Mardi 6 octobre dernier, 39 pays majoritairement occidentaux ont signé une déclaration dans laquelle, ils demandaient à la Chine de «respecter les droits des Ouïghours», une minorité musulmane qui vit principalement dans la province de Xinjiang.
Cette prise de position rappelle la situation d’un autre groupe ethnique les Rohingyas, pratiquement abandonnés par la communauté internationale. Les Rohingyas, ce sont ces populations musulmanes vivant dans l’Etat d’Arakan entre la Birmanie et le Bangladesh. Persécutés depuis les années 1824 à la fois par le pouvoir et les bouddhistes radicaux, les Rohingyas sont aujourd’hui apatrides, principalement du fait de leur particularisme.
Cette violence contre les Rohingyas a atteint son paroxysme dans les années 2012 et en 2016 quand certains d’entre eux ont même essayé de prendre les armes pour se défendre et protéger les leurs menacés d’extermination. Pendant cette même période la Birmanie a interdit aux Nations Unies et aux Ongs humanitaires d’accéder à l’Etat d’Arakan, où s’entassent comme des sardines plus 150.000 Rohingyas dans des conditions de vie sous-humaines. Plus de 30.000 Rohingyas ont dû fuir en Bangladesh selon l’OIM suite aux violences. Plusieurs sources dont l’ONU et même le Pape François mentionnaient qu’en 2016 entre 603.000 et un (1) million de Rohingyas se sont retrouvés dans les camps de réfugiés au Bangladesh.
Mais ce qui est encore plus révoltant, c’est que ces populations se voient aussi refuser la nationalité au pays de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Voilà que la situation de ce peuple sans attache territoriale, dont les enfants n’ont pas droits à l’un des 1er droits à savoir celui d’être enregistrés à la naissance et d’obtenir des pièces d’état civil, ne suscite pas autant de réprobation.
Il est tout simplement curieux que la situation des Ouïghours qui, eux ont le droit de pratiquer leur culte, à une nationalité chinoise et ont les mêmes droits que tous les autres Chinois, suscite plus d’intérêt pour les pays signataires de la déclaration du 6 octobre. Devant cette attitude de la communauté internationale, une question nous vient à l’esprit : La situation que vivent les Royingyas en Birmanie est-elle meilleure que celles des Ouïghours quoique en réédication car dans cette rééducation on peut trouver des aspects positifs relatifs à la sécurité nationale de la Chine ?
De toute évidence, il ya dans cette attitude deux poids deux mesures. Une telle attitude s’inscrit beaucoup plus dans la logique de la guerre économique que mène l’Occident contre la Chine, que dans un quelconque souci de droits de l’Homme. Si l’on s’en tient au bon sens, le Rohingyas ont plus besoin de la protection internationale que les Ouïghours et la Chine fait mieux que la Birmanie par rapport aux respects des droits humains des deux communautés musulmanes sus-évoquées.
Siradji Sanda(onep)