A l’occasion des 1ères journées Médico-chirurgicales du Service de Santé des Armées et de l’action sociale des Forces Armées Nigériennes, plusieurs conférences ont été animées entre le mercredi 04 et le jeudi 05 septembre 2024. Ces journées placées sous le thème «Le Service de Santé des Armées et de l’Action Sociale face aux défis de l’autonomisation de la prise en charge des blessés de guerre», ont pour objectif de contribuer au renforcement du partage de connaissances entre praticiens de Santé des Armées et de l’Action Sociale des Forces Armées Nigérienne (FAN).
Animé par le maître de Conférences, le Coordonnateur Équipes des Urgences à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Niger et Responsable de la Réponse à l’Epidémie de la Diphtérie, Dr Mor Diaw. Lors de cette conférence, Dr Mor Diaw a souligné que l’OMS a mis en place trois initiatives majeures depuis 2021 afin d’améliorer la préparation, la détection et la réponse aux urgences de santé publique pour tous les États membres de la Région africaine. Grâce à sa vaste expertise dans le domaine des épidémies, l’OMS guide la mise en place de mesures de renforcement des capacités dans certains pays afin de les aider à se préparer à réagir rapidement en cas d’urgence. C’est ainsi que l’initiative «SURGE» a été lancée. « L’initiative SURGE, qui signifie Renforcement et utilisation des équipes de réponse pour les urgences, a été le premier volet mis en œuvre par l’entremise de cinq pays pilotes, à savoir le Niger, la Mauritanie, le Togo, le Botswana et le Nigéria, dans le but d’assurer la sécurité sanitaire dans la région africaine. C’est l’une des trois stratégies phares coordonnées par l’OMS en vue de fournir aux pays un soutien indispensable pour mieux se préparer, mieux détecter et mieux riposter aux urgences de santé publique. C’est un engagement fort de l’Etat nigérien quant à la mise en œuvre du SURGE matérialisé par la signature d’un mémorandum entre le MSP/P/AS et le bureau pays de l’OMS au Niger », a-t-il expliqué.
Par la suite, Dr Mor Diaw a expliqué que pour pouvoir développer cette équipe SURGE, il était nécessaire de mettre en place quatre (4) piliers. Le premier pilier consiste à former la main-d’œuvre, le deuxième pilier concerne la préparation et la coordination de la réponse, le troisième pilier vise à soutenir les opérations et la logistique sur le terrain, et enfin, le quatrième pilier concerne le développement de la CREC. « Le Niger dispose désormais d’une équipe de 50 experts qualifiés prêts à répondre aux urgences de santé publique dans les 24 à 48 premières heures suivant la confirmation » a-t-il affirmé. Aussi, il a expliqué que les objectifs visés comprennent la réduction du délai de confirmation, la minimisation du temps de gestion des épidémies, l’amélioration de la qualité des données, le renforcement des compétences opérationnelles des agents techniques pour les prélèvements, des techniques d’analyse en laboratoire et une coordination efficace des missions avec les Forces de Défense et de Sécurité dans les zones d’insécurité. Il a également mentionné que les défis liés à cette initiative comprennent le retard dans l’adoption des normes SURGE, le retard dans la dotation en intrants SURGE d’intervention, le manque de réactifs et de consommables, les lacunes dans la coordination des actions SURGE, ainsi que l’insuffisance de l’utilisation d’experts spécialisés (socio-anthropo).
Il a enfin conclu cette conférence en émettant quelques recommandations. D’abord à l’endroit du MSP/P/AS, de poursuivre l’appui à la DSRE pour la mobilisation et l’alignement des partenaires, de plaider auprès des Partenaires Techniques et Financiers pour le financement de l’initiative SURGE, de renforcer la coordination pour une utilisation optimale du SURGE. Ensuite à l’endroit de la Coordination SURGE de sélectionner 25 réservistes SURGE en tenant compte des secteurs clés du One Health, d’organiser chaque année des exercices de simulation à l’endroit des experts, de maintenir le délai du déploiement des équipes dans les 24-48 heures suivant la notification d’une urgence en santé publique.
Assad Hamadou (ONEP)