En dépit des multiples chocs liés à la pandémie du COVID-19, à la situation sécuritaire préoccupante, au changement climatique et la guerre en Ukraine qui a bouleversé l’approvisionnement en denrées alimentaires du continent, l’économie nigérienne s’est montrée résiliente ces deux dernières années. En effet, au bout des deux années d’exercice du pouvoir du Président de la République, Chef de l’Etat S.E Mohamed Bazoum, le constat qui se dégage au plan économique est que l’économie nigérienne poursuit sa dynamique de croissance. Ainsi, le taux de croissance économique s’établirait à 11,5% en 2022, dépassant ainsi la cible moyenne annuelle de 8% fixée par le Programme de Renaissance III. Le cadre macroéconomique reste l’un des plus stables de la sous-région avec un niveau d’inflation de 4,2% largement inférieur à la moyenne de l’UEMOA de 7% en 2022. La dette publique demeure en dessous du seuil de convergence du fait notamment de l’emploi d’un mécanisme d’endettement prudent. Par ailleurs, l’action publique a abouti à la création de 187.830 emplois sur la période 2021-2022.
Relativement à la question de financement du développement, le rapport sur la performance de l’action gouvernementale élaboré par la CAPEG précise que des progrès importants sont enregistrés en lien avec les ressources internes et externes mobilisées. En effet, les recettes internes ont progressé en moyenne de 5% par an, notamment grâce aux réformes visant l’amélioration du recouvrement des impôts et taxes, la maitrise des exonérations et le renforcement de l’efficacité du système de contrôle interne. Au total, 1.837 milliards de FCFA ont été mobilisés en deux ans. Quant aux ressources extérieures, des accords totalisant 2.641,1 milliards ont été signés et 1.209,3 milliards décaissés. Par ailleurs, en lien avec l’évolution de l’activité économique, le crédit intérieur a progressé en moyenne de 12,5% sur la période 2021-2022. En outre, la forte entrée des Investissements Direct Etrangers (IDE) a contribué à améliorer le solde de la balance de paiement.
L’efficacité de la dépense publique, appréciée en termes de consommation de crédit et d’atteinte des cibles des livrables, a connu des améliorations substantielles. Le taux de consommation des crédits libérés a progressé de 3 points de pourcentage par rapport à son niveau de 81% en 2021. La consommation des ressources extérieures est passée de 63,3% en 2021 à 81,6% en 2022. Pa rapport à l’atteinte des cibles des livrables, l’efficacité gouvernementale a progressé de 0,05 point en 2022. Ces progrès sont notamment les résultats d’actions d’amélioration de la qualité dans l’exécution des dépenses publiques et le renforcement du cadre de programmation budgétaire. En outre, l’analyse de principaux aspects de la performance montre en termes de libération des crédits, que le taux global a progressé de 4 points pour s’établir à 88% en 2022. Cela traduit l’amélioration de la mise à disposition des ressources financières en faveur des programmes budgétaires traduisant ainsi les progrès dans la mobilisation des ressources internes et externes. Il convient de souligner que ces progrès ont été enregistrés sans accumulation des arriérés.
Globalement, les niveaux de libération des crédits de la plupart des programmes budgétaires ont connu une progression en 2022 par rapport à 2021. La performance globale en matière de libération des crédits traduit les efforts importants de mobilisation des ressources nécessaires ainsi que leur mise à la disposition des responsables des programmes. Quant au taux global de consommation des crédits libérés, il a progressé de 3 points de pourcentage par rapport à son niveau de 2021. Cette progression est beaucoup plus portée par les axes relatifs à la sécurité, à la modernisation du monde rural et à la solidarité/inclusion dont les taux de consommation des crédits libérés ont augmenté respectivement de 16, 28 et 37 points de pourcentage.
En ce qui concerne le taux de consommation des ressources extérieures, il est passé de 63,3% en 2021 à 81,6% en 2022. Cette progression a été induite par l’amélioration de la consommation des ressources dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance ainsi que de la solidarité et de l’inclusion sociale. De façon générale, le niveau d’efficacité dans l’atteinte des cibles de programmes budgétaires s’est amélioré. En effet, le score moyen d’efficacité pour l’ensemble des axes est passé de 0,86 en 2021 à 0,91 en 2022. Cette amélioration se reflète au niveau des différents axes de la DPG. Lorsqu’on analyse la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement, on se rend compte que par rapport à la sécurité et la quiétude sociale, le taux de libération des crédits a progressé de 6 points pour s’établir à 96% en 2022.
En ce qui concerne la consommation des crédits, le taux global de l’axe se situe à 100% en 2022, soit une progression de 16 points par rapport à son niveau de 2021.
Gouvernance et consolidation des institutions républicaines
La libération des crédits a enregistré un taux de 86% en 2022, soit une progression de 21 points de pourcentage par rapport à 2021. Les programmes relatifs aux finances et à la communication ont connu des progressions en termes de taux de libération des crédits. Par contre, les programmes en lien avec la fonction publique et la réforme administrative ont connu une baisse de taux de libération des crédits sur la période. Pour ce qui est de la consommation des crédits, le taux global de l’axe a connu une progression de 7 points de pourcentage pour s’établir à 95% en 2022. L’accroissement de la consommation des crédits budgétaires a été plus important au niveau des programmes relevant des finances, puis ceux relatifs à l’administration territoriale (+11 points). S’agissant du développement du capital humain, le taux global pour l’axe 3 a connu une progression de 4 points de pourcentage pour s’établir à 85% en 2022. Cette progression a été plus importante pour les programmes de l’hydraulique et de l’assainissement. Par contre, de légères baisses ont été registrées au niveau des programmes relevant de l’éducation, de la formation, de l’urbanisme et de logement. Par ailleurs, sur le plan de la modernisation du monde rural, le taux de libération des crédits est resté constant sur la période. Une progression du taux de libération des crédits de 7 points de pourcentage a été enregistrée au niveau des programmes relatifs à l’élevage.
Ainsi, l’analyse de l’efficacité de l’axe relatif à l’exploitation des potentialités économiques indique une progression de 0,03 point par rapport à 2021. Cette progression est principalement imputable à l’exécution des programmes relatifs à la poste et aux nouvelles technologies de l’information. Par rapport à la solidarité et l’inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité, le taux global de libération des crédits est passé de 30% en 2021 à 18% en 2022.
Hassane Daouda(onep)