Le Président de la République a entamé, hier, une visite de travail de 48 heures dans la région de Maradi. A l’agenda de cette visite, la situation sécuritaire en général et la lutte contre les bandits armés qui écument les zones frontalières, la question des réfugiés et des populations déplacées et celle de développement. Dans la journée d’hier, le président Bazoum a notamment effectué une visite à Gabi (dans le département de Madarounfa), une commune de 102.693 habitants et vaste de 786 km2 confrontée aux attaques des bandits armés venus de l’autre côté de la frontière pour voler vivres et bétail. Il a aussi visité la zone de défense N°6 pour féliciter et encourager les forces de défense et de sécurité.
A son arrivée à Maradi aux environs de 9h, le président Bazoum a été accueilli à l’aéroport par le gouverneur de la région, M. Zakari Oumarou, avant d’être salué par plusieurs personnalités dont le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, M. Kalla Ankouraou, le ministre Moctar Kassoum, les députés au titre de la région, les autorités locales, les chefs traditionnels ainsi que plusieurs personnalités.
Après l’accueil, le Chef de l’Etat s’est directement rendu au palais du Sultan du Katsina où il a assisté à la fatiha du 40ème jour du décès du Sultan Ali Zaki pour le repos de son âme. Bien que la région observe un deuil suite au décès de cette autorité traditionnelle, une mobilisation exceptionnelle tous azimuts s’est constituée pour accueillir le président Bazoum. Sur tout le trajet qu’a emprunté le cortège, les populations s’étaient massées de part et d’autre de la voie pour acclamer le Chef de l’Etat.
Aussitôt après la fatiha du 40ème jour au palais du sultan, le Chef de l’Etat a présidé une réunion du conseil régional de sécurité élargie aux membres du Conseil national de sécurité. Au cours de cette réunion qui s’est tenue au gouvernorat de Maradi, les différents responsables militaires ont présenté la situation (sécuritaire) globale de la région.
Le Président de la République a ensuite mis le cap sur le village de Gabi dans le département de Madarounfa. Plus qu’à Maradi, les populations sont sorties massivement tout au long de la route nationale pour acclamer la délégation. C’est aux environs de 14 heures que la délégation est arrivée à Gabi situé à une quarantaine de kilomètres de Maradi. En dépit des travaux champêtres, les populations sont venues et restées écouter le message du Chef de l’Etat. Leur mobilisation en dit long sur leurs espoirs de voir la fin du banditisme armé qui gangrène la zone frontalière des départements de Madarounfa et de Guidan Roumdji.
Devant des populations attentives, le Président Bazoum les a tout d’abord remerciées pour leur mobilisation exceptionnelle. Le Chef de l’Etat leur a ensuite exprimé sa solidarité et celle de toute la Nation face à la situation d’insécurité qui prévaut. «Votre préoccupation est mienne ; elle est celle de l’ensemble des Nigériens», a dit le Président Bazoum avant de rappeler que cette situation l’a toujours préoccupé depuis qu’il était ministre de l’Intérieur. «Mais l’Etat a fait et continue de faire des efforts pour y remédier. Le nœud du problème n’est pas sur notre territoire. S’il en était, on l’aurait résolu depuis longtemps», a déclaré SE. Mohamed Bazoum .
Le chef de l’Etat a par ailleurs rassuré les populations de mesures supplémentaires prises pour faire face à la situation. «Avant de venir ici, j’ai donné des instructions pour que les effectifs des forces de défense et de sécurité soient renforcés. Le résultat est là, la situation s’est améliorée», a confié le Chef de l’Etat. Il a ensuite souligné que lors de la réunion du Conseil régional de sécurité, les responsables militaires lui ont fait la situation sur le terrain ainsi que leurs attentes. «Nous allons satisfaire leurs besoins, nous allons augmenter les effectifs, nous allons les renforcer en véhicules et en matériel militaire», a annoncé le Président Bazoum.
Le Chef de l’Etat a exprimé devant les populations sa satisfaction face au travail remarquable que mènent les forces de défense et de sécurité. Il a réaffirmé sa détermination à combattre et éradiquer ce banditisme armé. «Ces bandits armés qui attaquent nos concitoyens et leur vole leur bétail ne nous font pas peur. Nous avons confiance en nos forces de défense et de sécurité», a déclaré le Président Bazoum avant de demander aux populations de respecter les consignes des autorités et des forces de défense et de sécurité.
Auparavant, le gouverneur de la région de Maradi M. Zakari Oumarou a rappelé que le Président Bazoum n’est pas un nouveau de la zone. Il a en effet servi à Maradi en tant qu’enseignant, puis il est venu plusieurs fois en tant que ministre de l’Intérieur. «Ce jour est un jour de joie pour nous. Nous avons vu ce que le Chef de l’Etat a fait à Diffa, il y a un mois. Mais bien avant qu’il vienne dans notre région, le Président de la République suit de très près la situation de sécurité dans cette zone de Maradi», a souligné le gouverneur de Maradi.
Pour sa part, le maire de la commune rurale de Gabi, M. Ado Jariri a, dans son mot de bienvenue, exprimé la joie et la fierté des populations de recevoir la visite du Chef de l’Etat. «Votre visite va certainement réconforter les populations qui s’adonnent actuellement aux travaux champêtres grâce justement au renforcement de la sécurité dans notre zone. Avec les pluies bien réparties dans l’espace et dans le temps, l’espoir est permis», a déclaré M. Jariri. Le maire a enfin saisi cette occasion pour transmettre au Chef de l’Etat un vœu cher aux populations de sa commune, celui de voir l’installation d’une compagnie militaire dans la zone ainsi que la mise en place des postes avancés pour consolider la sécurité.
Le meeting a pris fin avec la remise d’un cheval harnaché au président de la République par le chef de canton de Gabi.
Quelques instants après le meeting, le Président Bazoum a eu une rencontre d’échanges avec les autorités administratives régionales, les chefs traditionnels et les élus locaux au palais du chef de canton de Gabi. La question sécuritaire en général et la lutte contre le banditisme qui assaille la zone en particulier, ainsi que les autres questions de développement étaient les principaux sujets d’échanges entre le Chef de l’Etat et les autorités locales.