La protection des réserves de biosphère en Afrique a fait l’objet d’une rencontre virtuelle d’échanges le mercredi 24 janvier 2024, entre Mme Maha Sall, conseillère régionale, secteur sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique de l’Ouest de l’UNESCO ; M. Diawara Bandiougou, conseiller régional, secteur Sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique Centrale de l’UNESCO et les journalistes membres du Réseau des Medias Africains Pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) sur le thème « l’importance des réserves forestières pour la biodiversité et le climat : cas des réserves d’Afrique de l’ouest et du centre ».
Cette problématique est d’autant plus cruciale que l’Afrique de l’Ouest et du Centre regorge d’énormes potentiels en matière de réserves de biosphère. La protection, la conversation et la sauvegarde des espèces qui vivent dans ces réserves naturelles constituent un enjeu majeur pour les Etats africains confrontés pour l’essentiel au changement climatique, les conflits liés à l’exploitation de ces ressources naturelles et la question sécuritaire qui se pose avec acuité dans l’espace sahélien. Ces réserves de biosphère sont pour la plupart classées patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) ou encore sites RAMSAR de cette même organisation.
Depuis quelques années, l’UNESCO a mis en place un programme dédié à la science environnementale pour aider ses pays membres à une meilleure protection des réserves de biosphère. Le programme est composé des experts qui contribuent à la conception du cadre stratégique de l’UNESCO dans le domaine de l’environnement en incluant bien évidemment la question du changement climatique qui s’invite d’office dans les grands enjeux et préoccupations planétaires. Se faisant, l’UNESCO dispose d’un véritable réseau sur les questions relatives aux réserves de biosphère. L’organisation compte d’ailleurs 748 territoires de biosphère. Par ailleurs, il faut dire que la commission de l’UNESCO met en place un mécanisme de soutien aux communautés locales dans la perspective d’une meilleure protection des réserves de biosphère en Afrique de l’ouest et du centre.
Selon M. Diawara Bandiougou, conseiller régional, secteur Sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique Centrale de l’UNESCO, une réserve de biosphère est un écosystème terrestre, forestier ou maritime qui contribue à la conservation de la biodiversité. En effet, on crée une réserve de biosphère pour répondre à des problématiques locales. Avec les communautés, a dit M. Diawara Bandiougou, on définit le plan d’aménagement et de gestion de la biosphère. D’où le concept de co-construction qui est une approche inclusive et participative. Dans le cadre du processus d’adhésion et d’acceptation d’un site de biosphère, le pays en question ficelle un dossier qui est déposé à l’UNESCO, en l’occurrence au niveau du service en charge de l’inscription ou de la désignation de la réserve de biosphère. En Afrique centrale par exemple, on dénombre treize (13) réserves de biosphère dont cinq (5) au Cameroun selon les explications fournies par M. Diawara Bandiougou.
Pour sa part, Mme Maha Sall, conseillère régionale, secteur sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique de l’Ouest de l’UNESCO a précisé qu’en Afrique de l’Ouest, il existe au total une trentaine de réserves de biosphère. En outre, sur 15 pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, 12 disposent de réserves de biosphère. Ces dernières contribuent à atténuer les effets du changement climatique en participant à l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Cependant, des défis majeurs se dressent à la protection et à la conservation de ces réserves de biosphère en raison de la persistance des conflits liés à la rareté des ressources pour les communautés locales, l’action climatique et la question sécuritaire liée aux activités terroristes dans l’espace Sahel. Pour étayer son argumentaire, Mme Maha Sall a pris l’exemple du parc du W, une réserve naturelle par excellence partagée par trois pays que sont le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. La protection de cette formidable réserve de biosphère est aujourd’hui mise à rude épreuve à cause de la multiplication des activités terroristes dans cet espace.
Hassane Daouda (ONEP)