Les travaux de la 8ème Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD), se sont tenus, samedi et dimanche derniers à Tunis (Tunisie) avec la participation d’officiels, d’hommes d’affaires et d’organisations internationales de 48 pays, parmi lesquels le Président tunisien, M. Kaïs Saïed, et le Président sénégalais, Macky Sall. Le Niger y était représenté par une délégation conduite par le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou.
A l’ouverture des travaux, le Japon, par la voix de son Premier ministre, M. Fumio Kishida, qui intervenait par visioconférence, a annoncé, samedi, un soutien aux pays africains à hauteur de 30 milliards de dollars au profit des secteurs de la croissance verte, de la santé, de l’éducation, des ressources humaines, de l’agriculture et de la promotion des investissements. «Ce soutien, qui s’étendra sur les trois prochaines années, concerne plusieurs domaines, dont la croissance verte, la santé, l’éducation, les ressources humaines, l’agriculture, et la promotion de l’investissement, notamment pour les start-up», a ajouté M. Fumio Kishida. Il devait aussi souligner que, «le Japon adoptera sa propre approche, en mettant l’accent sur les personnes ou les ressources humaines pour parvenir à une société africaine agile et résiliente».
Le Sommet TICAD, qui est un forum multilatéral réunissant le Japon et plusieurs pays
africains, des organisations internationales, des pays partenaires au développement et des institutions, a regroupé pour cette 8ème édition environ 300 hommes d’affaires, dont 100 hommes d’affaires japonais représentant les 50 plus grandes institutions économiques japonaises et internationales, 100 hommes d’affaires africains et 100 hommes d’affaires tunisiens.
Intervenant, hier, à la tribune de cette conférence, au nom du Président de la République, S.E.M. Mohamed Bazoum, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la
Coopération, M. Hassoumi Massoudou, a vivement salué la création de ce cadre d’échange et de dialogue portant sur des questions de développement, de société, de paix et de stabilité. «La paix et la stabilité telles que reflétées dans l’agenda 2063 de l’UA restent des objectifs fondamentaux de l’Afrique en général, et du Sahel en particulier. Aujourd’hui encore, il est préoccupant de relever qu’aux conflits internes qui assaillent le continent, sont venus s’ajouter les défis du terrorisme, du dérèglement climatique et des pandémies», a indiqué le ministre d’Etat Hassoumi Massoudou.
Parlant de notre pays, le Niger, il a dit qu’il fait face depuis plusieurs années à de nombreux défis, «notamment la sécurité des personnes et des biens, la stabilisation des personnes déplacées et leur accès aux services sociaux de base, leur réinstallation dans leur milieu de résidence habituel ainsi que leur sécurisation. Une telle situation engendre des conséquences socioéconomiques énormes».
Aussi a-t-il poursuivi, en réponse à ces défis, l’État du Niger a adopté une stratégie combinée d’une approche militaire avec la recherche des solutions aux causes profondes de la crise. «Tout en consacrant en moyenne 17% de son budget à la sécurité, le Gouvernement mène parallèlement d’énormes efforts pour permettre aux populations déplacées de regagner leurs lieux de résidence habituelle et de se soustraire à la dépendance humanitaire», a souligné M. HassoumiMassoudou.
Il a ensuite tenu à rappeler que la paix est un bien commun pour l’humanité. «Il importe dès lors que la communauté internationale se mobilise afin de la préserver. Car aujourd’hui il est évident que si l’on y prend garde, le terrorisme s’exportera hors du Sahel. De ce fait, la lutte contre le terrorisme au Sahel, comme dans d’autres régions du monde, mérite plus de solidarité internationale et d’actions concertées», a-t-il estimé.
Par ailleurs, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération s’est réjoui de faire constater qu’en dépit de l’environnement défavorable, le Niger est resté stable et solide, et s’emploie résolument à la réalisation de ses objectifs de développement. «Nous devons cela, à l’amélioration de la gouvernance politique, notamment le choix sans équivoque de la démocratie et de l’Etat de droit, aux capacités opérationnelles de nos Forces de Défense et de Sécurité et à une meilleure coopération avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux», a-t-il conclu.
Aïssa Alzouma, AP/MAE/C