L’Institut National de la Statistique (INS) en collaboration avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales (MSP/P/AS), a organisé hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de vulgarisation des résultats de l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Niger. Les travuax de l’enquête sont financés par l’USAID et le Fonds mondial à hauteur de 1.233.247.182 FCFA. C’est le directeur de lutte contre le paludisme au Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, M. Kala Idi qui a présidé la cérémonie d’ouverture dudit atelier.
Cette enquête fait ressortir que des progrès significatifs ont été enregistrés dans la lutte contre la maladie au Niger. A titre illustratif, l’EIPN révèle que 78% des ménages enquêtés dorment sous une MII en 2021 contre 14% de 2012. D’après M. Kala Idi, l’EIPN est la première enquête nationale mise en œuvre au Niger uniquement pour collecter les données sur le paludisme. Pendant cette enquête, des équipes ont interviewé 4729 ménages et testé plus de 4700 enfants de 6 à 59 mois pour l’anémie et le paludisme. Le taux de réponse pour l’enquête était très élevé : 99% de ménages et 97% de femmes éligibles interviewées. En plus, du sang était collecté de 98% d’enfants éligibles pour les tests du paludisme et de l’anémie.
L’EIPN de 2021 a été une opportunité pour voir véritablement l’état actuel de la lutte contre le paludisme au Niger. Le programme national de la lutte contre le paludisme au Ministère de la Santé Publique gère toutes les activités pour combattre cette maladie au Niger. Il s’agit entre autres des campagnes de chimio-prévention du paludisme saisonnier, de distribution de MILDA, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes TPI, la prise en charge des cas. M. Kala Idi a en outre indiqué que les données des enquêtes telles que l’EIPN 2021 sont un mécanisme essentiel pour le suivi et l’évaluation des programmes contre le paludisme au Niger. Aussi, des améliorations sont constatées depuis l’enquête démographique et de santé au Niger de 2021. Ainsi la proportion de ménages qui possèdent au moins une Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide (MII) est passée de 61% en 2012 à 96% en 2021, et une augmentation de l’utilisation des MII par des groupes cibles : enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes. En 2012, seulement 20% d’enfants et de femmes enceintes ont dormi sous une MII la nuit précédant l’enquête. En 2021, 86% d’enfants et 90% de femmes enceintes ont dormi sous une MII.
Pour sa part, le coordinateur du PNLP, M. Abou Yahaya a souligné que cette enquête permet de mieux peaufiner les stratégies pour davantage lutter contre ce fléau. Il a rappelé que selon l’annuaire statistique 2021, le paludisme à lui-seul représentante 33,39% de maladie à déclaration obligatoire au Niger et la mortalité aussi pour le même groupe, le paludisme à lui-seul détient 24,49%. Cette enquête vient à point nommé, car le PNLP est en pleine finalisation du plan stratégique national de lutte contre le paludisme pour les quatre ans à venir.
De son côté, le secrétaire général de l’INS, M. Sani Oumarou a indiqué que la collecte digitalisée a porté sur 4.966 ménages (dont 1.272 en milieu urbain et 3.694 en milieu rural) avec un taux de réponse de 99%. Ces ménages, a-t-il dit, sont répartis dans 207 grappes (taux de réponse 99%). L’enquête a également porté sur 5.795 femmes en âge de procréer (taux de réponse 97%). Les résultats de cette enquête, a-t-il ajouté sont représentatifs au niveau de l’ensemble du pays, selon les milieux de résidence et au niveau de toutes les régions du pays. Pour s’assurer de la qualité des données, un dispositif de contrôle de qualité a été mis en place.
Quant à la représentante de l’USAID, Mme Zilahatou Bahari-Tohon, elle a précisé que d’après l’enquête, le Niger a fait de grands progrès dans la prévention et le traitement du paludisme. 78% de la population des ménages nigériens a dormi sous une MII, ce qui représente une nette augmentation par rapport aux 14% de 2012. Plus de 4 femmes enceintes sur cinq ont reçu au moins une dose de Sulfadoxine-Pyriméthamine Fansidar pour le traitement préventif intermittent du paludisme pendant la grossesse, et seulement 25% ont reçu 3 doses ou plus.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)