En collaboration avec le Bureau International du Travail, le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale organise, du 13 au 15 juillet 2021 à Niamey, un atelier de validation de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) et du Plan d’Action Opérationnelle (PAO). Il s’agit de passer en revue les deux documents dans leurs différents aspects, notamment l’analyse situationnelle, les défis à relever, les fondements de la politique, les objectifs et les axes stratégiques et le cadre de mise en place. Présidée par le ministre en charge de l’Emploi, M. Ibrahim Boukary, la cérémonie d’ouverture de cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Maman Ibrahim Sani, du Représentant du gouverneur de Niamey, M. Hamida Abdou, du Représentant du BIT, M. Elie Maxime Sogbosse ainsi que de nombreux participants en provenance des huit régions du pays.
A l’ouverture des travaux, le ministre Ibrahim Boukary, a déclaré que la problématique de l’Emploi et de la croissance économique demeure un des défis majeurs au centre de toutes les politiques de développement à travers le monde et cela particulièrement dans les Etats africains. «Cette préoccupation l’est davantage pour des pays comme le nôtre où le concours de plusieurs facteurs continue de provoquer une forte distorsion entre l’offre et la demande d’emploi, entraînant de facto un accroissement du chômage et du sous-emploi», a noté le ministre Boukary. Au nombre de ces facteurs, le ministre a cité la forte croissance démographique, la faible capacité institutionnelle de création d’emploi, la faiblesse de l’économie, les aléas climatiques, l’exode rural et le manque d’organisation du secteur informel.
«En dépit des multiples efforts déployés en matière d’emploi, le phénomène du chômage et du sous-emploi ne fait que s’accentuer avec toutes les conséquences que cela engendre sur la vie des populations», a-t-il souligné. Déclinant les résultats de l’analyse des données disponibles, le ministre en charge de l’Emploi a déclaré qu’elle fait ressortir un taux de chômage de 7,9%. Selon lui, ce taux est relativement le même chez les femmes avec 7,7% et chez les hommes avec 8%. «Par contre selon le groupe d’âge, le chômage touche beaucoup plus les jeunes de 15 à 24 ans, avec 17,3%, que ceux âgés de 25 à 34 ans, avec 8,99%. Le taux combiné du sous-emploi et du chômage est quant à lui de 29,8%, touchant beaucoup plus les femmes, avec 35,7, que les hommes pour 27,2%. En d’autres termes, c’est la jeunesse qui est la plus touchée par ce phénomène de chômage», a précisé le ministre.
Il a ajouté qu’au contingent des jeunes diplômés qui inondent chaque année le marché du travail, viennent s’ajouter des cohortes d’autres jeunes dont les opportunités d’accès à l’emploi restent limitées par la non scolarisation ou le faible niveau de scolarisation, le manque d’accès au capital et les autres contraintes psychosociales. «Par ailleurs, la récente crise née de la pandémie de la Covid-19 a montré les limites de notre système de protection sociale en ce qui concerne les mesures de riposte, ont induit des chocs économiques au niveau des centaines de couches sociales. Or, il est incontestable que dans tous les pays la santé de l’économie se mesure en termes de création d’emplois décents, générateurs de revenu pour toutes les franges de la population», a indiqué l’intervenant.
Une stratégie nationale pertinente et cohérente, articulée autour d’un plan d’action de lutte contre le chômage et le sous-emploi a été élaborée en 2009. Elle a eu des résultats encourageant au bout de 5 ans de sa mise en œuvre. Cependant au vu de certaines réalités, il y a nécessité de procéder à sa réforme, ce qui a poussé le Ministère en charge de l’Emploi à initier un processus de formulation d’un nouveau cadre pour insuffler une nouvelle dynamique aux actions de promotion de l’emploi. Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale a appelé les participants à bien étudier le document soumis à leur appréciation pour élaborer une bonne feuille de route qui sera examinée ultérieurement, afin de promouvoir des actions de promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage et le sous-emploi au Niger.
Intervenant à son tour, le Représentant du BIT, M. Elie Maxime Sogbosse a exprimé la volonté de son institution d’accompagner le Niger dans son combat contre le chômage des jeunes et le sous-emploi et cela à travers plusieurs programmes. M. Sogbosse a aussi réaffirmé la disponibilité et la volonté du BIT à poursuivre cet accompagnement au profit des populations nigériennes.
Mahamadou Diallo(onep)