Malgré ses 16 longues années au pouvoir, Mme Angela Merkel bénéficie encore et toujours d’une cote de popularité particulièrement importante. C’est cette femme politique exceptionnelle qui s’apprête à passer le témoin à l’issue des élections du dimanche 26 septembre dernier. Devant cette longévité et un tel charisme, on ne peut s’empêcher de chercher à connaître le secret de celle que les Allemands appellent affectueusement ‘’Mutti” ou ‘’Maman’’, une affection rare dans le monde politique où certains élus (même les plus populistes) perdent toute crédibilité en quelques semaines.
Merkel, c’est d’abord la droiture, la justice et les intérêts de l’Allemagne. Jamais associée à un quelconque scandale politique, économique, financier ou relevant de sa vie privée, la chancelière s’est, tout au long de ces années au pouvoir, forgé l’image d’une politicienne et d’une femme d’Etat intègre.
Comme le dit Marion Van Renterghem, (dans sa biographie C’était Merkel) Merkel c’est surtout ‘’l’absence de vanité’’ et ‘’un attachement fort aux principes moraux’’. A titre illustratif, la chancelière allemande habite dans un petit appartement comme beaucoup de ses compatriotes ; elle paye correctement ses factures et ses impôts, va au supermarché comme toutes les mères allemandes au foyer, protège les deniers publics et en assure une bonne et rationnelle utilisation au profit de tous les citoyens allemands. Merkel, c’est visiblement, le contraire de l’image que donnent beaucoup de dirigeants en particulier sur notre continent, où les casseroles, le népotisme et les micmacs grossiers sont omniprésents dans leurs entourages immédiats.
On ne peut pas ne pas admirer ses prises de position plus que courageuses et surtout son humanisme comme lorsqu’elle ouvre les frontières de son pays à près d’un million de réfugiés (Syriens, afghans en 2015 – 2016) fuyant la guère au moment où la quasi-totalité des pays de l’UE, tergiversent à accueillir quelques dizaines de personnes dans le désarroi absolu. Essuyant les critiques et les attaques des groupes nationalistes internes et même de certains pays européens, la chancelière a tout simplement laissé son cœur prendre le dessus devant la détresse humaine. Merkel ne chante pas l’humanisme et toutes les autres valeurs dont l’Occident prétend pompeusement nous apprendre sans y croire profondément.
Le Niger, n’oubliera pas non plus la chancelière allemande. Deux fois en visite au moment où le pays fait face à la pire crise sécuritaire de son histoire. Visite des enfants dans les écoles pour encourager le gouvernement à accorder une place de choix à l’éducation, rétrocession du prix international à l’Ong SOS-FEVVF qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, appuis consistants en matériel, équipements et formation aux Forces armées nigériennes auxquels il faut ajouter les multiples projets et programmes de développement financés à coup de milliards de FCFA à travers la GIZ, la KFW et divers autres organismes allemands.
C’est incontestablement une amie du Niger, qui s’en va, mais pas pour toujours, juste du terrain politique. La chancelière doit inspirer et continuera certainement à inspirer des dirigeants de par le monde, du moins ceux qui croient et cultivent de grandes pour leurs pays, mais aussi pour l’humanité toute entière.
Au revoir Merkel, l’intègre et l’humaniste.
Siradji Sanda(onep)