Mon Commandant, cela fait quelques mois que vous êtes préfet du Département de Bilma, cette vaste localité de la région d’Agadez. Quelles étaient vos premières impressions sur la portée de cette mission que le Président du CNSP a bien voulu vous confier ?
Sans doute j’ai été d’abord marqué par le paysage oasien, l’hospitalité de la population, les magnifiques sites touristiques, mais également l’ampleur de la mission qui m’a été confiée par Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, mission certes difficile, mais noble et exaltante. Servir la Patrie avec honneur, dignité, responsabilité et sincérité, conformément aux orientations du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, est un honneur. Je saisis alors cette importante opportunité que vous m’offrez pour réitérer mes sincères remerciements au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et à son Président, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani pour la confiance placée sur ma modeste personne en me nommant Préfet du département de Bilma. C’est une fierté de servir la Patrie en cette qualité.
Monsieur le Préfet, veuillez présenter la carte postale de votre entité administrative
Brièvement, le Département de Bilma est situé à l’extrême Nord-Est du pays. Il est limité au Nord par la République d’Algérie et la Libye ; au Sud par les départements de Tesker et de N’Gourti ; à l’Est par la République du Tchad et à l’Ouest par les départements de Tchirozérine et d’Iférouane. Bilma est le département le plus vaste mais le moins peuplé du pays. En effet, il couvre une superficie de 296.279 km2 soit 44,36 % de la région d’Agadez et 23,38 % du territoire national avec une densité de 0,06 habitant par km2. Il est composé de quatre (4) communes à savoir une commune urbaine qui est Bilma, le chef-lieu du département et trois Communes Rurales qui sont Dirkou, Djado et Fachi.
Bilma, le chef-lieu du département est situé à 750 km d’Agadez et à environ 1.700 km de Niamey, la capitale du pays. Le climat est de type saharien. Il se caractérise par une période d’ensoleillement, une température élevée durant la saison chaude et la rareté des pluies.
Le département de Bilma est vaste, mais aussi très riche. Quelles sont les potentialités dont regorge votre entité administrative ?
L’une des potentialités la plus importante à mon sens c’est l’étendue du département. Je l’ai précisé dans la réponse à la question précédente. Nous avons un département vaste et qui regorge d’importantes ressources naturelles qui constituent des matières premières pour beaucoup de choses. Nous avons du sable dont la qualité est avérée pour la fabrication des vitres. Le département de Bilma dispose également d’une importante quantité de ressources en eau souterraine et de très bonne qualité. Bilma dispose aussi d’un potentiel dans le domaine des aménagements agricoles, pastoraux et pour le maraichage. Nous disposons, dans notre sous-sol des ressources minières dont l’or, le pétrole, etc. le département est aussi favorable en matière du développement des activités économiques : la culture des dattes, l’exploitation du sel, du natron, les petits commerces et le transport qui rapportent beaucoup aux acteurs du domaine.
Parlant de la richesse, la population constitue un élément essentiel dans la production de cette richesse, quelle est la caractéristique démographique de la population du département de Bilma ?
La diversité ethnique est la première caractéristique démographique de la population du département de Bilma. La population de Bilma est composée de Kanouris, de Toubous qui sont les communautés dominantes. Mais, il y aussi une forte présence des autres communautés du pays dont la plupart sont venus par immigration à la faveur de l’ouverture des frontières libyennes ou grâce à la découverte de l’or au Djado. Cette population est majoritairement jeune et elle est estimée à plus de 20 000 habitants.
Dans cette diversité ethnique, mon commandant, comment se présente la situation sécuritaire ?
Vous avez raison d’évoquer cette question. Le département de Bilma est reconnu au Niger pour le caractère paisible de sa population. Mais ces derniers temps, l’entité fait face à plusieurs formes d’insécurité, dont des vols à main armée, le braquage routier, le banditisme, le trafic en tout genre. Cette insécurité est la conséquence du démantèlement de l’Etat libyen, de la découverte de l’or du Djado et de l’interdiction des activités (le transport surtout, liés à la migration à travers l’ancienne loi 036, dont l’existence à son temps a complètement contribué à la mise en chômage de plusieurs jeunes, sans aucune alternative sûre). Fort heureusement, cette loi a été récemment abrogé par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Et la nouvelle a été accueilli dans toute la région d’Agadez en général et ici dans le département de Bilma comme une libération totale.
L’activité aurifère est la source en grande partie de cette situation. Mais dans les chefs-lieux des communes les populations vaquent à leurs occupations en toute quiétude et sérénité.
Comme on le constate, votre département a du potentiel, quelles sont les difficultés qui entravent la mise en valeur de ces potentialités et quelles en sont les perspectives ?
Les difficultés auxquels le département de Bilma fait face c’est particulièrement l’insécurité qui prend de l’ampleur ce dernier temps, l’isolement de la zone du reste de la région (situé à plus 700 km du chef-lieu de la région), auquel s’ajoute l’impraticabilité de la route, entièrement sablonneuse. Cet état de fait entraine des coûts de transports très élevés. Ce qui occasionne des difficultés pour les producteurs locaux d’écouler leurs productions notamment, le sel, le natron et les dattes. Les autres difficultés auxquelles cette population est confrontée, c’est entre autres, le manque des stations-services qui a occasionné la flambé des prix des hydrocarbures et du gaz domestique. Actuellement les prix de ces produits sur le marché sont de 1500 à 2000 Fcfa le litre d’essence et 10 000 fcfa celui de la bouteille de 12 kg de gaz. On déplore également la cherté de la vie, le désœuvrement des jeunes qui s’adonnent au banditisme, etc.
De manière très urgente, nous plaidons auprès des compagnies de téléphonie mobile la remise en service de leurs réseaux, notamment Airtel, Moov Africa, Dieu merci Zamani a repris. Nous souhaitons de ces compagnies de revoir également en hausse la qualité de la connexion internet.
Quel est votre message à l’endroit de vos administrés à ce moment de la vie de la nation ?
Nous saisissons cette opportunité que vous nous offrez pour inviter la population du département de Bilma à persévérer dans la résilience. De soutenir le CNSP jusqu’à la victoire finale, jusqu’à la libération totale de notre pays de l’impérialisme et de tous les travers dont l’injustice, la corruption, la politisation de l’administration, la lutte contre l’insécurité dans toutes ses formes, etc. Nous allons travailler avec les services techniques présents ici pour renforcer l’encadrement des populations et la mobilisation des ressources pour booster le développement de la zone, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations, particulièrement offrir les opportunités d’emplois et d’entreprises aux jeunes. Il est impératif que nous travaillions pour amélioration et renforcer les liens de collaborations et de confiance entre les Forces de Défense et de Sécurité et la population. A cet effet, les marabouts et les autorités coutumières ont un rôle important à jouer, conformément à l’appel du CNSP.
Propos recueilli par Ali Maman, ONEP/Agadez