En dix ans de mise en œuvre du Programme de Renaissance, le Niger a enregistré des résultats importants dans le domaine économique. Pendant les dix années écoulés, le taux de croissance annuel moyen est estimé à 5,8% ; le taux de réalisation des ressources internes est évalué à 85, 6% ; celui des ressources extérieures à 110,6% ; 38.139 entreprises ont été créées ; 103 agréments au code des investissements accordés…. grâce aux multiples actions entreprises dans le cadre du programme de Renaissance du Niger initié par le Président Issoufou Mahamadou. Selon le document sur ‘’l’analyse de la situation économique du Niger de 2011 à 2019’’, pendant cette période, beaucoup d’initiatives ont été prises et plusieurs réformes mises en œuvre. L’accent a été « essentiellement mis sur la poursuite des investissements dans les infrastructures, les industries extractives et les services, ainsi que sur les réformes structurelles, notamment en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires et le développement de l’agriculture.
De cette analyse, il ressort également que « le secteur primaire demeure le principal contributeur à l’économie mais la contribution du secteur secondaire connait aussi une amélioration ». Ainsi, le secteur primaire a contribué à la croissance économique à hauteur de 2,3 points de pourcentage en moyenne sur la période 2011-2019. Sa performance repose essentiellement sur l’Agriculture (6,4% en moyenne sur la période) qui a bénéficié notamment des effets positifs de la mise en œuvre de l’initiative 3N, des investissements dans le cadre du MCC (Millenium Challenge Corporation), précise le document qui ajoute « qu’en termes de poids, les secteurs primaire et tertiaire sont restés relativement stables en affichant respectivement une moyenne de 38,1% et 37% sur la période 2011-2019 ». Quant au secteur secondaire, il a enregistré selon la même source, une progression moyenne de 8% et sa contribution à la croissance a fluctué en moyenne de 1,36 point de pourcentage sur la période.
Pendant la période 2011-2019 « l’accumulation du capital a significativement augmenté du fait du développement des infrastructures publiques et des investissements privés ». Une autre situation qui a avantagé l’économie nigérienne. Concrètement, en valeur nominale, l’indicateur de Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) est passé de 1131,5 milliards de FCFA en 2010 à 2150,2 milliards en 2019. « En pourcentage de la richesse créée, il s’est établi en moyenne à 36,22% du PIB sur la période 2011-2019 », révèle le document qui explique que « pour améliorer la formation brute du capital fixe, en moyenne annuelle, environ 1500 milliards de FCFA (dont 1000 milliards portés par le secteur privé soutenu par les IDE) ont été investis pour soutenir le développement des infrastructures ».
L’inflation maitrisée
Si l’économie nigérienne a enregistré une croissance ces dernières années, c’est parce que beaucoup de conditions favorables ont été créés. Plus concrètement, « la création de la richesse durant les années de mise en œuvre du Programme de Renaissance s’est déroulée dans un contexte d’inflation maîtrisée », affirme la même source. Le taux d’inflation a en effet affiché une moyenne de 2% sur la période 2011-2019. Quant au niveau annuel de l’inflation, il est demeuré en dessous de la norme communautaire de 3%. Au nombre des mesures prises par le Gouvernement dans ce cadre, le document souligne « notamment la vente des céréales à prix modéré, la stabilité des prix des hydrocarbures depuis 2012 et la distribution gratuite de vivres aux populations vulnérables exposées à la forte insécurité alimentaire » qui « ont permis de contenir les prix à un niveau modéré ».
Dans le cadre budgétaire, grâce aux efforts entrepris, les recettes fiscales ont, en moyenne annuelle, progressé de 8,1% depuis 2011. En valeur nominale, les recettes fiscales sont passées de 361,8 milliards en 2010 à 806 milliards de FCFA en 2019, soit une augmentation de 444,2 milliards. La mise en œuvre des réformes structurelles dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, a contribué à donner à la mobilisation des recettes fiscales un nouveau dynamisme, notamment à partir de 2018 indique le document qui précise « qu’après 4 ans de mise en œuvre, le cumul des recettes fiscales mobilisées correspond à 77,8% du total des prévisions des 5 ans du Programme de Renaissance II (5.002,74 milliards) ».
Les efforts réalisés en matière de mobilisation des recettes fiscales ont également permis d’améliorer le taux de pression fiscale qui est passé de 12,8% en 2010 à 15,6% en 2019.
La mobilisation a été significative en ce qui concerne les ressources extérieures. Le montant annuel mobilisé est estimé à 643 milliards FCFA. Le document impute cette performance en matière de mobilisation des ressources extérieures au renforcement du suivi des projets du portefeuille à travers le renforcement des relations de proximité avec les PTF à gestion directe, les revues annuelles des portefeuilles des principaux bailleurs de fonds et le paiement régulier du service de la dette par le Trésor public pour prévenir les suspensions de décaissement.
Pour ce qui est des crédits à l’économie, ils sont évalués à 1.014 milliards de FCFA en 2020 contre 404 milliards de FCFA en 2011, selon la CAPEG.
Situation budgestaire satisfaisante
Les dépenses publiques ont aussi connu une tendance haussière et affichent une moyenne de +8,9% sur la période. En somme, selon l’analyse de la situation économique du Niger, la mise en œuvre du Programme de Renaissance a été également marquée par une situation budgétaire globalement satisfaisante. Ainsi, grâce à la maitrise du déficit budgétaire, la dette publique a progressé selon un rythme modéré. Dans ce cadre, un énorme effort d’apurement des arriérés intérieurs a été réalisé par le Gouvernement en 2018, année au cours de laquelle, cent neuf (109) milliards, tout paiement confondu, ont été payés aux opérateurs économiques.
D’autres réformes et mesures engagées ont porté sur « l’informatisation des régies financières, la réforme de la fonction publique, la réforme et la rationalisation des établissements publics, un recours accru aux PPP excluant les contributions financières et garanties publiques, une meilleure transparence des finances publiques ainsi que la bancarisation des paiements publics et l’inclusion financière selon le Président Issoufou Mahamadou dans un de ses messages à la Nation. Par rapport à l’amélioration du climat des affaires, le Président Issoufou Mahamadou a clairement affirmé que « l’ambition du Gouvernement est de faire du secteur privé, national et étranger, un puissant moteur de la croissance économique ».
S’agissant du secteur privé, l’accent a été surtout mis sur l’amélioration du climat des affaires, le développement industriel, le développement du secteur touristique et artisanal ainsi qu’à l’entreprenariat des jeunes. Ainsi, dans le cadre de l’amélioration des affaires, les réformes entreprises sur la période 2011-2019, ont permis au Niger de gagner 42 rangs dans le classement mondial Doing Business, indique le document. L’assainissement du climat des affaires a également contribué à l’augmentation du nombre d’entreprises au Niger. Au total pendant les dix ans de mise en œuvre du programme de renaissance, 38.139 entreprises ont été créées. Et 103 agréments au code des investissements ont été accordés.
Dans le secteur privé, « un intérêt particulier a été accordé à l’amélioration du dispositif institutionnel et à la promotion de l’entreprenariat des jeunes à travers le renforcement des capacités », selon le document. Il précise que les jeunes ont bénéficié d’appuis spécifiques pour accompagner leurs initiatives entrepreneuriales. « Un autre vecteur de promotion du secteur privé est la facilitation de l’accès au financement à travers la promotion de la bancarisation ».
Dans le domaine industriel, la mise en œuvre du mécanisme du Guichet Unique du Code des Investissements a contribué à la promotion de l’investissement industriel. Concrètement selon le document, les réalisations du secteur ont également porté sur la promotion de la propriété industrielle, la mise à niveau des entreprises, la normalisation ainsi que la promotion de la qualité et de la métrologie.
Par Idé Fatouma(onep)