La présidente de la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP), Mme Sanadi Tchimaden Hadatan s’est rendue, hier matin, au Centre national de recherche médicale et sanitaire (CERMES) de Niamey. Accompagnée par le secrétaire général ainsi que les autres responsables administratifs de son institution, la présidente de la HAPDP a eu une séance de travail avec la directrice générale du CERMES, Pr. Sabo Haoua Seyni, en présence de plusieurs chefs d’unité du centre. Cette rencontre de prise de contact et d’échanges entre les deux institutions est organisée, en prélude à la journée internationale de la protection des données personnelles (célébrée le 28 janvier), qui sera célébrée bientôt au plan national à Dosso sous le thème «protection des données à caractère personnel dans le contexte de la pandémie de la Covid-19».
Au cours de la réunion, les deux structures se sont d’abord imprégnées, l’une de l’autre, sur leurs domaines, fonctionnements, missions et attributions, avant d’échanger sur la question cruciale qui les lie, à savoir celle des données à caractère personnel.
Le CERMES, établissement public à caractère scientifique et technique avec mission de santé publique, de recherche, de formation et d’expertise, dispose de 8 laboratoires nationaux. Le centre est au cœur de la gestion des épidémies et pandémies, avec sa responsabilité de diagnostic des échantillons et confirmation des cas. A l’heure de la pandémie du moment (covid-19), le CERMES enregistre massivement des prélèvements, notamment pour le test PCR instauré obligatoirement pour tout voyageur et fait sur tout cas suspect. Sachant que les prélèvements s’accompagnent des fiches de renseignement sur les personnes concernées, la HAPDP, jeune organe garant de la conformité des traitements des données à caractère personnel a évidemment de quoi se préoccuper.
Au regard de l’aspect technologique du test PCR, le responsable informatique du CERMES a rassuré qu’il s’agit de matériel «hyper sécurisé» et que le centre est sur une lancée d’innovation pour la sécurisation des attestations délivrées, à travers une plateforme web de l’Union Africaine sécurisée, afin d’harmoniser les systèmes. Abondant dans le même sens, le directeur scientifique du CERMES a précisé que l’accès à la base des données du centre est très limité. A l’en croire, même les étudiants qui viennent aux fins des travaux de recherche n’ont droit qu’aux analyses globales d’échantillon.
Le secrétaire général de la HAPDP rappelle que «toute information de quelque nature qu’elle soit et indépendamment de son support, y compris le son et l’image, relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments scientifiques, propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique». L’on peut citer comme exemples d’informations à caractère personnel: Nom, date de naissance, adresse, numéro de téléphone, photographie, ADN, empreintes, immatriculation, données GPS, avatar, adresse IP etc.
Ainsi, même s’il n’est pas diffuseur direct des traitements, vis-à-vis de l’autorité de protection des données à caractère personnel, «le CERMES est soumis à un régime d’avis pour les transferts», souligne le SG.
«Nous sommes rassurés qu’au CERMES, les dispositions sont vraiment prises pour le respect de la protection des données à caractère personnel», a déclaré Mme Sanadi Tchimaden Hadatan, à l’issue des échanges. La présidente de la HAPDP a cependant évoqué la nécessité de renforcer la collaboration entre les deux institutions, et d’accentuer la formation continue des agents du CERMES avec davantage l’appropriation des principes de la protection des données personnelles, surtout dans ce contexte de la covid-19.
Ismaël Chékaré(Onep) et Indatou Harouna (stagiaire)