Les travaux de la 1ère session ordinaire du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC) au titre de l’année 2022 ont pris fin, hier mardi 29 mars 2022, au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Durant quinze (15) jours, les conseillers ont échangé et débattu sur des questions d’intérêt national, conformément à l’agenda de leur institution. Au cours de cette session, plusieurs thématiques ont été traitées notamment celles portant sur la politique de développement agricole, la protection sociale, l’accès à la santé, la problématique des feux de brousse ou encore le financement du secteur privé, pour ne citer que celles-là. Par ailleurs plusieurs communications ont été faites devant les Conseillers du CESOC.
Le thème relatif à la montée en puissance de notre agriculture, développé par le ministère de l’agriculture, a fait ressortir la nécessité de travailler davantage pour rendre plus accessibles les mécanismes de financement de l’agriculture, encourager la production des semences locales sélectionnées, moderniser et diversifier les techniques de productions agricoles et enfin créer les conditions de l’installation des grandes industries de transformation de produits agroalimentaires.
L’un des thèmes phares de cette session, selon le président du CESOC, M. Mairou Malam Ligari, aura sans doute été, celui relatif au développement des mutuelles de santé au Niger. Ce sujet a été retenu par le bureau du CESOC dans le but de faire un état des lieux des politiques de l’Etat, en la matière. L’exposé du ministre de la Santé publique a permis à la commission des affaires sociales de proposer des recommandations et des résolutions à même de booster ce secteur fondamental, conformément à la vision exprimée par le Président de la République en matière de Couverture Sanitaire Universelle et de Protection Sociale. La question de la retraite des travailleurs du secteur non formel a fait l’objet de débat et d’échanges fructueux lors des présentes assises. «La Communication du Ministre en charge de ce secteur nous a permis de relever qu’au Niger, le système de protection sociale, demeure très faible avec un taux de couverture sociale de 29% et qui, malheureusement ne concerne que les travailleurs du secteur formel», a indiqué M. Ligari. S’agissant du secteur non formel, a-t-il relevé, des contraintes majeures existent, limitant les possibilités de sa prise en compte par les systèmes de retraite existants. «Nous avons été heureux de constater que le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale travaille, d’arrache-pied, sur des solutions pouvant garantir une prise en charge de la Protection Sociale du secteur rural, et plus généralement du secteur informel», a-t-il précisé.
Le secteur de l’économie et des finances n’a pas été en reste lors de cette session. «L’intervention du ministre des Finances a révélé que la question du financement du secteur privé, demeure une des préoccupations majeures du Gouvernement. Des recommandations importantes ont été formulées à l’endroit du gouvernement particulièrement, pour renforcer les structures d’appui et d’encadrement, afin d’accompagner en amont les PME à satisfaire les conditions d’éligibilité et de faire un suivi ex-post, après l’obtention du financement», a ajouté le président de l’Institution.
Les conseillers ont aussi suivi des communications du Fonds de solidarité africain (FSA), du Ministère des Finances, de la Direction Générale des Impôts (DGI, notamment sur la facture certifiée et une journée d’information a été dédiée à la commission mixte Nigéro Nigériane de coopération. Actualité sociale oblige, Mairou Malam Ligari, n’a pas manqué d’évoquer l’épineuse question de la mendicité dont les Conseillers du CESOC avaient évoqué la gravité, le 15 mars dernier à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de ladite session. «Cette pratique largement tolérée jusque-là dans notre sociétés a pris des proportions extrêmement grave. La mendicité est devenue une activité lucrative pour des trafiquants d’êtres humains qui ont su professionnaliser cette activité. Le CESOC se félicite de la décision courageuse et pragmatique du gouvernement visant à rapatrier au Niger tous ceux qui s’adonnent à cette activité avilissante et rétrograde. Aussi, nous demandons au gouvernement, d’appliquer rigoureusement la loi criminalisant le trafic de personnes, afin de décourager les organisateurs de ce travail des plus ignobles», a déclaré le président du CESOC.
Mahamadou Diallo(onep)