
Notre reporter colore des porcelaines en compagnie de la journaliste Liu Huazhen de la CGTN
La porcelaine Jingcai ou porcelaine colorée de Beijing, datant de la dynastie des Qing, suit les mêmes technologies de production que celles de l’ancien Atelier royal, selon les héritiers de cet art millénaire. Les pièces, avec une grande valeur artistique, présentent un style impérial et une forte touche pékinoise d’une finesse passionnelle et d’un savoir-faire authentique. Elles servent souvent de décoration. Le processus de fabrication de la porcelaine est complexe car, il n’est pas assez mécanisé afin de ne pas perdre ses caractéristiques originales et surtout ses empruntes traditionnelles, même si par ailleurs, le savoir-faire est aujourd’hui totalement accessible à tout le monde.
Pour découvrir le charme de cet artisanat traditionnel chinois, à Beijing, le musée de la porcelaine de Jingcai est un lieu de référence où l’on peut voir et vivre les processus minutieux et les techniques fascinantes, de la poterie à la peinture sur émail, qui concourent à la fabrication de la porcelaine. A la veille du nouvel an chinois (fin janvier 2025), l’an correspondant à « l’année du serpent », selon les traditions de l’empire du milieu, la porcelaine colorée est l’un des éléments de décor et d’usage qui embellissent les retrouvailles en famille, les fêtes, renfermant la joie et le bonheur.
Au cours d’une journée d’immersion dans le charme de cet artisanat traditionnel chinois, en compagnie de notre consœur Liu Huazhen de China Global Television Network (CGTN), en nous rendant au musée de la porcelaine Jingcai, à Beijing, nous avons fait la double expérience de la poterie et de la peinture sur émail.
La matière, ici, c’est de l’argile, tout comme chez nous en Afrique, au Niger. Et des vases, des assiettes, des tasses à café et plusieurs autres ustensiles sont façonnés à base de l’argile blanche qu’est le kaolin. Après malaxage, le morceau d’argile est soigneusement pressé et étiré, peu à peu. Puis pour ce qui est des cas de récipients, faire un trou consiste à tasser l’argile avec les deux mains, tout en appuyant sur le haut avec le pouce. Ensuite, le volume intérieur est ajusté, progressivement selon l’objet à fabriquer.
La dernière étape consiste à faire sortir la forme. En tenant toujours l’argile dans la main gauche, avec les quatre doigts à l’intérieur, les deux mains se pressant l’une contre l’autre. La patte d’argile s’affaisse et l’objet prend forme.
L’étape d’émaillage, après le passage au four, semble être un processus plutôt mécanique ou, du moins, pas plus artistique que ceux de la poterie et de la peinture. Quant à la peinture sur émail de la porcelaine, elle emploie une variété de pigments pour peindre la surface de la porcelaine au moyen de techniques telles que le tracé, le remplissage et la teinture. Les sujets ou, disons, les motifs, peuvent être très variés : les oiseaux, les fleurs, les poissons et les insectes symbolisant la bonne fortune sont les plus courants. Cela nécessite une longue pratique. Les héritiers de cette tradition ont pratiqué le dessin pendant dix ans ou plus, ce qui leur permet de réaliser de très belles œuvres.
Ismaël Chékaré, De retour de la Chine