l’artisanat nigérien. Une valorisation qui permet surtout d’améliorer l’image du Niger. Là également la ministre a reçu un pupitre dédié à son département ministériel.
A l’issue de cette visite, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme a indiqué que ce déplacement lui a permis de constater certaines difficultés liées aux sanctions imposées par certaines institutions régionales à savoir la CEDEAO et l’UEMOA. C’est ainsi qu’elle a rassuré que le CNSP et le gouvernement sont très sensibles aux difficultés que les entreprises de l’artisanat et du tourisme traversent en ce moment, tout en réitérant la disponibilité de son département ministériel à trouver avec les différents acteurs les voies et moyens permettant d’atténuer ces difficultés du moment.
Mamane Abdoulaye (ONEP)