Les travaux de la 2ème session des 4èmes pourparlers sur le climat en Afrique se sont poursuivis à Niamey. Au cours de la deuxième et dernière journée, la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification, Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, a prononcé hier, lundi 27 février une allocution dans laquelle elle appelle les acteurs à agir contre le changement climatique et ses effets destructeurs.
Lors de sa prise de parole, la ministre de l’Environnement et de la lutte contre la désertification a affirmé que de par son objectif, la 2ème session des 4èmes pourparlers sur le climat en Afrique offre au continent «l’opportunité de mieux appréhender les données scientifiques issues des rapports du GIEC et des implications sur le développement du continent, notamment dans les domaines en lien avec l’action climatique, la transition énergétique, la sécurité et les questions d’environnement». Pour le Sahel, a-t-elle dit, la pertinence du thème choisi est réelle dans la mesure où elle permet d’aborder des questions aussi cruciales que celles relatives à l’action climatique, à la sécurité, à la science, et à la transition énergétique.
Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa a indiqué que, les inondations et les sècheresses continuent de frapper durement les communautés et perturber les activités économiques aux niveaux local et national. Elle devait par ailleurs ajouter que dans certaines sous-régions africaines, en l’occurrence l’Afrique de l’Ouest, il est observé que le rythme du changement climatique est supérieur à la moyenne mondiale, mettant ces parties du monde en proie à des risques sécuritaires liés au changement climatique et à une intensification du flux migratoire et des déplacements. Face à cette situation, a-t-elle insisté, il est urgent d’agir en encourageant et en valorisant la recherche scientifique en vue de solutions plus innovantes pour l’Afrique face au changement climatique.
«Dans ce contexte, notre conviction est qu’il faut agir maintenant avec ambition et urgence pour redresser la trajectoire climatique de notre humanité en bâtissant des sociétés et des économies plus résilientes et en préservant l’intégrité environnementale. Dans ce cadre, la mobilisation des financements adéquats pour la mise en œuvre de plusieurs initiatives lancées en Afrique devrait constituer une véritable priorité pour la communauté internationale», a souligné la ministre de l’environnement et de la lutte contre la désertification. La ministre de l’Environnement s’est félicitée de l’initiative de la grande muraille verte et de l’adoption récente d’un Fonds climat pour le Sahel par les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Commission climat pour la région du Sahel. «Notre présence à cet évènement témoigne de notre convergence de vue sur les enjeux des changements climatiques et marque également notre totale adhésion et entière disponibilité à jouer pleinement notre partition pour une séance favorable à une transition juste et la sécurité humaine», a expliqué Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa.
Selon les explications du Vice-recteur de l’Université Abdou Moumouni, Pr Rabani Adamou, les pays du Sahel figurent parmi les pays les plus vulnérables au monde face aux effets du changement climatique. Les impacts d’un tel phénomène deviennent de plus en plus fréquents avec des intensités de plus de plus élevées. Ces maux constituent, selon lui, de véritables freins qui entravent les efforts des Etats pour atteindre les objectifs de développement durable ; ce qui nécessite une forte collaboration entre eux pour trouver des solutions idoines et durables. Pr Rabani Adamou a appelé à entamer une transition énergétique juste et équitable pour une économie sobre en carbone, une agriculture innovante et adaptée au climat changeant, le développement des services et informations climatiques à même de permettre l’anticipation des perturbations météorologiques ou climatiques. La région du Sahel, a-t-il dit, regorge d’énormes ressources renouvelables et qui peuvent être utilisées, dans le cas du Niger et son potentiel en énergie solaire, pour «booster notre accès à l’électricité qui, en milieu rural, n’est qu’autour de 1% et une moyenne globale de 12% ». Pr Rabani Adamou a invité les participants à partager leurs expériences et à proposer des solutions africaines pour le développement d’une Afrique résiliente au changement climatique.
Souleymane Yahaya(onep)