Le Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions Citoyennes (CIRAC) a organisé, le samedi 9 mars 2024 à la Maison de la presse, une conférence débat sur le thème ‘’ la souveraineté monétaire, défis et enjeux de la sortie du Niger de la zone CFA’’. Au cours des exposés animés par M. Woba Ali, Docteur en économie monétaire et budgétaire à l’université Abdou Moumouni de Niamey et M. Abdou Hassan Maman, Docteur en économie internationale à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, plusieurs thématiques ont été abordées notamment les attributions de la Banque Centrale et la souveraineté monétaire, la monnaie unique et commune, le FCFA, les défis et les enjeux de la sortie du Niger de la zone CFA.
Selon le président du Cercle indépendant de réflexion et d’actions citoyennes (CIRAC), cette conférence a été organisée à la demande du public qui avait assisté le 13 janvier dernier à une autre sur la souveraineté. Pour M. Idi Ango, le CFA était créé par la volonté de la France.
« En tant qu’enseignant-chercheurs, les conférenciers ne peuvent dire voilà l’orientation qu’il faut prendre, mais nous éclaire en expliquant tous les mécanismes, les avantages et inconvénients au cas où nous décidons de sortir ou de rester. Maintenant, au regard de tout ce que nous avons connu comme problème à l’issue des événements du 26 juillet et de tous les embargos qui nous ont été imposés et au regard d’une lecture beaucoup plus détaillée où on a compris que tous les organismes sur lesquels nous tapons la poitrine ne nous appartiennent pas », a déclaré M. Idi Ango
D’après le président du CIRAC, le Niger dispose de toutes les ressources pour s’auto-suffire et créer sa propre monnaie afin de reconquérir sa souveraineté. « Si nous prenons sur nous la volonté de dire ‘’nous allons nous créer par nous-mêmes’’, on peut créer notre propre monnaie. Nous avons des ressources qu’il faut travailler, nous sommes en mesure d’obtenir cette véritable souveraineté que nous voulons, mais, à condition que nous fassions violence sur nous-mêmes. Dans ce pays, avant, on produisait de l’huile et beaucoup d’autre choses », a rajouté M. Idi Ango.
L’importance de cette conférence, a-t-il poursuivi, est de mettre tous les Nigériens au même niveau d’information. « Nous avons souhaité que chaque Nigérien comprenne ce qui est en train de se jouer et que, quand on prend une décision, il faut qu’on dise voilà les conséquences et les avantages. Nous voulons que les Nigériens prennent conscience des efforts qu’il faut fournir et des sacrifices qu’il faut consentir pour notre souveraineté », a conclu le président du CIRAC
Au cours de la conférence, les deux conférenciers se sont penchés sur des questions d’intérêt commun pour le Niger et les pays membres de l’AES. En effet, selon les conférenciers, la sortie du Niger de la zone CFA présente des enjeux positifs et négatifs. Pour M. Woba Ali, docteur en économie monétaire et budgétaire à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, la valeur de la monnaie que va créer le Niger dépendra de sa force économique à travers les transactions. Dans son exposé, il a rappelé que le FCFA est la dénomination de la monnaie commune des pays membres de l’UEMOA, dont le Niger. Cette monnaie est née le 26 décembre 1945, le jour où la France a ratifié les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au fonds monétaire international (FMI). Le CFA, a-t-il dit, à l’époque signifiait ‘’franc des colonies françaises d’Afrique’’.
Fatiyatou Inoussa et Moussa Salia Hama (Stagiaire)