
L’association jeunesse solidarité (asbl AJS TAL-LAFI -Belgique), a rendu publique une déclaration le lundi 4 décembre dernier à Liège (en Belgique). Cette sortie publique de l’association, a pour objectif d’examiner la situation née de l’abrogation par les autorités du Niger de la Loi N°2015-36 du 26 mai 2015 sur la migration au Niger le 27 novembre 2023.
Au cours de cette sortie, le porte-parole de l’association, Pr Kabirou Oumarou a expliqué que l’association œuvre d’une part, pour contribuer à la promotion et à la protection des droits de la jeunesse sur le plan sanitaire, éducatif, socio-économique, culturel et sportif en Belgique et en Afrique et d’autre part, pour développer des services de proximité à finalité sociale. Ainsi, après examen de la situation, selon Pr Kabirou Oumarou, il ressort que la loi 2015-36 a été initiée en 2015 par le régime civil déchu du Niger en parfaite collaboration avec l’Union européenne, qui a consacré cette année-là sa politique d’externalisation des frontières. « La mise en œuvre de cette honteuse loi était prévue pour être financée en partie par un fonds spécifique de la Commission européenne, dénommé «Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique», créé en novembre 2015 au sommet de la Valette, à Malte », a-t-il précisé.
Ce fonds, ajoute-t-il, au lieu d’aider les pays du Sahel à attaquer les causes de la migration de la population en majorité composée des jeunes, se limite à bloquer le passage des jeunes en transit à Agadez vers les pays limitrophes, à savoir la Lybie et l’Algérie, toujours dans l’idée de réduire leurs chances d’atteindre l’Europe. « Depuis plusieurs années, le Niger est une étape clé pour les migrants subsahariens. Ses frontières de plus de 5.500 km partagées avec six États voisins dont la situation politique et sécuritaire est très fragile, placent, de facto, le pays comme un carrefour migratoire. Le Niger accueille aussi les exilés ayant fui la Libye, ou expulsés d’Algérie. Fin octobre 2023, le collectif Alarme Phone Sahara a indiqué qu’entre le 26 juillet 2023 et le 18 octobre 2023, au moins 5 012 personnes ont été expulsées d’Algérie et conduites à la frontière avec le Niger, en plein désert », a déclaré Pr Kabirou Oumarou.
Face à cette situation, l’Association Jeunesse-Solidarité (AJS TAL-LAFI -Belgique) félicite le Gouvernement du Niger pour la prise de cette décision courageuse et humanitaire et rappelle à l’Union européenne que « l’Article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (10/12/1948) déclare que ‘’tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ’’. Que l’Article 14 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme stipule que “Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile dans d’autres pays”. Et enfin, que l’article 1er de la Convention de Genève, stipule ‘‘qu’aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques’’», a-t-il rappelé.
Par ailleurs, l’association Jeunesse-Solidarité appelle l’Union européenne à apporter une assistance matérielle urgente aux milliers de migrants bloqués dans la Région d’Agadez. « Nous demandons à l’Europe, au lieu d’utiliser le fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique pour bloquer des migrants subsahariens en transit, de l’utiliser pour attaquer les causes de leur départ de leurs pays d’origine par les financements de projets économiques, de formations professionnelles et de formations sur la gestion démocratique », a-t-il conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)