L’ensablement du fleuve Niger prend de l’ampleur au fil des années. La décrue qui dure une bonne partie de l’année, menace la viabilité du métier de transporteur fluvial de marchandises. Les piroguiers-transporteurs assistent impuissants à l’assèchement de ce cours d’eau et appellent à l’aide pour qu’il soit sauvé.
« On n’a jamais vu des années comme ça ! » S’exclame Abdou Hamadou, piroguier-transporteur qui essaye de perpétuer la tradition. « Ces derniers temps, au plus fort de la décrue, nous voyons des gens traverser le fleuve en marchant. Maintenant, ce sont même les motos et certains véhicules qui arrivent à traverser car le fleuve est presque coupé au niveau de l’INJS », s’alarme-t-il.
Cet homme qui a grandi au bord du fleuve, se plaint ainsi car son activité de transport de courges, de céréales est en grande difficulté. Il explique que le transport fluvial qui durait avant une bonne partie de l’année, ne peut se pratiquer actuellement que pendant deux (2) mois en général ou quatre (4) quand l’année est bonne.
Le transport fluvial de marchandises n’est praticable que quand le fleuve a un bon débit avec assez d’eau pour faciliter la navigation. Avec la décrue, les pirogues sont laissées dans un coin et certains transporteurs font la pêche pour joindre les deux bouts. « Les dernières décrues ont été soudaines. Les eaux se sont retirées rapidement », témoigne Abdou Hamadou.
Si les conditions sont bonnes, en seulement deux (2) mois, les piroguiers peuvent « faire rentrer à Niamey l’équivalent de 200 chargements de camions gros porteurs et contribuer ainsi à la stabilisation des prix sur le marché », assure Abdou Hamadou. La meilleure façon de renforcer la sécurité alimentaire dans la région du fleuve en particulier, et en général dans le pays, reste le désensablement du fleuve. « Il faut que le fleuve soit sauvé ! », insiste-t-il, les larmes aux yeux.
Par Souleymane Yahaya(onep)