Le ministre de la Santé Publique, de la Population, et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel Major Garba Hakimi a effectué, du 21 au 25 Mai 2024, une visite de travail dans la région de Maradi. Accompagné du Gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou, des Directeurs centraux, des partenaires techniques et financiers, des responsables d’ONG nationales qui interviennent dans le secteur de la santé et des responsables régionaux, le ministre a, durant cinq (5) jours, visité plusieurs districts sanitaires, des Centres de Santé Intégrés, des cases de santé, le Centre Hospitalier Régional de Maradi et l’hôpital de Référence de Maradi où il s’est longuement entretenu avec les responsables de la santé afin de s’enquérir de leurs conditions de travail.
Au dernier jour de cette visite, le Colonel Major Garba Hakimi a présidé la cérémonie de réception d’un don de produits par l’UNFPA à la région de Maradi. Il s’agit de 37 kits SR, ce qui représente 260 cartons pour une valeur de 66.600.000 FCFA pour la couverture des départements de Madarounfa, Guidan Roumdji et le Centre Mère et Enfant de Maradi. En recevant ce don, le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales a indiqué que la santé de la reproduction est un pilier central du Plan de Développement Sanitaire et Social 2022-2026 dont le principal résultat attendu est la réduction de la mortalité maternelle, néo-natale et infantile. « Ce don rentre dans les directives du Premier ministre, Chef du gouvernement Ali Mahaman Lamine Zeine qui fait un focus sur le capital humain de qualité pour un développement inclusif, avec une participation effective des femmes, des filles en bonne santé, prêtes à contribuer pleinement dans la construction de notre pays » a-t-il soutenu. Pour lui, cet appui va contribuer à l’atteinte de trois résultats, c’est-à-dire zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro violence basée sur le genre.
Le ministre a en outre assisté à la célébration de la journée de plaidoyer et de vulgarisation de la Stratégie nationale d’élimination de la fistule génitale féminine, le prolapsus génital et les incontinences 2022-2024 au sein du Centre Mère et Enfant de Maradi. La visite de l’Hôpital de Référence de Maradi a constitué la dernière étape de ces cinq jours de visite où il a visité plusieurs services dans cet établissement et reçu des explications sur son fonctionnement.
Les principales recommandations
A l’issue de toutes ces visites, une réunion de synthèse a regroupé autour du Colonel Major Garba Hakimi tous les responsables régionaux de la santé, les partenaires techniques et financiers. « Nous avons relevé une forte mobilisation de la population et des autorités traditionnelles et une disponibilité des médicaments, des vaccins, des produits contraceptifs, des intrants dans la prise en charge nutritionnelle, la gestion des épidémies et une chaine de froid fonctionnelle », a-t-il dit. Il a aussi été constaté, entre autres, une importante contribution des particuliers et des collectivités aux activités de santé et celle des partenaires techniques et financiers dans le financement des actions de santé et du social, la tenue des réunions transfrontalières et la création d’un groupe WhatsApp regroupant les acteurs, la bonne prise en charge des nouveaux nés de faibles poids de naissance au CSME de Maradi.
Comme points à améliorer, le ministre retient la qualité et la régularité de la supervision et l’encadrement des cases de santé et centres de santé intégrés par les équipes cadres de district ; l’utilisation du tableau de bord pour le suivi de la mise en œuvre du plan de développement sanitaire et social ; l’élaboration des micro-plans et l’insuffisance d’intégration des soins au niveau des centres de santé intégrés ; la documentation des documents de surveillance transfrontalière.
Des instructions ont été données à la Direction Régionale de la santé Publique, de la Population et des affaires sociales et aux districts sanitaires telles que celles de veiller à la supervision intégrée de qualité des soins de santé à tous les niveaux ; de coordonner le ravitaillement des structures de soins de la région en oxygène produite au centre hospitalier régional ; de renseigner et transmettre les données retenues pour le tableau de bord à tous les niveaux de la pyramide sanitaire régionale ; de renforcer l’analyse et l’utilisation des données produites pour la prise de décision appropriée ; de renforcer la surveillance épidémiologique avec un accent particulier sur la surveillance transfrontalière ; de déterminer et documenter la proportion de patients venus du Nigéria pris en charge au niveau des CSI et des hôpitaux de district ; de faire ressortir systématiquement la contribution des partenaires techniques et financiers dans les présentations lors des visites et des revues.
Au Centre Hospitalier de Maradi, il est demandé de faire la situation détaillée du personnel et de transmettre au niveau de la DRSP et au niveau central avant fin juin 2024 ; de déterminer et documenter la proportion des patients venus du Nigéria et pris en charge au niveau du centre hospitalier régional ; d’assurer le fonctionnement des blocs opératoires. Au Centre Mère et enfant, il est demandé de faire assister les papas des nouveaux nés à la méthode Kangourou ; d’acheminer les déchets au niveau du CHR pour un traitement en attendant l’acquisition en cours de l’incinérateur.
Au niveau central, il est recommandé d’exprimer le besoin en spécialistes biomédicaux auprès du Ministère en charge de l’Enseignement supérieur ; d’élaborer des fiches techniques de détection de cas de maladies à potentiel épidémique, en particulier celles relatives à l’intoxication aux métaux lourds apparues dans le pays voisin comme rapporté par l’OMS ; de créer et rendre fonctionnel les cadres de concertation avec les partenaires techniques et financiers au niveau de la direction régionale, des districts sanitaires et centres de santé intégré ; d’accélérer le processus de production locale des intrants nutritionnels nécessaires à la prévention et à la prise en charge de la malnutrition au Niger.
Des partenaires du secteur s’engagent
A l’issue de la mission, des partenaires techniques et financiers ont pris un certain nombre d’engagements. Ainsi, l’UNFPA s’est engagé à doter le district sanitaire de Tessaoua d’une ventouse obstétricale et de deux tables d’accouchement ; de mettre à la disposition de la région de Maradi, onze (11) sages-femmes ; d’appuyer la tenue d’une réunion nationale sur la gestion des données, y compris la logistique, et de doter le Centre Mère et Enfant de trois tables d’accouchement.
Pour sa part, l’UNICEF entend appuyer le Ministère de l’hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement et celui en charge de la Santé dans l’évaluation de la faisabilité des forages dans la zone de Dadin Kowa (Tessaoua) ; de doter le CSI de Nafouta d’une table d’accouchement ; de réhabiliter la maternité de Dan Issa en 2025 ; de financer les cliniques mobiles intégrées de Mai, Juin 2024 ; de doter le CHR de kits malaria et doter le CME en médicaments et consommables pour la prise en charge des urgences familiales ; de renforcer les capacités des agents des CHR en surveillance intégrée des maladies et ripostes des prises en charge des cas de paludisme.
Quant à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle compte appuyer l’hôpital de Référence d’un projet d’établissement ; d’appuyer la riposte à la méningite dès que le seuil épidémique sera atteint ; de doter le CSI de Maijirgui en deux balances pèse adulte ; d’appuyer la recherche au niveau de la région ; de doter le CSME en appareil d’électrophorèse ; de financer le plan blanc de l’hôpital de Référence de Maradi.
Il est recommandé au niveau central, entre autres, d’explorer la faisabilité de réalisation de nouveaux forages en collaboration avec l’UNICEF au niveau du village de Dadin Kowa ; de considérer tout décès maternel comme une urgence ; de renforcer le plateau technique du CHR de Maradi (finalisation et équipement du bloc opératoire). Le Ministre a saisi cette occasion pour transmettre la reconnaissance du président du CNSP, chef de l’Etat pour le soutien indéfectible de la population et sa résilience aux sanctions imposées à notre pays et leur demande de faire confiance aux services de santé tout en les exhortant à leur utilisation, notamment ceux de la santé de la reproduction. Il a enfin transmis ses remerciements aux autorités régionales, aux partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement et a fait une motion spéciale aux agents de santé pour leur dévouement et engagement dans la gestion des services de santé.
Tiémogo Amadou , ANP-ONEP Maradi