Le Niger est confronté à de nombreux défis en matière de santé publique, notamment une infrastructure médicale limitée et des ressources financières insuffisantes. Selon un rapport publié par la CAPEG (Cellule d’Analyses des Politiques publiques et d’Évaluation de l’action Gouvernementale) en avril 2023, le taux de couverture sanitaire est passé de 52,68 % en 2020 à 53,21 % en 2021 puis à 54,47 % en 2022.
Dans ce contexte, l’assurance maladie apparaît comme une solution potentielle pour garantir l’accès aux soins de santé à tous, indépendamment de leur situation économique. Cependant, malgré l’existence de l’assurance maladie, la couverture sanitaire reste faible.
D’après le Chef de département Assurance Maladie de la Société Nigérienne d’Assurances et de Réassurances SNAR LEYMA, M. Amadou Djibrilla, l’assurance maladie est un dispositif chargé d’assurer un individu face à des risques financiers, des soins en cas de maladie. Elle garantit à l’assuré le remboursement ou la prise en charge des frais médicaux, pharmaceutiques, chirurgicaux, dentaires, ophtalmologiques et d’hospitalisation en cas de maladie, d’accident ou de maternité, conformément à l’option et au barème choisis par le souscripteur.
« Personne ne saurait prévoir une maladie ou un accident, mais de nombreuses personnes ont besoin de soins médicaux à un moment donné. Ainsi l’assurance maladie aide à payer les frais et à protéger contre des dépenses très élevées», a-t-il expliqué.
Par exemple, en cas de maladie ou d’accident, les frais médicaux sont pris en charge par l’assurance, ce qui évite aux personnes de devoir supporter des dépenses financières importantes. L’assurance maladie encourage aussi la prévention des maladies. Cela contribue à réduire la prévalence des maladies et à promouvoir une meilleure santé au sein de la population. « L’assurance maladie favorise la solidarité et l’équité en permettant à tous les citoyens d’avoir accès aux mêmes services de santé, indépendamment de leur statut socio-économique », a-t-il indiqué.
Procédure de souscription à une assurance maladie
« La procédure de souscription à une assurance maladie est bien décrite dans un document détaillant l’ensemble des conditions générales et le tarif des services selon l’option demandée par le souscripteur », a confié le responsable d’assurance maladie de Leyma. Par ailleurs, M. Amadou Djibrilla a ajouté que le contrat qui est signé par les parties est suivi par le paiement de la prime intégrale (article 13 code CIMA) qui détermine la date de prise d’effet du contrat. « Nous avons aussi des carnets ou cartes de santé qui sont les moyens pour bénéficier des prestations requises », a-t-il dit.
Selon M.Amadou Djibrilla, au Niger, ce sont les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les institutions internationales et certaines entreprises locales qui prennent le plus d’assurances maladies pour leur personnel. « Cette faible couverture s’explique par le fait que la population trouve le coût de l’assurance maladie trop élevé », a déclaré le responsable de l’assurance maladie SNAR LEYMA.
S’agissant des différentes formes d’assurances maladies disponibles, M. Amadou Djibrilla a précisé que la compagnie dispose de deux formes d’assurance. La première forme concerne le remboursement direct qui consiste pour une personne de pré-financer ses soins et ensuite, elle se fait rembourser par la compagnie et la seconde, c’est le tiers payant dont la compagnie met à la disposition de l’assureur un réseau de cliniques et de pharmacies conventionnées dans lesquelles il est pris en charge sous présentation des carnets ou cartes.
Quelques difficultés pour le système
Le Chef de département Assurance Maladie de la SNAR LEYMA a énuméré des problèmes auxquels est confronté le système d’Assurance Maladie au Niger. Il s’agit, entre autres, du manque d’harmonie dans la tarification des services d’une compagnie à une autre, la relation entre les compagnies et les prestataires et les surfacturations des prestations.
« La prise en charge est comme un moyen financier pour avoir accès aux soins dans les centres de santé conventionnés de la compagnie, donc toute personne qui a une Assurance Maladie est à l’abri de charges financières de soins selon le taux de couverture, en d’autres termes l’assuré ne paie que le ticket modérateur dans les centres conventionnés », a-t-il confié.
Aujourd’hui, en dépit de tous les efforts déployés par le gouvernement et les organisations internationales, la faible couverture sanitaire demeure toujours un obstacle majeur à l’accès aux soins pour de nombreux Nigériens. Actuellement, il suffit de sillonner les hôpitaux et/ou les centres de santé pour constater cette situation préoccupante. En effet, beaucoup de personnes ne peuvent pas se permettre de payer les frais de consultation médicale, les médicaments et les traitements, ce qui les expose à une sorte d’insécurité sanitaire en cas de maladie ou d’accident. Pourtant, dans le seul but de garantir à tous un accès des services de santé de qualité, sans subir de difficultés financières, l’État a prévu un mécanisme de couverture sanitaire universelle (CSU).
Yacine Hassane (ONEP)